ORGANISATION DES CHANTIERS.

n'en est pas de même pour les tètes des murs A et B : ces têtes formant pilastres se
foisonnent de la façon la plus incomplète, la plus irrégulière, on pourrait dire la
plus gauche avec les murs qu'elles terminent. Je mets d'ailleurs en regard, pour
mieux faire sentir le contraste, les deux cas de raccordement :

,

////////////Y/,

Pis. 97.

FiR. 98.

La première figure accuse la liaison imparfaite des têles cl des murs, l'autre indique
l'enchevêtrement régulier des murs en tuf avec les chaînes de travertin qui les
coupent.

Au premier ahord on est choqué de cette bizarrerie apparente ; mais, à l'examiner
déplus près, on trouve en elle l'indice d'un de ces artifices d'organisateurs que les
Romains savaient si heureusement introduire dans leurs grandes entreprises pour
en simplifier la marche cl la rendre à la fois plus régulière et plus sûre.

— Évidemment ce serait mal justifier la discordance des lits entre les têtes et le
corps des murs, que d'invoquer pour toute explication la différence des matériaux
et la difficulté de débiter la pierre de Tivoli par assises correspondantes à celles de
la pierre de Gabies ou d'Albano : la même difficulté aurait existé au raccordement
des murs avec les chaînes telles que M etN qui les divisent. — Et pourtant, entre
ces chaînes de travertin et le pépérin des remplissages, on n'observe (nous venons
de le dire) aucun de ces déliaisonnemenls, aucun de ces singuliers décrochements :