334 MOEURS ET USAGES DES MUSULMANS.
pas pouvoir spftir et aller partout : « Vous êtes bien
plus malheureuses que nous, répliquent elles; si
nous avons besoin d'acheter quelque, chose, nous
faisons venir les marchands chez nous; vous, vous
êtes forcées d'aller les chercher dans leurs bouti-
ques, » etc,
(J5. Usage des bains. — Les femmes musulmanes
vont souvent au bain. Les bains de vapeur sont pour
elles des lieux de réunion où elles se racontent les
petits incidents de leur vie domestique, où elles
causent de tout ce qui les concerne, où elles nouent
quelquefois des intrigues politiques et arrangent les
mariages.
: 6G. Anecdote racontée par Napoléon. — Napoléon
raconte, dans ses Mémoires, une petite conjuration
ourdie dans les bains publics, et que j'aime à rappe-
ler, car elle prouve que le séjour de ce grand homme
en Égypte avait ému tous les sentiments, excité toutes
les imaginations, même celles des femmes, et parais-
sait devoir commencer pour tous, en Orient, un nou-
vel ordre de choses. « Le général Menou, ayant épousé
une femme de Rosette, la traita à la française. Il lui
donnait la main pour entrer dans la salle à manger, la
meilleure place à table, les meilleurs morceaux étaient
pour elle. Si son mouchoir tombait, il s'empressait de
le ramasser. Quand cette femme eut raconté ces cir-
constances dans le bain de Rosette, les autres con-
çurent une espérance de changement dans les mœurs,
et signèrent une demande au sultan Kehir pour que
leurs maris les traitassent de la même manière. »
pas pouvoir spftir et aller partout : « Vous êtes bien
plus malheureuses que nous, répliquent elles; si
nous avons besoin d'acheter quelque, chose, nous
faisons venir les marchands chez nous; vous, vous
êtes forcées d'aller les chercher dans leurs bouti-
ques, » etc,
(J5. Usage des bains. — Les femmes musulmanes
vont souvent au bain. Les bains de vapeur sont pour
elles des lieux de réunion où elles se racontent les
petits incidents de leur vie domestique, où elles
causent de tout ce qui les concerne, où elles nouent
quelquefois des intrigues politiques et arrangent les
mariages.
: 6G. Anecdote racontée par Napoléon. — Napoléon
raconte, dans ses Mémoires, une petite conjuration
ourdie dans les bains publics, et que j'aime à rappe-
ler, car elle prouve que le séjour de ce grand homme
en Égypte avait ému tous les sentiments, excité toutes
les imaginations, même celles des femmes, et parais-
sait devoir commencer pour tous, en Orient, un nou-
vel ordre de choses. « Le général Menou, ayant épousé
une femme de Rosette, la traita à la française. Il lui
donnait la main pour entrer dans la salle à manger, la
meilleure place à table, les meilleurs morceaux étaient
pour elle. Si son mouchoir tombait, il s'empressait de
le ramasser. Quand cette femme eut raconté ces cir-
constances dans le bain de Rosette, les autres con-
çurent une espérance de changement dans les mœurs,
et signèrent une demande au sultan Kehir pour que
leurs maris les traitassent de la même manière. »