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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1835 (Nr. 217-251)

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Numéro 246 (23 Juillet 1835) Planches 511,512
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https://doi.org/10.11588/diglit.26559#0175

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5* ANNÉE.

Numéro 246.

RÉDACTION.

Tôut ce qui concerne la rédaction doit être adresse', franco, à
M. Louis Desnoyers (Derville), rédacteur en chef, au bu-
reau de re'daction, rue du Croissant, n° 16. — Il sera rendu
compte dans la Caricature et le Charivari de tout ouvrage et
objet d’art dont il aura été dépose' trois exemplairesau bu-
reau ci-dessus, rue du Croissant, n° 16. (Affranchir.)

ADMINISTRATION ET DESSINS.

Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à M. Ch.
PHIUIPON, directeur du journal, ainsi que les réclamations,
abonnemens et envois de fonds, au bureau de la Caricature,
galerie Véro-Dodat, maison Aubert. (Affranchir.)

CONDITIONS D’ABONNEMENT.

On souscrit à Paris, au bureau du journal, galerie Véro-Dodat,
maison AUBERT; et dans les départemens, ainsi qu’à l’étran-
ger, chez tous les libraires et directeurs des postes. — Prix,
franco pour toute la France : pour un an, 52 fr.; pour six
mois, 26 fr.; pour trois mois, 13 fr. — On s’abonne pour l’Ali,
magne, chez M. Alexandre, à Strasbourg.

NOTA.

Les Messageries Notre-Damc-des-Victoires et les Messagei ies Laf-
fitte et Caillard reçoivent les abonnemens sans frais.

ANNONCES.

Un franc la ligne.

CAST1GAT RIDÜtillO MORES.

POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.

L’ASSASSINÉ IMAGINAIRE.

(CONSULTATION EN PARTIE DOUBLE.)

La scène se passe à la cour du scha, entre le scha .et son médecin, à l'occasion d’une
tentative d’attentat horrible sur la personne de ce puissant monarque.

Le Scha. — Ah ! c’est vous, docteur ? Soyez le bien-venu ! Ap-
prochez, asseyez-vous, et causons un peu. Je vous attendais avec bien
ae l’impatience ! Que diable faisiez-vous donc ailleurs ?

Le Docteur. —- J’étais en train de remettre les cotes et de réparer
le crâne d’un homme du peuple que l’agent de je ne sais plus quelle
police, la cinquante septième, je crois, a cruellement maltraité à coups
de bâton. Je ne crains pas de le dire, c’est un horrible assassinat.

Le Scha. •— Un assassinat !... Hé ! quoi, les hommes du peuple
se permettent aussi d’être assassinés ?... mais c’est une horreur !

Le Docteur. — IN’est-ce pas ?

Le Scha. — Oui, certes !... des hommes du peuple !... de simples
prolétaires !... des manans !... se faire assassiner !... c’est un empiè-
tement monstrueux sur les prérogatives de la couronne !... La cou-
ronne seule avait exercé, de temps immémorial, le monopole de l’at-
tentat horrible!... On a bien raison de dire qu’il n’y a plus rien de
sacré pour la populace !... La démocratie coule à pleins bords, et l’as-
sassinat aussi!... C’est déplorable !... Si le ministre de la justice n’é-
tait pas si bête, il ferait poursuivre ce misérable !

Le Docteur. — Qui ça ? l’assassin ?

Le Scha. — L’assassiné !

Le Docteur. — Rassurez-vous, c’est déjà fait. Vous savez bien,
Sire, que c’est la règle universelle de votre garde-des-sceaux. Dans
tout conflit d’un citoyen avec la police, le citoyen a toujours tort à ses
yeux, surtout lorsqu’il a raison-, car, lorsqu’il a raison, il a tort de ne
pas avoir tort. C’est un scandale.

Le Sclia. — Mais, en effet, je vous le demande, que diable nous
fera-t-on donc, à nous autres, princes et rois, que nous fera-t-on,
si les simples particuliers se donnent aussi des airs d’être assassinés ?
On nous mangera donc à la crapaudine ?

Le Docteur. -— Ce genre de pitance serait un peu coriace, soit
dit sans violer 1 inviolabilité royale. Mais, pour en venir au but de ma
visite, en quoi, Sire, puis-je vous être agréable ?

Le Scha. — Je suis malade, docteur.

Le Docteur. Malade de quoi ?... de vôtre hernie ?... de votre
catarrhe ?... de votre goutte ?... de votre cautère ?... de telles autres
infirmités dont la garde qui veille aux guichets du palais 11e défend
pas les rois ? Parlez. Mais j y pense... les mouches vous persécutent
peut-être, à l’occasion des chaleurs, avec un redoublement d’appétit ?
Ou bien, ah ! oui, ou bien, vous aurez eu une indigestion de quelque
Que rentrés ?

Le Scha. — Plût au ciel, docteur! Mais, par malheur, le cas est
bien plus grave. Apprenez donc que je viens d’etre assassine !!!

Le Docteur. — Assassiné!!!!!..» En êtes-vous bien sûr?

Le Scha. — Que trop. Je ne m’en étais pas aperçu d’abord. J’ai
même vécu trois grands jours comme cela, sans me douter le moins du
monde du nouvel'attentat horrible dont j’avais été victime. Mais enfin,
il n’y a pas à en douter; c’est le ministre de l’intérieur qui a découvert
cela, et qui est venu m’éclairer sur l’étàt douloureux où je me trouvais
depuis quinze jours à mon insu.

Le Docteur.' — Diable! diable!... Connaît-on les auteurs de l’excé-
crable forfait ?

Le Scha. — On n’en connaît malheureusement aucun.

Le Docteur. — Diable! diable !... A ton saisi du moins les inslru-
roens du crime ?

Le Scha. — On n’en a saisi malheureusement-aucun.

,Le Docteur.— Diable! diable!.... A-t-on du moins quelque indice
sur les personnes et sur les choses ?

Le Scha. —On n’en a malheureusement aucun. Du reste, tout est
découvert.

Le Docteur. — Diable! diable !.... Mais comment voulez-vous que
je vous traite avec succès, si j’ignore avec quel instrument, soit tran-
ehànt , soit contondant, les scélérats ont dû vous porter les blessures
qùe vous n’avez pas reçues?

Le Scha. — Le ministre n’a pas encore décidé toutes ces questions
préliminaires. On ne peut pas tout faire à la fois. On ne procède que
pas à pas dans la découverte de la vérité. Il fallait bien commencer
par le commencement. Or, ce que le ministre certifie déjà sur son
honneur, ainsi c’est bien sûr, c’est que j’ai dû être assassiné. Donc, en
attendant qu’on sache par qui, pour qui et avec quoi, je m’eu rap-
porte à vous, docteur, pour le choix des remèdes qui conviennent plus
particulièrement à la triste situation où a dû me plonger cet exécra-
ble forfait. , .

Le Docteur. — Soit! je vais essayer de vous guérir, pour le présent
comme pour l’avenir, de cette funeste maladie de I assassinat qui, grâce
. à vos ministres, semble devenir chronique chez vous. Cette cure me
fera beaucoup d’honneur. Vous conviendrez que s il est dans ce monde
une chose difficile , c’est à coup sûr de guérir une maladie qui 11’existe
pas. Il est vrai que la médecine ne s’entend pas mieux à guérir celles
qui existent. Mais commençons. Dites-moi d’abord ce que vous
éprouvez.

Le Scha. —• Je n’éprouve absolument rien, docteur, et c’est là
surtout ce qui m’inquiète. Quand un malade ne sent plus son mal, ah!
ma foi ! c’est qu’il en a diablement !

Le docteur. — Hé bien ! écoutez attentivement. Vous commencerez
par prendre du vulnéraire, et par amnistier tous les condamnés etpréve-
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