Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1835 (Nr. 217-251)

DOI Heft:
Numéro 220 (22 Janvier 1835) Planches 458,459
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26559#0025

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
S* ANNÉE.

Numéro 220,

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, franco,
à M. Louis DESNO'ïERs(Derville), Rédacteur en chef, au
Bureau de la Caricature , galerie Véro-Dodat. — Tout
ce qui a rapport aux dessins doit etre adressé à M.

Cn Philipon.

—«=►<? 22 janvier 1835. —

Les réclamations, abonnemens et envois d’argent doivcn
être adressés, franco, à M. Cn. Poilifon, directeur
du journal, au bureau de la Caricature, galerie Véro-
Dodat, au-dessus du grand Magasin de Lithographie
i>’Aubert.

CASTIGAT R1IIENDO MORES.

POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.

PARLEZ, FAITES-VOUS SERVIR!

La France lient parmi les antres nations qui pullulent à la surface
du globe, la même mission que le bon enfant, parmi les mauvais sujets
qui le grugent. Les mauvais, sujets ont faim ? Le bon enfant leur paie
à dîner. Les mauvais sujets ont soif? Le bon enfant leur paie à boire.
Les mauvais sujets veulent prendre l’air ? Le bon enfant les trim-
balle en fiacre. Les mauvais sujets veulent s’amuser ? Le bon enfant
les régale de spectacle, de bal, de concert, et même d’omnibus, ce qui
est le comble de l’amitié. Car, le bon enfant, c’est la tire-lire vivante
que la providence, toujours ingénieuse, a pris soin de mettre à la dispo-
sition de tous ceux qui n’en ont pas d’autres. Bénie soit la providen-
ce !

Hé bien ! il en est de même de notre bénévole patrie. LaFrance donne
toujours et ne reçoit jamais. Ouvrez l’histoire : c’est toujours nous
qui payons tout, partout, pour tout, à tous. Vaincus, nous payons;
victorieux, nous payons encore. L’Espagne de 182/4 désire une contre-
révolution? Nous lui payons une contre-révolution. La Grèce a besoin
d’un roi ? Nous lui payonsun roi. La Belgique a besoin d’Anvers? Nous
lui payons Anvers. Oh ! mon dieu ! vous n’avez qu’à parler, faites-
vous servir. Si la France n’a pas le sou, elle empruntera plutôt que de
vous dire nenni. Et d’ailleurs, ne craignez pas d’y mettre de l’indis-
crétion. Demandez-lui cent millions, tandis que vous êtes en train : il
ne vous en coûtera pas davantage. C’est son état. La France est éga-
lement la grande tire-lire de l’univers.

Il y a de fort habiles gens qui prétendent que cela tient à ce que
c est un pays composé de plaines et de montagnes, coupé de lacs et de
rivières, planté d’arbres et de pommes de terre.

Il y en a d autres qui assurent que cela provient de ce que certains
spéculateurs, fort influens sur l’administration de ses affaires, achètent
secrètement toutes les créances bonnes bu mauvaises qu’on peut avoir
sur elle n importe comment, dans les cinq parties du monde; ensuite de
quoi, ils font tant que ces créances sont reconnues par son gouverne-
ment, et leur rapportent a eux de très-honnêtes lippées. Cette seconde
raison ne me parait pas moins forte que la première ; si bien que je ne
sais trop en faveur de laquelle me prononcer. Je vous laisse ce soin.

Quoiqu’il en soit, il ne faut pas vous étonner de l’extrême facilité
avec laquelle, dans ces derniers temps, les Etats-Unis ont fait accueillir
à notre agréable gouvernement leur demande de vingt-cinq millions
d’indemnité, au sujet de vaisseaux marchands que nous sommés censés
leur avoir capturés eu mil-huit-cent et tant. Ils n’ont qu’un mérite
en cela : celui d’avoir donné l’exemple à quiconque veut se porter im-
pétrant contré nous.

Cet exemple est déjà suivi par l’empereurde Russiequi vient de nous
expédier M. Lubiecki, avec sommation d'avoir à lui payer vingt mil-
lions, pour quelques petites dettes criardes que la Pologne a reçues de
la Saxe envers qui nous en serions également passibles depuis noil-
huif-cent et tant.

Mais ce magnanime colosse n’est pas le seul qui ait profité de cette
occasion pour nous tendre la main. On assure que de tous les coins de
Tunivers commencent a venir des demandes de ee genre. Voici la
copie de quelques-unes de ces réclamations dont le hasard nous a fait
tomber le texte entre les mains.

Lettre de son frère d’Autriche a son frère de France.

Mon frère, les traités de i8i5, auxquels, je dois le dire, vous vous
êtes soumis avec une humilité vraiment exemplaire, ont oublié de ré-
gler deux petites créances dont voici l’origine et le compte.

i° Pour tapis du palais impérial de Vienne , sur lesquels Napoléon
s’est essuyé les bottes à deux reprises différentes, et qui ont dû être
mis au rebut : — cinq millions , intérêts des intérêts compris.

20 Pour six mille cinq cent soixante-trois bustes représentant mon
auguste personne , sur lesquels les soldats français sesontamusés à me
couper les oreilles en effigie, dans toute l’étendue de mon empire : —■
six millious sept cent cinquante-trois mille huit cent quarante-trois fr.,
intérêts des intérêts compris.

5° Pour une foule d’autres dommages dont je n’ai phs la moindre
connaissance, et que, pour ce motif, je ne porfe qu’à la faible somme de
quinze millions soixante et quinze centimes, intérêts des intérêts com-
pris.

Je suis loin, mon frère , de vous accuser de ces

dilapidations ; 1
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen