DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.41976#0154
i4o L’ŒUVRE GRAVÉ DE WATT EAU. — HISTORIQUE.
énumérée, comme dans les catalogues précédents de 1770 & de 1778. Mais, ô surprise,
tout ce qui concerne Watteau se résume, d’une part, dans une estampe en manière de crayon,
un Groupe d’enfants, vendu 1 2 sols & qui n’est même pas du maître de Valenciennes d) (n° 68,
p. 3 5 ), & de l’autre, dans 2 cahiers : Chinois, J\4ogols & Tartares, comprenant 24 pièces gravées
par Boucher «Se Jeaurat & vendus 2 livres 8 sols (p. 20). Vingt-quatre Figures chinoises, c’est là
tout ce qui reste, en 1797, des 200 cuivres gravés d’après Watteau que la maison des Deux
Piliers d’or possédait encore en 1778! Et c’est la fin du Recueil Jullienne.
Ce n’est pas le dernier mot, pourtant. Une mention bien inattendue de l'Œuvre gravé est
encore à relever, qui date de décembre 1800. A cette époque, les frères Piranèse, — les fils
du fameux graveur des Carceri, éditeurs & marchands d’estampes, — ayant quitté Rome
pour Paris, adressent une requête au ministre des Affaires étrangères pour protester contre la
spoliation dont ils ont été viélimes après la première invasion de Rome par les troupes napo-
litaines, & réclamer de ce chef le remboursement des dommages qui leur ont été causés
& qu’ils évaluent à 280,000 francs environ. Parmi les estampes qui leur ont été volées, —
dont une grande quantité d’œuvres de leur père, — ils citent, avec des recueils de gravures
d’Israël Silvestre, d’Étienne de La Belle, &c., «deux volumes des estampes du célèbre
Vateau», le tout estimé 6,000 francs^.
Combien allait-il se passer d’années, chez nous, avant que les gravures de Watteau fussent
à nouveau jugées dignes d’entrer en ligne de compte dans une estimation de ce genre?
(1' Le catalogue ne donne pas le nom du graveur de cette
petite pièce en manière de crayon. M. J. Herold, qui a eu
la bonne fortune de la retrouver, a pu constater qu’elle était
datée 1767, & signée: L, Watteau inv. (c’est-à-dire Louis
Watteau, de Lille); & P. M. sculp. (c’est-à-dire Pujol de
Mortry).
(2) Corresp. des directeurs de P Académie de France à
Rome, t. XVJI, p. 273.
énumérée, comme dans les catalogues précédents de 1770 & de 1778. Mais, ô surprise,
tout ce qui concerne Watteau se résume, d’une part, dans une estampe en manière de crayon,
un Groupe d’enfants, vendu 1 2 sols & qui n’est même pas du maître de Valenciennes d) (n° 68,
p. 3 5 ), & de l’autre, dans 2 cahiers : Chinois, J\4ogols & Tartares, comprenant 24 pièces gravées
par Boucher «Se Jeaurat & vendus 2 livres 8 sols (p. 20). Vingt-quatre Figures chinoises, c’est là
tout ce qui reste, en 1797, des 200 cuivres gravés d’après Watteau que la maison des Deux
Piliers d’or possédait encore en 1778! Et c’est la fin du Recueil Jullienne.
Ce n’est pas le dernier mot, pourtant. Une mention bien inattendue de l'Œuvre gravé est
encore à relever, qui date de décembre 1800. A cette époque, les frères Piranèse, — les fils
du fameux graveur des Carceri, éditeurs & marchands d’estampes, — ayant quitté Rome
pour Paris, adressent une requête au ministre des Affaires étrangères pour protester contre la
spoliation dont ils ont été viélimes après la première invasion de Rome par les troupes napo-
litaines, & réclamer de ce chef le remboursement des dommages qui leur ont été causés
& qu’ils évaluent à 280,000 francs environ. Parmi les estampes qui leur ont été volées, —
dont une grande quantité d’œuvres de leur père, — ils citent, avec des recueils de gravures
d’Israël Silvestre, d’Étienne de La Belle, &c., «deux volumes des estampes du célèbre
Vateau», le tout estimé 6,000 francs^.
Combien allait-il se passer d’années, chez nous, avant que les gravures de Watteau fussent
à nouveau jugées dignes d’entrer en ligne de compte dans une estimation de ce genre?
(1' Le catalogue ne donne pas le nom du graveur de cette
petite pièce en manière de crayon. M. J. Herold, qui a eu
la bonne fortune de la retrouver, a pu constater qu’elle était
datée 1767, & signée: L, Watteau inv. (c’est-à-dire Louis
Watteau, de Lille); & P. M. sculp. (c’est-à-dire Pujol de
Mortry).
(2) Corresp. des directeurs de P Académie de France à
Rome, t. XVJI, p. 273.