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Chevalier, Casimir; Anastasi, Auguste-Paul-Charles [Ill.]
Naples, le Vésuve et Pompéi: croquis de voyage — Tours: Alfred Mame et fils, éditeurs, 1886

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https://doi.org/10.11588/diglit.57603#0074
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VISITE AU MUSÉE

nous soit parvenu de la peinture des anciens, et elle nous donne une
haute idée de cette branche de leurs arts.
Quand M. Bianchi découvrit ce trésor, le 21 octobre 1831, dans la ma-
gnifique maison du Faune à Pompéi, il fut saisi d’une joie si vive, qu’il
faillit en devenir fou. La population de Naples partagea son enthousiasme ;
la bataille d'issus devint à la mode et envahit tout, jusqu’aux vases
étrusques de fabrique récente, jusqu’aux tissus imprimés. Ce vertige est
un peu tombé aujourd’hui; mais la mosaïque du Faune n’en demeure pas
moins un objet d’art incomparable, et un des plus riches joyaux du musée
national.
Et pourtant que de précieux trésors sont accumulés dans les deux por-
tiques extérieurs, les trois portiques intérieurs, et les sept galeries qui
renferment les antiques de marbre, statues, statuettes et bustes, au nombre
de cinq cents environ! Quelle admirable collection de dieux, de héros,
d’empereurs, de personnages célèbres, et même de figures de genre! Peu
de morceaux sont tout à fait médiocres; le/plus grand nombre sont excel-
lents; quelques-uns sont hors ligne et méritent le nom de chefs-d’œuvre.
C’est à ces derniers que nous nous attacherons exclusivement.
La galerie épigraphique, au milieu d’une infinité d’inscriptions an-
tiques, renferme deux œuvres renommées de la statuaire grecque, l’Her-
cule et le Taureau Farnèse. L'Hercule fut trouvé en 1540, sous le pon-
tificat de Paul III, de la maison Farnèse, dans les thermes de Caracalla,
à Rome. On n’en découvrit d’abord que le torse, et le pape chargea
Michel-Ange de restituer les jambes. Le grand artiste essaya; mais
bientôt, effrayé de son audace, il brisa le modèle qu’il avait fait. Un
sculpteur du second ordre, Guglielmo délia Porta, fut moins timoré et
n’hésita point à lutter avec l’Athénien Glycon, l’auteur de la statue, comme
nous l’apprend une inscription grecque gravée sur le piédestal. Par bon-
heur, les jambes du torse furent retrouvées quelque temps après dans un
puits, à trois milles des thermes; les Borghèse en firent présent aux Far-
nèse, qui purent ainsi compléter à peu près la statue antique. Ce colosse,
par le sentiment qui éclate dans toutes ses parties, par la force des muscles
au repos, le calme puissant de toutes les fibres du corps, l’air noble et
sévèrement beau de l’idéal viril, figure merveilleusement, non seulement
un géant, mais un géant fils de Jupiter, le plus fort de tous les héros de
l’antiquité.
Le groupe énorme du Taureau Farnèsetrouvé aussi dans les thermes
de Caracalla dans le même temps que f Hercule, n’est pas moins digne
d’éloges. Ce groupe, l’œuvre la plus considérable de statuaire que l’anti-
quité nous ait laissée, représente une scène tout entière. Antiope, femme
de Licius, roi de Thèbes, outragée par Dircé, la fit attacher par ses
 
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