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Le charivari — 59.1890

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https://doi.org/10.11588/diglit.23884#1374
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LE CHARIVARI

une excellente et sûre manière d’employer son
argent. Au fur et à mesure que le temps marchera,
vous verrez se développer l’industiie et le trafic de
la Compagnie. Fourrez-moi donc cette valeur indus-
trielle dans votre caisse, et dormez sur vos deux
oreilles.

Ca storixe.

JEUX DE PROVINCE

Nous lisons dans VActualité dauphinoise illustrée,
sous la rubrique Semaine dauphinoise :

« Une curieuse affaire vient de se passer à Em-
brun. Une dame X*** a été condamnée à trois mois
de prison, pour avoir « repassé » la partie la plus
charnue de sa domestique avec un fer à repasser
préalablement chauffé à blanc. L’idée de ce petit
supplice est assez originale... »

Je te crois, mon bon.

Sans parler des gémissements poussés d’abord par
la pauvre domestique si méchamment brûlée dans
ses œuvres vives, trois mois de prison, cela fait
pas mal de larmes à la clé.

Mais pourquoi, aussi, celte concurrence déloyale
aux blanchisseuses de fin"? Et quelle singulière
fantaisie de traiter comme un simple faux-col un
endroit où le faux-col, que je sache, n’a jamais
mis... les pieds?

.. Oh! oh! Ces pieds d’un faux-col, voilà une
image un peu bien hardie ! Mais que voulez-vous ?
l’excentricité, ça se gagne!

A la rigueur, on comprendrait quelque chose à
l’aventure, si le sexe du bourreau et celui de la vic-
time étaient différents.

Qu’une honneste dame, même provinciale, éprouve
le besoin de réchauffer le bas des reins d’un jeune
domestique mâle qui fait son Joseph, au besoin,
cela peut s’admettre.

Ou, réciproquement, de la part de quelque vieux
barbon opérant sur un tendron récalcitrant.

Mais femme contre femme! Impossible d’excuser
de pareilles pratiques... Polichinelle lui-même pro-
testerait énergiquement.

Nous soumettons, toutefois, ce cas embarrassant
aux psychologues pour dames, qui passent volontiers
— j’ai failli écrire: qui perdent — leur temps à cou-
per en quatre les cheveux empruntés à des chi-
gnons de toutes couleurs.

Il y a là un curieux document extra-féminin à
approfondir, un joli problème de perversité à ré-
soudre.

La petite dame d'Embrun qui « bassinait » de la
sorte les postérieurs à son service a-t-elle cédé à un

LES SOUFFLEURS

Eh bien, oui, je suis de l’avis de M. Bocquc, l'auteur
de la Parisienne. Elle est gênante, cette boite du souf-
fleur que l’on a constamment sous les yeux, et elle ôte
l’illusion; car on sait qu’il y a là-dedans un brave
homme ou une pauvre femme fort mal à l’aise, suivant
les artistes du regard et guettant les défauts de
mémoire trop fréquents.

Ne pourrait-on se passer de souffleur, surtout à
Paris où les artistes répètent un ouvrage deux mois ?

Les comédiens des tournées qui vont, pendant une
saison, donner des représentations de ville en ville,
n’ont pas de souffleur ; on joue la pièce le trou baissé,
et le public de nos départements est plus favorisé que
celui de la capitale.

vulgaire sentiment de jalousie? N’a t-elle, au con-
traire, que voulu mettre en lumière des charmes
appréciables quoique inférieurs, tenus jusqu’alors
trop modestement sous ce boisseau de la civilisation
que, même à la campagne, on appelle des jupes?

Enfin, Néron au petit pied, n’a t-elle cherché,
tout simplement, qu’à se désennuyer un instant par
un nouveau jeu, moins innocent que « petit bon-
homme vit encore » ou « le portier du couvent »?

Je me le demande et je vous le demande.

Toujours est-il que cetle application inusitée du
fer à repasser — d’habitude, pour savoir s’il est assez
chaud, on l’approche des joues, mais pas de celles-
là — constitue une innovation audacieuse...

Ce sont d’assez beaux jeux, pour des jeux de province...

Agréable spectacle... au fond; car enfin, ces filles
de la campagne possèdent une si belle carnation
partout... Et les occasions de se distraire doivent
êlre si rares dans les Hautes-Alpes, qu’il n’est pas
étonnant que l’on éprouve le besoin de descendre un
peu, de temps en temps...

Pour ma part, je ne trouve qu’un
Motif à cette étrange chose :

C’est que, lasse de voir Embrun,

La dame a voulu voir er. rose!

Henri Second.

APÉRITIF MUGNIER

au Vin de Bourgogne. — FRÉDÉRIC MUGNIER, à Dijon
Médaille d’Or Exp011 UNivite Paris 1889.

PLUME HUMBOLDT4:^l-

FD UL. C 0Fi 2 fr. la b**, Ph{*t38yr.Rochechoxtart DIABETIQUES

CHRONIQUE DU JOUR

U faut y revenir, puisque le sens commun et la science
paraissent faire deux.

Je ne comprends pas comment il peut y avoir un
doute sur l’inopportunité, je dirai même sur l'inconve-
nance des expériences faites en ce moment avec le
produit anonyme de M. Koch.

Comment des médecins ayant le respect de leur
propre dignilé emploient-ils sur leurs malades un re-
mède dont ils ignorent la composition? Comment
risquent-ils de tuer à tâtons?

C’est la première fois, croyons-nous, qu’on procède
comme M. Koch, en tenant secrète une découverte qu’on
a l’air de vouloir soumettre au contrôle des savants.

C’est la première fois aussi que des docteurs se
livrent pieds et poings liés à un de leurs confrères.

Des artistes sachant bien leurs rôles ont-ils besoin
du souffleur? Le jour do la première, cela se conçoit
encore; ils ont peur tt ne sont pas sûrs d’eux. Mais
vers la dixième représentation, ils pourraient s’en
passer.

J’ai tenu à questionner sur ce sujet quelques artistes
de Paris, et je me suis d’abord adressé à Baron.

L’artiste des Variétés m’a répondu :

— Moi, je sais toujours mes rôles à la lettre... Et
cependant, si je ne voyais pas quoiqu’un dans le trou,
je manquerais certainement de mémoire, quoique je
demande au souffleur de ne pas m’envoyer un mot, mais
seulement de me suivre.

Daubray me dit :

— Je n’ai jamais pu savoir suffisamment un rôle pour
me passer du souffleur. Il y a des mots que je ne
retiens pas et qu’il faut que l’on m’envoie... Ces mots
sont soulignés au crayon rouge sur le manuscrit, afin
qu’on ne les oublie pas.

Dailly a une très bollemémoire et, après la première,
on le gênerait en le soufflant.

Dupuis n’a pas de mémoire, et it prend au souffleur

On a bien raison de dire que nul n’est prophète en
son pays.

Si le confrère cachottier avait été un Français, tout
le monde lui serait tombé dessus.

Vous avez vu dans les faits-divers que le nommé
Contesenne, chenapan éminemment distingué, s’est en-
core évadé de Cayenne, comme il s’était évadé de la
Calédonie et de la prison de Charleroy.

Ce n’est pas un banal personnage que ce gaillard-là.
Il est génial en son genre.

Il nous semble que, si la police était bien avisée, elle
tâcherait de lui obtenir sa grâce. Et elle l’emploierait
ensuite comme adversaire terrible des malfaiteurs.

Çp flui vaudrait mieux que d’en être complice.

N oubliez pas qu’un philosophe a dit de la police :

— Quand on se mêle de faire cette cuisine-là, il no
faut pas avoir peur de se salir les doigts.

C’est décidé. Le conseil supérieur de l’Ecole des
Beaux-Arts a émis le vœu « que les femmes artistes,
à l’avenir, puissent participer au même enseignement
que ies hommes, mais à la condition expresse que les
deux sexes ne soient pas réunis à l’Ecole des Beaux-
Arts ».

Je regrette la restriction de la fin. Elle nous privera,
sans doute, do quelques jolies œuvres bien vivantes.

Maintenant, si vous me demandez franchement ce
que je pense de la réforin», je vous répondrai prudem-
ment : Il faudra voir.

Au point de vue de l’intérêt strictement masculin,
il n’était évidemment pas très nécessaire d’accroître
le nombre des peintresses, quand les peintres ont tint
de peine à vivre.

Si l’on veut être juste, il n’y a pas de raisons pour
contester auxfemines le droit de nous faire concurrence
sur ce terrain là.

C’est un travail pour lequel la force est inutile, où
le charme joue un grand rôle. Double raison en faveur
de l’innovation.

Par exemple, je ne réponds de rien quant aux con-
séquences galantes qu’elle pourra avoir, bien qu’on ait
séparé les deux sexes dans les ateliers.

J'ai peur qu’ils ne trouvent moyen de se revoir
autre part.

C’est demain que Mlle Gabrielle et son copain joue-
ront à la balle avec le cadavre de Gouffé.

Il paraît que le nombre des billets donnés a été très
restreint, que le président est décidé à empêcher les
tumultes qui nuiraient à la dignilé de la justice.

Nous l’en félicitons, mais ce ne sera pas facile.

Très drôle, l’histoire de ce conseil municipal limousin
qui, pour honorer Ja mémoire de feu Elie Berthet, pro-
posa de donner son nom à une rue.

mot à mot. Est-ce pour cetle raison qu’il a pris l’habi-
tude si comique de répéter ses phrases et d’intercaler
des « bédam ! » ou des « le voilà bien ! » dans son dia-
lo gue ?

Sarah Bernhardt n’a pas besoin du souffleur ; elle a
une excellente mémoire et apprend ses rôles en répé-
tant, n’étudiant jamais chez elle. La grande tragé-
dienne trouve tout à la scène, et après de nombreux
essais ; aussi ses camarades sont-ils souvent surpris de
la voir à une répétition toute autre que la veille. A la
première elle est sûre d’elle, et le souffleur n’a pas à
s’en occuper.

Rachel, quoique sachant ses rôles, avait besoin d’ètie
soutenue. Môme en Amérique et en Russie, où elle ne
jouait pourtant que des pièces de son répertoire, elle
avait des distractions, se laissait emporter dans le feu
d’une situation, et le souffleur devait lui envoyer les
premiers mots des vers de ses tirades.

Mélingue n’écoutait pas le souffleur; quant à Frédé-
rick-Leiuaître, il défendait qu’on le soufflât dans son
beau temps ; mais, sur son déclin, il fallait que le souf-
fleur lui envoyât ses rôles mot à mol.
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