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Le charivari — 61.1892

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SOIXANTE-UNtÈMË ANNÉE

Prix du Numéro : 25 centimes

JEUDI Ie* DÉCEMBRE 1892

A F> O N N E M E N T S

DP.PATÎTIÎMBNTS

Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. go_

(u:s .MANDATS TÉLÉGRAPHIQUES NE SONT PAS REÇUS)

/. abonnement d’un dit donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

ri Bit B K VËItON

îirdiicfciir en C II o f
ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
82, Rue Richelieu

CHARIVARI

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PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 12 —

(les MANDAT! TÉLÉGRAPHIQUES NE SONT PAS REÇUS)

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

Pi lût IM! VÉliON

IS Édiicteui' en Chef

BUREAUX

Pli LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire, 20

BULLETIN POLITIQUE

-*■

Républicains sensés, pensez à tout cela, s’il en
est temps encore, avant que la France fasse ce
redoutable saut dans le noir.

Pierre Véron.

celle-là use un homme en un tour de cadran.
Souvenez-vous de Gambetta et de l’effondrement
foudroyant du Grand ministère.

Bien qu’on ne lui eût pas aussi imprudemment
donné de la grandeur, le ministère Buisson n’eut
la vie ni beaucoup plus longue, ni beaucoup plus
éclatante. Après quoi, M. Henri Brisson rentra
dans le rang, très dignement du reste, sans récri-
minations inutiles, sans affaissement ridicule.

IL eut l’air de se dire, connaissant ses chers
concitoyens : « J’attendrai. »

Il a attendu, en effet, et le voilà en passe de
redevenir l’homme du jour.

Que voulez-vous! la politique n’est qu’un jeu
de bascule. En haut! en bas!... En bas! en haut!...

Vous avez vu fonctionner cela dans les foires.
C’est meme un spectacle qui donne un peu le mal
de cœur.

PjTusinuemeni. l’homme chez M... R'pGcpn. est
resté valide et d’aplomb. La grande barbe s’est
argentée, le crâne s’est clairsemé, mais on sent
que la vigueur tient bon dans ce tempérament à
largo carrure et à volonté froide.

Le profil a toujours sa correction rappelant
les fleuves des groupes qui décorent le jardin des
Tuileries, l’œil a toujours sa ténacité sans émo-
tion apparente.

Que feront les événements de celui qui a déjà
passé par des vicissitudes si opposées? La remisé
en lumière sera-t-elle suivie d’un nouveau plon-
geon dans l’obscurité?

Il y a certainement là une personnalité. Après
être allé jusqu’au bout de la flatterie, on est allé
beaucoup trop loin dans les attaques. Jamais de
mesure chez nous.

Y a-t-il, comme dénoument de cette carrière,
une installation à l’Élysée, ou la disparition dans
le néant? Je ne suis pas somnambule extra-lucide.
Si les prophéties vous charment, à vous la pose.

SUBITO.

A, B, C, n, E, B, G, H,,.

Les lecteurs qui tiennent à un titre ont le droit
de choisir, dans l’alphabet ci-dessus, les lettres à
leur convenance, d’en former un mot, une phrase,
un volume même si ça leur plaît, et d’épingler le
tout au-dessus du présent article.

Quant à me livrer moi-même à ce travail, je
m’y refuse avec la plus farouche énergie, parce
que je suis d’humeur paisible et que je ne veux
avoir d’histoires avec personne.

On me pardonnera l’amertume de ce préambule
lorsqu’on saura que sur le tapis de l’actualité re-
vient parader la question des titres de livres.

Dernièrement, Mme J... publie un ouvrage,
Eljen! Immédiatement, Mme B..., autre dame'de
lettres, informe l’univers qu'elle aussi a fait im-
primer, en 1838, un livre baptisé Eljen.'

! Les deux Eljen se regardent de travers.

Il nous semble qu’il y a un critérium que de
vrais hommes politiques ne devraient jamais per-
dre do vue. C’est celui dont la formule était ainsi
donnée par l’Ancien :

« Mes ennemis applaudissent, je dois avoir dit
une sottise. »

Dit ou fait. Car il n’y a pas que les sottises par-
lées, il y a aussi les sottises en action.

Or, les républicains sensés de la Chambre fe-
raient bien de regarder du côté des adversaires
de la République. Us constateraient., o^J<y».çe mo-
ment leur allégresse se manifeste aussi bien dans
leurs conversations de couloirs que dans les arti-
cles de leurs journaux. Et cette conclusion s’im-
poserait, ce me semble, à leur méditation :

— Si les monarchistes, impérialistes et boulan-
gistes se réjouissent, nous ne devons pas être en
train de faire une bien bonne besogne.

Non, pas bien bonne, en effet; car, si cela con-
tinue, il n’y aura bientôt plus qu’une issue pos-
sible : la dissolution.

Le ministère qui vient de tomber n’a jamais su
vouloir, et l’on peut dire qu’il est mort d’une
girouettite aiguë. Le moindre courant d’air qui se
glissait dans la Chambre le faisait tourner et pi-
voter sur lui-même.

Il était venu avec l’intention de dire oui ;
devant un incident de séance, il disait non. Ou
réciproquement, c’était l’affirmation qui se sub-
stituait soudain à l’infirmation par l’effet d’un
simple coup de vent.

Dans l’affaire de la Commission d’enquête, par
exemple, on peut affirmer que, le matin, M. Lou-
bet -- qui, en résumé, était un homme de sens et
qui comprenait quel danger peut résulter de la
confusion des pouvoirs — était décidé à repous-
ser l’ingérence parlementaire.

Au cours du débat, la girouettite opéra. M.
Loubet évolua, et finalement il ratifia la création
du pseudo tribunal des Trente-trois.

C'était son propre arrêt qu’il signait ce jour-là
sans s’en douter. Il était évident que les Trente-
trois voudraient traiter de puissance à puissance
avec le cabinet et, au besoin, même lui dicter des
ordres.

Vous savez la suite. Et maintenant?...

Maintenant, à notre humble avis, c’est la disso-
lution qui a toutes les chances pour devenir Vul-
%a ratio.

Dieu sait pourtant si jamais la consultation du
Pays aurait eu lieu dans des conditions plus défa-
Y°rables. Plein désarroi, pas d’orientation, et en
Perspective des flots d’outrages s’ajoutant aux

Ulhultes ordinaires des réunions électorales.

Quel est le ministre qui prendra la responsa-

Hité d’un pareil tohu-bohu? Il faudra, en vérité,
hue celui-là se sente bien fort ou soit bien témé-
raire.

LE QUATRAIN D’HIER

Au chef d’orchestre qui conduit son opéra, [nés.
Saint-Saens vient de tresser, par lettre, des couron-
Etj cependant, Samson passait pour se plaire d
Faire chavirer les colonnes !

SIFFLET.

LA VÉLOTYPIE

PORTRAITS A LA MINUTE

M. HENRI BRISSON

Souvent Français varie,,

Bien fol est qui s’y fie.

Il fut applicable de tous les temps, ce distique
légèrement amendé; mais jamais il ne s’adapta
mieux qu’au cas de M. Brisson.

Rappelez-vous. Pendant plusieurs années,
quand il paraissait être l’inamovible président de
la Chambre, c’était comme un chœur d’admira-
tions unanimes. On multipliait les épithètes
louangeuses, on le déclarait austère, décoratif,
presque impeccable. Et cela se terminait inva-
riablement par ce refrain :

— C’est lui qui remplacera M. Grévy à la prési-
dence de la République.

La malechance voulut qu’un jour vînt où une
autre présidence — une troisième — fut offerte à
M. Brisson, qui ne voulut pas ou ne put pas la
décliner.

On l’avait mis en demeure de former un cabi-
net. Ohl alors, ce ne fut pas long. Un vrai chan-
gement à vue. Le concert d’adulations se méta-
morphosa en concert de débinages.

La veille, on ne lui trouvait que des qualités;
le lendemain, on ne lui trouva plus que des dé-
fauts. Son austérité fut qualifiée de pose; ses
mérites décoratifs se traduisirent par cette for-
mule ironique : « Il est en bois. » Et ainsi de
suite.

Si j’étais homme politique et que je fisse ma
prière, ce qui changerait bien mes habitudes
d’ailleurs, je la rédigerais ainsi :

— Faites, Seigneur, que je no sois jamais pré-
sident du conseil !

Les autres présidences conservent plutôt, mais

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