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Chapuy, Nicolas-Marie-Joseph [Ill.]
Cathédrales françaises: Vues pittoresques de la cathédrale d'Orléans: et détails remarquables de ce monument — Paris, 1825

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https://doi.org/10.11588/diglit.1579#0004
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(4 )

que cette époque fut une des plus fertiles en prodiges et en miracles, et
il se faisait alors peu de fondations religieuses qui ne fussent accompa-
gnées de quelque fait extraordinaire qui indiquât l'ordre direct ou tout
au moins l'approbation du Ciel. C'est ainsi qu'à Orléans, un ange ré-
véla au pieux évêque le lieu même où il devait bâtir, que les ou-
vriers trouvèrent un trésor immense en creusant les fondemens ,
(car de tout temps l'argent fut le premier moyen des grandes entre-
prises) (1), et que le jour même de la consécration du nouveau temple,
lorsque saint Euverte célébrait la Messe, une nue resplendissante parut au-
dessus de sa tête, el de cette nue sortit une main qui bénit par trois fois le temple,
le clergé et te peuple assemblé, miracle qui convertit en même temps plus
de sept mille païens et mit l'église d'Orléans en grande réputation.
Pour conserver la mémoire de ce fait, elle fut à l'instant consacrée
sous le titre de Sainte-Croix, et l'on représenta depuis en sculpture,
la nue et la main bénissante, sur le grand portail, aux voûtes et à plu-
sieurs endroits de l'édifice (2).

Cette première Cathédrale, augmentée par le successeur de saint
Euverte, ruinée plusieurs fois, soit dans les invasions des peuples du
nord, soit en d'autres circonstances (5), réparée provisoirement par l'é-
vêque Arnould, s'écroula presqu'entièrement de vétusté vers la lin du
douzième siècle; il fallut donc en reconstruire une troisième qui pré-
céda celle que nous voyons aujourd'hui et en forme même une partie.
Robert de Courtenai, arrière petit-fils de Louis-le-Gros, alors évêque
d'Orléans, en avait conçu le projet, fait tracer les plans et afteeté à cet

(i) Sutnt Euverte, disent les chroniques, ne crut pas devoir s'approprier ce trésor sur lequel le
prince pouvait revendiquer des droits. 11 le lit remettre à Constantin, qui le renvoya au prélat pour
être employé à la construction de son église, et y ajouta d'autres présens considérables.

(a) Ces faits miraculeux que l'incrédulité et une saine critique s'accordent souvent aujourd'hui
pour réfuter , sont cependant l'objet de tant de traditions écrites, l'origine de tant d'usages ou de
cérémonies, et constatés par'tant de mouumens que leur connaissance, quelque soit leur degré de
Crédibilité, est presque toujours étroitement liée à l'histoire et à la description des édifices religions
du moyen âge. Ces miracles sont d'ailleurs, la plupart, des laits matériels dont la cause réelle ou
supposée peut être contestée, mais dont on peut rarement nier la réalité malgré tout le merveil-
leux qui les enveloppe.

(3)Leshistorienssont peu d'accord sur les causes et les époques des divers incendies et désastres
iru'éprouva l'église d'Oi lcans dans les 9" et 10e siècles.
 
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