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d'après l'exemple des tapis, des tentes et des édifices royaux de la Perse1. Pour
ce qui regarde les habitants de Panticapée, nous avons d'autant plus droit à sup-
poser une pareille provenance, que déjà au IVmo siècle avant J.-C. nous trouvons
dans le Bosphore2, à côté des divinités de la mythologie grecque, les grands dieux
Sanergos et Astara, deux divinités, l'une du sexe masculin, l'autre du féminin, pro-
bablement identiques avec le soleil et la lune, et dans tous les cas appartenant au
nombre des personnages les plus importants du culte des astres. Il est assez pro-
bable que Sanergos est le même dieu que le San des Babyloniens, le Dieu-Soleil, dont
le symbole, à en juger d'après les monuments de l'art, fut un cercle plane, ou bien
un disque équartelé, ou bien encore un disque rempli par une étoile à 4 rayons8. A
Panticapée, nous voyons de ces disques au haut de plusieurs dalles sépulcrales de
l'époque après J.-C, c'est-à-dire contemporaines avec les fresques des chambres sé-
pulcrales (Pl. XVII, Dessin 2; Pl. XVIII, Dessins 23, 25). Astara semble provenir
de l'Ishtar des Babyloniens et des Assyriens (sa forme phénicienne est Astarté, sa
forme hébraïque — Ashtoreth, la forme actuel des Mendéens — Ashtar), originaire-
ment la Vénus de ces peuples, mais quelquefois confondue par eux avec Beltis, la
Grande Déesse4. Les représentations des astres se retrouvent à Babylone, et plus
tard en Assyrie et en Perse, un nombre infini de fois sur les cylindres, sur les vases
métalliques, sur les habillements etc., sous la forme d'étoiles à 4, 5, 6, 7, 8, 9, 12
et 14 rayons5. Mais que les étoiles de nos fresques de Kertch proviennent de proto-
1 Bôtticher, Tektonik der Hellenen, Vol. II,
p. 95.
2 Antiquités du Bosph. Cimmérien, Vol. II,
Inscription V.
3 G. Bawlinson, The flve great monarchies
of the eastern world, London, 1862, Vol. I, pp.
159 — 161.
4 Ibidem, pp. 174 — 175, 151 — 152; Vol.
II, p. 258. Mais un fait curieux, c'est que, sur
les dalles sépulcrales de Panticapée, à côté des
symboles de San (Sanergos), qui est le disque,
nous trouvons non des symboles d'Ishtar (Astara),
mais des étoiles à 6 rayons (Pl. XVII, Dessin
2; Pl. XVIII, Dessins 25, 26), qui sont le sym-
bole de la déesse Babylonienne Ai (également
appellée Gula, ou Anunit), la déesse féminine
du Soleil (Rawlinson, The five great monar-
chies, Vol. I, p. 161).
5 Layard, Monuments of Mneveh, Vol. I, PL
27, 31, 48, 51, 53, 54, 59; Vol. II, Pl. 61,
68, 69. — Place, Ninive et l'Assyrie, Paris,
1867, Vol. III, Pl. 76.
d'après l'exemple des tapis, des tentes et des édifices royaux de la Perse1. Pour
ce qui regarde les habitants de Panticapée, nous avons d'autant plus droit à sup-
poser une pareille provenance, que déjà au IVmo siècle avant J.-C. nous trouvons
dans le Bosphore2, à côté des divinités de la mythologie grecque, les grands dieux
Sanergos et Astara, deux divinités, l'une du sexe masculin, l'autre du féminin, pro-
bablement identiques avec le soleil et la lune, et dans tous les cas appartenant au
nombre des personnages les plus importants du culte des astres. Il est assez pro-
bable que Sanergos est le même dieu que le San des Babyloniens, le Dieu-Soleil, dont
le symbole, à en juger d'après les monuments de l'art, fut un cercle plane, ou bien
un disque équartelé, ou bien encore un disque rempli par une étoile à 4 rayons8. A
Panticapée, nous voyons de ces disques au haut de plusieurs dalles sépulcrales de
l'époque après J.-C, c'est-à-dire contemporaines avec les fresques des chambres sé-
pulcrales (Pl. XVII, Dessin 2; Pl. XVIII, Dessins 23, 25). Astara semble provenir
de l'Ishtar des Babyloniens et des Assyriens (sa forme phénicienne est Astarté, sa
forme hébraïque — Ashtoreth, la forme actuel des Mendéens — Ashtar), originaire-
ment la Vénus de ces peuples, mais quelquefois confondue par eux avec Beltis, la
Grande Déesse4. Les représentations des astres se retrouvent à Babylone, et plus
tard en Assyrie et en Perse, un nombre infini de fois sur les cylindres, sur les vases
métalliques, sur les habillements etc., sous la forme d'étoiles à 4, 5, 6, 7, 8, 9, 12
et 14 rayons5. Mais que les étoiles de nos fresques de Kertch proviennent de proto-
1 Bôtticher, Tektonik der Hellenen, Vol. II,
p. 95.
2 Antiquités du Bosph. Cimmérien, Vol. II,
Inscription V.
3 G. Bawlinson, The flve great monarchies
of the eastern world, London, 1862, Vol. I, pp.
159 — 161.
4 Ibidem, pp. 174 — 175, 151 — 152; Vol.
II, p. 258. Mais un fait curieux, c'est que, sur
les dalles sépulcrales de Panticapée, à côté des
symboles de San (Sanergos), qui est le disque,
nous trouvons non des symboles d'Ishtar (Astara),
mais des étoiles à 6 rayons (Pl. XVII, Dessin
2; Pl. XVIII, Dessins 25, 26), qui sont le sym-
bole de la déesse Babylonienne Ai (également
appellée Gula, ou Anunit), la déesse féminine
du Soleil (Rawlinson, The five great monar-
chies, Vol. I, p. 161).
5 Layard, Monuments of Mneveh, Vol. I, PL
27, 31, 48, 51, 53, 54, 59; Vol. II, Pl. 61,
68, 69. — Place, Ninive et l'Assyrie, Paris,
1867, Vol. III, Pl. 76.