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Chantre, Ernest
Mission en Cappadoce: 1893 - 1894 — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.4617#0028
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BUYUK D'ALADJA

encore spécial à Euyuk, c'est la présence d'un taureau placé près du prêtre et de la
prêtresse, et qui est, sans doute comme l'a proposé M. Perrot, le dieu en l'honneur
duquel a lieu la cérémonie. Il est peut-être aussi l'objet du sacrifice, etlcR. P. deCara
—■ qui, sans avoir étudié ces monuments sur place a néanmoins beaucoup écrit
sur la question1 — croit qu'il représente le taureau, destiné à être immolé, et les
signes gravés sur le côté seraient les taches ou la marque d'un taureau engraissé
rituellement pour être sacrifié au nom et en expiation du peuple. Du reste, il faut
remarquer que toutes les figures, à droite et à gauche de l'autel, sont tournées vers
lui, ce qui tendrait à prouver une fois de plus que l'édifice d'Euyuk est un sanctuaire
et non un palais.

La même figure de taureau paraît encore dans ces bas-reliefs et elle représente
peut-être le mémo taureau allant au sacrifice. Là où le taureau est en tête du cortège
de gauche et où M. Perrot croit qu'il porte un autel, le R. P. de Cara voit le taureau
allant au sacrifice, et ce qu'il porte sur le dos n'est point un autel, suivant lui,
mais un piédestal sur lequel il a été exposé aux yeux du peuple.

On a constaté plusieurs fois déjà qu'il y a dans le culte cappadocien — dont Euyuk
montre une des plus remarquables manifestations — certaines analogies avec le
culte phrygien. On voit clans les bas-reliefs d'Euyuk des hommes conduisant vers
un autel non seulement un bœuf, mais encore une chèvre et des moutons. Or, à
Dionysiopolis et à Laodicée, dont les rites religieux étaient regardés comme fort
voisins, la chèvre joue le rôle de victime principale. Cet animal était donc sacré
de part et d'autre. En dehors des bas-reliefs, nous avons retrouvé à Euyuk la
chèvre représentée sur un petit cylindre en jaspe rouge qui nous a été cédé par
un habitant comme recueilli sur le tell. Nous retrouverons encore cet animal fré-
quemment représenté parmi les nombreuses figurines en bronze que nous avons
acquises dans les régions de l'Argée et de l'Anti-Taurus.

De l'avis des habitants d'Euyuk (et les fouilles tendent à le prouver), on n'a
jamais trouvé d'antiquités dans le sol de la butte. Au contraire, tout autour de
celle-ci, la charrue amène chaque jour la découverte de poteries, notamment
d'immenses vases en argile. Un de ceux-ci, de proportions énormes, recueilli quel-
ques jours avant notre arrivée, porte en relief un motif décoratif en zigzag que j'ai
retrouvé plus loin, à Boghaz-Keui, à Dédik et au delà de Césarée. Il semble
propre à la Gappadoce et à la Grèce asiatique.

1 R. P. de Gara, Les Hétéens pélasges, in-8°, Rome, 1894.
 
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