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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1834 (Nr. 165-216)

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Numéro 210 (13 Novembre 1834)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26558#0263

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5- ANNÉE.

Numéro 210.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis DESNOïERs(Derville), Rédacteur en chef, au
Bureau de la Caricature, galerie Véro-Dodat. —• Tout
ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à M.
Cii PniLiros.


CASTIGAT RIDENDO MORES.

-13 NOVEMBRE 1S34. -

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivent
être adressés, franco , à M. Cu. PniLiPON, directeur
du journal, au bureau de la Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographie
d'Aubert.

POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.

RECETTES MVERSES POUR SE PROCURER A VOLONTÉ
DES MINISTRES SANS VOLONTÉ.

Jamais M. Viennet ne fut plus tourmenté pour trouver une rime, ni
M. Persil pour découvrir la balle du Pont-Royal, ni la Chambre des
Pairs pour se procurer un complot, que l’ordre de Chose ne l’a été de-
puis dix jours pour se nantir d’un ministère quelconque. Certes, il eût
dû se dégoûter du métier; laisser là, dans la boue, le char de l’état; et
nous envoyer tous promener, à titre de revanche, si sa patience n’é-
tait pas tout ce qu’il y a de plus merveilleux, après toutefois, celle de
la France.

Or, à force de chercher, l’ordre de Chose a enfin trouvé, ou à peu
près. Mais cela ne peut durer long-temps, et ces difficultés sans cesse
renaissantes ne laissent pas de causer le plus grand préjudice à sa
stabilité.

« Comment ! se disent les Tamerlans , l’ordre de Chose ne
» trouve plus personne qui veuille la servir, moyennant tous les
» tours de bâton qui sont attachés à cette besogne, sans compter le
» traitement qui , en comparaison du reste, ne vaut plus même la
» peine qu’on en parle ? Serait-ce donc que l’ordre de Chose au-
» rait cessé d’ëtre de notre choix ? » Et autres tamerlanismes de ce
genre-là.

Voilà pourquoi nous nous fesons un plaisir d’indiquer à l’ordre de
Chose les recettes qui nous paraissent les plus propres à lui procurer,
dans le plus bref délai possible , autant des ministres qu’il lui en fau-
dra pour l’énorme consommation qu’il en fait.

Première recette, due à Vimagination de notre ami Albert C 1er, l'un
des plus farouches philipotards.

Cette première recette consisterait à établir dans tous les environs
des Tuileries, dans un rayon de cinq cents pas, une foule de traque-
nards, de pièges, de trapes et de souricières, comme on en met au-
tour des fermes pour prendre des lapins, des taupes ou des souris.
De cette manière, en moins d’une demi-heure , il tomberait dans les
traquenards assez de passans pour que, sur le grand nombre, on

eût quelque chance d’en trouver de bien disposés. Et au surplus, s’il
n’y en avait pas, on les laisserait, ainsi pris par la jambe , par le bras,
par le pan d’habit, dans la souricière où ils seraient tombés , et on
leur dirait : — « Accepte le ministère, gredin! où tu ne sortiras plus
d’ici. »

En un mot, ou les forcerait à être dévoués.

Deuxième recette due à T imagination de votre très-humble

serviteur.

Cette seconde recette n’est pas moins infaillible que la première. Il
s’agit pour la royauté de se placer à l’une de ses fenêtres, soit du quai,
soit de la cour, soit de la rue de Rivoli ; et là, de pêcher des ministres
à la ligne, au moyen d’une longue perche, à laquelle pendrait une
grande corde , à laquelle serait attaché un portefeuille, auquel serait
attaché un petit crochet en guise de hameçon. Ce portefeuille traîne-
rait à terre , comme si c’était un portefeuille qu’un agent de change
aurait laisser tomber par mégarde , et qui serait bourré d’étoupes en
guise de billets de banque. La royauté donnerait de temps en temps de
petits coups d’avant-bras pour le faire trémousser à terre, comme font
les pêcheurs à la ligne, afin d’agacer les goujons. Or, nul doute que les
passans ne se baissassent pour ramasser un pareil portefeuille. Aussi-
tôt donc que, du haut de sa fenêtre, la royauté verrait quelque pauvre
goujon mordre à l’appât, autrement dit, quelque malheureux passant
mettre la main sur l’insidieux portefeuille , elle retirerait vivement sa
perche, et accrocherait ainsi l’imprudent, qui se trouvant pris alors par
la patte, ne pourrait du moins pas nier qu’il aurait voulu du porte-
feuille. Que s’il refusait néanmoins, rien ne serait plus facile, une
fois qu’on l’aurait introduit par la fenêtre dans l’intérieur des appar-
tenions, que de dompter sa répugnance, en l’y retenant jusqu’à vo-
lontiers acceptation, et en le mettant au pain et à l’eau, c’est-à-dire à
l’ordinaire de la maison.

Nota. Nous en étions là de nos indications, lorsque la recette sui-
vante nous est arrivée du dehors, avec prière de l’insérer, de la part
d’un inconnu qui ne nous paraît pas moins dévoué à l’ordre de Cfîose
que le premier venu d’entre vous. La voici. ^ ï

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