272 MOEURS ET USAGES DE S MUSULMANS.
répèle avec fierté qu'il est de la maison tle tel bey ou
de tel pacha, et il donne à son maître le titre de père.
11 sait d'ailleurs qu'il n'est pas éternellement en-
chaîné à son état par un lien de fer ; il a devant
lui assez d'exemples pour exalter son ambition et
grandir son âme à l'espoir des plus brillantes des-
tinées. Cette fameuse milice des Mamelouks qui a
si long-temps gouverné l'Egypte ne se recrutait
que parmi les esclaves : Ali-Bey, Mourad-Bey,
ibrahim-Bey avaient été achetés clans les bazars;
le sadrazam actuel de l'empire ottoman, le vieux
Khosrew, s'est élevé de la servitude à la puissante
position qu'il occupe aujourd'hui ; Khalil-Pachâ et
Saïd-Pacha, tous deux gendres du sultan Mahmoud,
beaux-frères du padischah Abd-Ul-Medjid et minis-
tres de la Porte, ont été esclaves ; le sultan Mahmoud
ramassa dans les rues de Constantinople le Circas-
sien Ilafiz , dont il devait faire plus tard le séraskier
de sa dernière armée. De même, en Egypte, les
officiers supérieurs sont la plupart des affranchis.
J'ai vu, dans les bazars du Caire, les esclaves grecs
arrachés à leur pays au moment où il allait renaître
à la liberté; je les ai revus ensuite occupant presque
tous les emplois les.plus élevés dans l'ordre civil et
dans l'armée. On serait presque tenté de croire que
leur servitude n'a pas été un malheur, si l'on pou-
vait oublier les douleurs de leurs parents, qui se les
ont vu ravir au moment où ils croyaient pouvoir leur
léguer une religion libre de persécutions et une pa-
trie régénérée.
répèle avec fierté qu'il est de la maison tle tel bey ou
de tel pacha, et il donne à son maître le titre de père.
11 sait d'ailleurs qu'il n'est pas éternellement en-
chaîné à son état par un lien de fer ; il a devant
lui assez d'exemples pour exalter son ambition et
grandir son âme à l'espoir des plus brillantes des-
tinées. Cette fameuse milice des Mamelouks qui a
si long-temps gouverné l'Egypte ne se recrutait
que parmi les esclaves : Ali-Bey, Mourad-Bey,
ibrahim-Bey avaient été achetés clans les bazars;
le sadrazam actuel de l'empire ottoman, le vieux
Khosrew, s'est élevé de la servitude à la puissante
position qu'il occupe aujourd'hui ; Khalil-Pachâ et
Saïd-Pacha, tous deux gendres du sultan Mahmoud,
beaux-frères du padischah Abd-Ul-Medjid et minis-
tres de la Porte, ont été esclaves ; le sultan Mahmoud
ramassa dans les rues de Constantinople le Circas-
sien Ilafiz , dont il devait faire plus tard le séraskier
de sa dernière armée. De même, en Egypte, les
officiers supérieurs sont la plupart des affranchis.
J'ai vu, dans les bazars du Caire, les esclaves grecs
arrachés à leur pays au moment où il allait renaître
à la liberté; je les ai revus ensuite occupant presque
tous les emplois les.plus élevés dans l'ordre civil et
dans l'armée. On serait presque tenté de croire que
leur servitude n'a pas été un malheur, si l'on pou-
vait oublier les douleurs de leurs parents, qui se les
ont vu ravir au moment où ils croyaient pouvoir leur
léguer une religion libre de persécutions et une pa-
trie régénérée.