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dans leurs laborieuses recherches, et dans leurs volumineuses disser-
tations, dont il nous suffit d'indiquer le résultat : peu d'accord en
général sur les dates précises, la plupart cependant regardent saint
Savinien et saint Potentien comme les apôtres de Sens. Ces courageux
personnages, et saint Altin, leur digne émule, après avoir prêché la
foi dans Orléans, Chartres, Troyes, Paris, reçurent à Sens la palme
du martyre vers la fin du deuxième siècle ou le commencement du
troisième, et leurs cendres y reposaient dans des cryptes, dont on voyait
encore naguère quelques restes non loin de la ville (1).
La longue suite de siècles qui s'écoula depuis l'époque où Savinien
et ses compagnons consacraient, au milieu des persécutions, un mo-
deste oratoire au culte du vrai Dieu, jusqu'à celle où fut bâtie l'église
actuelle, offre une série d'événemens successifs dont le récit peut avoir
quelqu'intérêt local, mais qui dans cet ouvrage, consacré à l'ensemble
des cathédrales de France, deviendrait fastidieux par la trop fréquente
répétition de faits semblables, presque toujours dus aux mêmes causes,
tels que des ruines, des incendies, des reconstructions, dont les exem-
ples communs à toutes nos anciennes basiliques, attestent, tantôt la
fragilité (2) des édifices que l'on construisait, tantôt les irruptions et
les ravages des barbares , ou enfin les malheurs du temps, qui en fai-
sait souvent négliger l'entretien.
Au nombre des événemens les plus funestes que signale l'histoire de
l'église de Sens, il faut citer l'incendie arrivé vers l'an 970, sous l'épis-
copat d'Archambaut, qui détruisit l'édifice jusqu'aux fondemens. Le
cloître, les archives , la bibliothèque , tout fut réduit en cendres ;
ornemens, vases sacrés, reliques, tout fut enseveli sous les ruines de
l'édifice, qui s'écroula au milieu de l'embrasement.
Il n'est point probable qu'Archambaut ; que les chroniques nous
dépeignent comme indigne de son ministère, par ses débauches, son
impiété, et le mauvais emploi qu'il faisait des biens de l'église, ait fait
(1) Voyez la notice sur la cathédrale de Sens, publiée par M. Tarbé, dans l'Almanach du dépar-
tement de l'Yonne, en l'an 12 (ère républicaine).
(2) Pendant long-temps, selon Grégoire de Tours, et quelques autres historiens, les premiers
temples chrétiens n'étaient bâtis qu'en bois, ou de toute autre matière aussi peu solide.
dans leurs laborieuses recherches, et dans leurs volumineuses disser-
tations, dont il nous suffit d'indiquer le résultat : peu d'accord en
général sur les dates précises, la plupart cependant regardent saint
Savinien et saint Potentien comme les apôtres de Sens. Ces courageux
personnages, et saint Altin, leur digne émule, après avoir prêché la
foi dans Orléans, Chartres, Troyes, Paris, reçurent à Sens la palme
du martyre vers la fin du deuxième siècle ou le commencement du
troisième, et leurs cendres y reposaient dans des cryptes, dont on voyait
encore naguère quelques restes non loin de la ville (1).
La longue suite de siècles qui s'écoula depuis l'époque où Savinien
et ses compagnons consacraient, au milieu des persécutions, un mo-
deste oratoire au culte du vrai Dieu, jusqu'à celle où fut bâtie l'église
actuelle, offre une série d'événemens successifs dont le récit peut avoir
quelqu'intérêt local, mais qui dans cet ouvrage, consacré à l'ensemble
des cathédrales de France, deviendrait fastidieux par la trop fréquente
répétition de faits semblables, presque toujours dus aux mêmes causes,
tels que des ruines, des incendies, des reconstructions, dont les exem-
ples communs à toutes nos anciennes basiliques, attestent, tantôt la
fragilité (2) des édifices que l'on construisait, tantôt les irruptions et
les ravages des barbares , ou enfin les malheurs du temps, qui en fai-
sait souvent négliger l'entretien.
Au nombre des événemens les plus funestes que signale l'histoire de
l'église de Sens, il faut citer l'incendie arrivé vers l'an 970, sous l'épis-
copat d'Archambaut, qui détruisit l'édifice jusqu'aux fondemens. Le
cloître, les archives , la bibliothèque , tout fut réduit en cendres ;
ornemens, vases sacrés, reliques, tout fut enseveli sous les ruines de
l'édifice, qui s'écroula au milieu de l'embrasement.
Il n'est point probable qu'Archambaut ; que les chroniques nous
dépeignent comme indigne de son ministère, par ses débauches, son
impiété, et le mauvais emploi qu'il faisait des biens de l'église, ait fait
(1) Voyez la notice sur la cathédrale de Sens, publiée par M. Tarbé, dans l'Almanach du dépar-
tement de l'Yonne, en l'an 12 (ère républicaine).
(2) Pendant long-temps, selon Grégoire de Tours, et quelques autres historiens, les premiers
temples chrétiens n'étaient bâtis qu'en bois, ou de toute autre matière aussi peu solide.