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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1834 (Nr. 165-216)

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Numéro 209 (6 Novembre 1834)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26558#0257

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4* ANNÉE.

Numéro 209.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis DESNOïERs(Derville), Rédacteur en chef, au
Bureau de la Caricature , galerie Yéro-Dodat. — Tout
ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à M.
Ch Phjlipon.


6 NOVEMBRE 1834.

Les réclamations, abonnernens et envois d’argent doivent
être adressés, franco , à M. Ch. PniLiroiv, directeur
du journal, au bureau de la Caricature, galerie Yéro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographie
d’Aubert.

CASTIGAT RIDENDO MORES.

POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.


PETIT DIALOGUE QUASI-HISTORIQUE

ENTRE L’EN ET L’AUTRE ,

ou l’on voit qü’avec un ordre de chose si fertile en QUE,
il «'est pas (tannant ije faire lits quipvaquaa.

L’un.—Oui, oui, oui, oui!

L’autre. —• Eh ! quoi ! maréchal, vous dites que quoiqu’il en soit,
vous voulez nous quitter brusquement ! Pourrions-nous savoir quelle
eu est la cause ?

L’un.—Depuis bientôt trois quarts d’heure, j’ai l’honneur de
m’exténuer à vous la dire. J’avais accepté la présidence nominative
du conseil, à une condition sine quel non ; cette condition n’est pas
remplie : je n’ai donc plus qu’à battre en retraite.

L’autre.— Qu’à une condition sine quâ non ? Qu’est-ce-que cela
veut dire ?... Allons, lui aussi !.... il n’a accepté le pouvoir qu’à
une condition réciproque! absolument comme Lafayette.... comme
Lafitte... .comme Dupont (de l’Eure ). . . comme Casimir lui-même.
C’est un sort !.... Le premier, s’il fallait qu’on l’en crût, avait reçu la
promesse que le troue ne serait entouré que d’institutions républicai-
nes. Le second, avait reçu celle, que nous empêcherions que les grandes
puissances intervinssent dans les querelles intérieures des petits peu-
ples. Le troisième, celle que le gouvernement serait probe et sincère ;
le quatrième^ celle que la neutralité du chef de l’état dans les affaires
de l’état, ne serait point une parole chimérique. Que sais-je encore ?
Un tas de bêtises qui n’avaient pas le sens commun, quoi ! mais je
veux hien que la crique me croque si rien de tout cela leur avait été
promis d’une manière quelconque. Ah! Ouitche ! des trônes entourés

d’institutions républicaines!. Ah! Ouitche! des gouvernements

probes et sincères !..,...... Ah! Ouitche! des principes d’interven-
tion qui eussent empêché d’écraser la Pologne, l’Italie et l’Allemagne !..
Ah ! Ouitche ! des rois fainéansqui laisseraient à leurs ministres toute
la besogne en même temps que la responsabilité !.... Ah ! Ouitche !..

Et peut-être aussi les appointements.Ah ! ouitche !.On leur en

commandera tout exprès !.... Ce qu’il y a de sûr, c’est que jamais rien
de semblable ne leur avait été promis. Je le nie.

L’un.— Quant à moi, j’avais pensé jusqu’à ce jour qu’il était
hien possible que tous ces hommes, dont on ne saurait suspecter la
véracité, eussent été victimes , en effet, d’une erreur, d’un rêve, d’un
cauchemar, et qu’ils se fussent imaginé à tort, qu’on avait pris avec
eux ces divers engagements; mais j’avoue que ce qui m’arrive aujour-
d’hui, à moi-même, au sujet de l’amnistie, est de nature à me faire
croire qu’ils n’avaient pas rêvé.

L’autre.— Et que vous arrive-t-il donc au sujet de l’amnistie, illus-
tre maréchal ?

L’un.— Il m’arrive qu’on me la refuse après me l’avoir promise.

L’autre. — Ah ! par exemple !.. Si on peut dire !...

L’un. — Au surplus, cette conduite ne m’étonne pas. Tant qu’on a
besoin des gens, on leur promettrait le royaume, s’ils étaient assez bê-
tes pour le demander; on va jusqu’à les embrasser, jusqu’à pleurer
comme des veaux, jusqu’à se jeter à leurs genoux, oui, s’y jeter, dans
toute la force du terme, soi-même et tout son monde, comme on l’a fait
pour Lafayette , pour Laffitte , pour Dupont (de l’Eure) , pendant les
grandes crises que nous avons eu à traverser; en leur criant d’un ton
lamentable : « Sauvez-nous! sauvez-nous ! restez au pouvoir! ne nous
» abandonnez pas dans de pareilles circonstances ! protégez-nous de
» votre popularité! laissez-nous traverser sans encombre cette der-
» nière crise ; ce n’est pas le moment de parler d’améliorations ; mais
» cela fait, tout ce que vous pouvez désirer en ce genre, nous vous
» le promettons. Parlez, faites-vous servir! » Voilà ce qu’ils leur disaient
à genoux, oui, à genoux, physiquement à genoux, sauf à les honnir et
à les chasser le lendemain : car le lendemain on n’avait plus besoin de
leurs services. Ils en avaient tiré à leur profit tout ce qu’ils avaient de po-
pularité; on n’en voulait pas davantage. Car, on se sert ici de la popu-
larité des gens comme on se sert de ses chemises. Quand on veut se
faire beau, au physique, on endosse une chemise blanche, dans sa
garderobe de linge, pour mieux séduire la foule ; (il est juste de dire
que cela n’arrive pas souvent); et quand on veut se faire beau au mo-
ral, on endosse uue popularité quelconque dans sa garderobe d’hom-
mes dévoués. (Je dois même dire qu’on y met moins d’économie que
pour les chemises). Et alors on porte cette nouvelle chemise, et cette
 
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