Clochar, Pierre: Palais, maisons et vues d'Italie (Paris, 1809)

fois qu'il ouvre et parcourt ce dépôt précieux ! Ce sont des
temples, des arcs de triomphe, des thermes , restes sublimes
de l'ancienne Rome ; des églises, de vastes monastères, des
palais, des établissemens publics ; les maisons même des
simples particuliers lui rappellent les conceptions des maî-
tres habiles du XV." siècle. Son imagination se monte et
s'enflamme. En conservant ce beau idéal, il fuit la froide
et servile imitation , il crée des choses nouvelles conformes
aux mœurs, aux besoins , au climat et aux localités qu'il
habite.
Depuis que l'Italie est devenue l'Ecole des Artistes de
l'Europe, depuis sur-tout que la publication de quelques
ouvrages a fait passer à ceux qui ne pouvaient aller eux-
mêmes chercher à cette mine féconde , et presque inépui-
sable, une partie des trésors qu'elle renferme, quels progrès
n'a pas fait l'architecture, et quels progrès ne promet-elle
pas de faire encore ?
Si les Artistes du XV.° siècle ont trouvé leur émulation
dans l'étude des monumens romains, ceux de l'ancienne
Rome dans les chefs-d'œuvre de la Grèce, les Grecs dans
ceux des Egyptiens, et sans doute ceux-ci chez les Indiens,
quel avantage sur tous les autres ceux du XIX.e siècle n'ont-
ils pas de pouvoir consulter et comparer à-la-fois ce qui s'est
fait d'âge en âge, et par les maîtres les plus habiles ! Indubi-
tablement tous ces moyens doivent faire naître cette noble
émulation qui amène toujours avec elle les progrès et le
perfectionnement de l'art.