Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Chevalier, Casimir; Anastasi, Auguste-Paul-Charles [Ill.]
Naples, le Vésuve et Pompéi: croquis de voyage — Tours: Alfred Mame et fils, éditeurs, 1886

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.57603#0270
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
266 EXCURSION A L’EST DE NAPLES
fallait donner à ces ruines, et l’on apprit ainsique les sénateurs de Stabia
avaient fait construire par l’architecte Diphilus (un architecte employé
par le frère de Cicéron) le faubourg et le port pour la commodité des
citoyens et des navigateurs.
Les débris de Stabia sont aujourd’hui éloignés de la mer de deux cent
cinquante toises environ, et élevés au-dessus de son niveau de dix-huit à
vingt palmes (à peu près cinq mètres). Les couches de pierres ponces et
de lapilli qui constituent le terrain montrent que l’ancien port a été com-
blé, comme celui de Pompéi, par les produits de l’éruption du Vésuve.
Circonstance remarquable ! on y a déterré une douzaine de grands arbres
cerclés de fer, tous en situation verticale, ou à peine inclinés de quelques
degrés à l’horizon, dans lesquels il a été impossible de méconnaître des
mâts. Ne seraient-ce pas les mâts de la galère romaine que montait Pline
au moment de l’incendie volcanique de l’an 79, et qui se trouvait amarrée
dans le port de Stabia au moment où son commandant périt suffoqué sur
le rivage ?
Les ruines de la ville antique, telles que les fouilles les ont révélées,
sont loin d’égaler en importance, nous ne dirons pas celles de Pompéi,
mais même celles d’Herculanum. Nous signalerons seulement, en narra-
teur fidèle, l’amphithéâtre, le gymnase, le temple de Diane avec son autel
de marbre aujourd’hui surmonté d’une croix et placé à la porte du cou-
vent de Saint-François-de-Paule, comme pour attester le triomphe de la
religion chrétienne sur le paganisme; le temple d’Hercule, élevé autrefois
sur le petit écueil que les anciens nommaient Petra Herculis, et que les
modernes appellent Revigliano; le temple de Janus Vitifere, l’introduc-
teur de la vigne dans le Latium , et ceux de Gérés et de Pluton ; enfin
différentes maisons bâties dans le goût de celles de Pompéi.
La ville de Castellamare, qui a succédé à l’antique Stabia, n’a com-
mencé à prendre quelque notoriété que sous la dynastie angevine. Le roi
Charles Ier d’Anjou, qui se plaisait beaucoup sur ces beaux rivages, y
bâtit un château fort sur le bord de la mer (Castel a mare), et une mai-
son de plaisance qu’il appela Casasana ou Quisisana, à cause de la pureté
et de la salubrité de l’air. Robert d’Anjou y habita aussi fréquemment, et
il y fonda douze églises en l’honneur des douze apôtres, et un couvent de
religieuses. Castellamare passa ensuite par diverses épreuves. Les plus
cruelles furent celles que lui infligèrent le corsaire Dragut en 1342, quand
il emmena plus de quarante prisonniers dont il exigea une très forte
rançon, et le corsaire Mustapha, qui parcourut ces mers en vainqueur en
1650 et 1657. La ville ne fut délivrée que par l’intervention du duc de
Guise, qui s’empara de la place avec une petite flotte et y arbora le dra-
peau français, en se proclamant capitaine général du roi de France
 
Annotationen