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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (F) — Berlin, Boston: De Gruyter, Akademie Forschung, 2012

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.59416#0176
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FEVE

MonRainAB 1774.146 var. mss. ca. 1335 [ceste
vile ne vaut mie .ij. sas, var. favas\y, 4 “id.”,
comme nom de personne (1295-1302, ImpArtB
2278 [Esteves Favas]); ♦ favaz de feves “tige
d’une fève (la plante), et, par ext., ensemble de
tiges de fèves, paille de fèves” (ca. 1290 - Cotgr
1611, BibbO 330var. [Lesfavas defeves de ci lyet]',
[BonBerg impr. Vostre p. 62 [le bergier doit don-
ner a ses brebis au soir du fourrage de favatz de
feves et non pas de celuy de pois, car le fourrage
de feves est sec. Et celuy des pois est moisté\\, TL
3,1672; Gdf 3,736c; FEW 3,339b favas “tige de
la fève”]).
• faverole f. [Mot fonné avec le suffixe -erole,
forme allongée de -oie, peu productif, v. Nyrop III
§ 345; 397. Cp. en mit. faverellus “sorte de fève,
‘faverel’” (av. 1350; 1479, LathamDict 1,911c).
Jusqu’à la fin du 14es., le mot est essentiellement
pic., nonn. et agn., avec une att. en Champagne.
Même s’il n’est pas possible d’identifier sans équi-
voque la plante dans chaque att., il nous semble
évident que les att. afr. ne désignent pas la féve-
role (v. 2°), comme disent nombre d’éditeurs de
textes dans les glossaires et aussi tous les diction-
naires sauf 1’ANDE1, mais la véronique des ruis-
seaux (v. 1°). Les att. font souvent partie des énu-
mérations d’herbes utilisées pour préparer une mé-
decine et elles sont très souvent glosées par angl.
lemeke “véronique des ruisseaux” (OED L 193b).
Le sens defavrole dans Fevres est obscur. Le gloss,
de FevresS définit le mot comme une variété de
la famille des légumineuses: à vérifier dans le ms.
Si cette définition était correcte, cette att. serait la
seule att. afr. avec le sens de féverole. Comme les
déf. dans FevresS sont souvent erronées et vu le
caractère médical du texte, nous rattachons cette
att. dubitativement sous le sens 1°. Le sens 2° n’est
pas attesté avant 1393.
Rem.: 1) LAnnePlantC p. 15 cite du ms. BN lat.
9474 [1508] f°194r° faverolles, faberole et l’édi-
teur ajoute une identification botanique de la no-
menclature moderne en latin et en français, no-
tamment «Phaseolus vulgaris L. Haricots.» En
outre, l’éditeur explique que la figure de cette es-
pèce dans un manuscrit de 1508 serait intéressante
du point de vue historique, car on ne serait pas
« complètement sûr que le Phaseolus vulgaris fût
connu en Europe avant la découverte de l’Amé-
rique » en citant A. de Candolle, Orig. des pl. cuit.,
1882, p. 275. Cette expliquation est déroutante.
Bien qu’il ne soit pas exclu qu’il s’agisse d’une
illustration du haricot, Phaesolus vulgaris L. - et
ce serait une illustration plutôt ancienne de cette

plante sans doute introduite de l’Amérique -, rien
n’empêche de l’identifier avec une plante de la fa-
mille de Vicia faba dont les fleurs, les feuilles et
les fruits ressemblent beaucoup à ceux de Phaseo-
lus vulgaris.
2) HuntPl p. 145 enregistre faverole et feverole
comme gloses de 1t. iacinctus (= Centaurea cya-
nus L.) et qu’il corrige en blaverole, v. blaverole
sous BLO DEAFpré.
3) Faverol(l)e est un nom de heu répandu (dans la
Normandie, la Picardie, dans le Centre, en Cham-
pagne, dans la Bourgogne, en Auvergne, et dans
la région d’Orléans), attesté de bonne heure, p.ex.
Faverolles-et-Coémy, dès 1156, cf. A. Lognon,
Dict. topogr. du dép. de la Manie, 1891, 101a.
V. aussi Gdf 3,737b. Cp. aussi Pierre de fave-
rolle, potagier, Taillel313M f°4c. Il semble plus
plausible que le toponyme se rattache au sens 1°
“véronique des ruisseaux” qu’au sens 2° “féve-
role”, mais l’interprétation étymologique en est
difficile.]
{faverole lem. 13e s. MarscaucieChevG
f°121v°7; ms. 13es. HuntPl (C2) p. 113; Lettr-
HippoaT 186; prescription méd. ms. 2em. 13es.
ANDE1; rec. méd. ms. Oxford Bodl. Auct.
F.5.31 [agn. 2em. 13es.] HuntMed 37 (p. 70);
ms. fin 13es. HuntPl (A6) p. 113; GlAbsinthH
94; 315; rec. méd. ms. Oxford Bodl. Digby 69
[agn. ca. 1300] HuntMed 25 (p. 318); 29 (ib.);
RecMédBNlat8654bM 50; ms. déb. 14es. HuntPl
(A3) p. 113; p. 143; etc.etc., \faverolle doc. 1393
Gdf [Rouen]; LAnnePlantC 15], favrole FevresS
gloss, p. 9A,faverol ms. 14es. HuntPl (A9) p. 113;
[ms. 15es. HuntPl (A12) p. 113], faveroyl ms.
lem. 14es. HuntPl (B9) p. 113, feverole Rec-
MédNovCirHi 759; ms. méd. 14e/ 15es. ANDE1,
feveroyle ms. 14es. HuntPl (B4) p. 113)
♦ 1° t. de botanique “petite plante dicotylédone,
de la famille des Plantaginaceae, caractérisée par
une tige plus ou moins dressée, par des feuilles
opposées, ovales, par des fleurs bleues, fruit en
capsule, vivant dans des lieux humides, aux bords
des lacs, véronique des ruisseaux (Veronica bec-
cabunga L.)”(27) (lem. 13es. - 15es., Marscaucie-
ChevG f°121v°7; RecMédNovCirHi 759 [(dans
(27) Le même sens est attesté pour Montbél./«v«,
neuch.ybve, cf. FEW 3,339a. Il est aussi possible
que le mot désigne la “plante herbacée et vivace,
semi-aquatique, de la famille des Apiaceae, berle
dressée (Berula erecta)”, cf. mangl. lemek/lemke
“véronique des ruisseaux ou berle dressée” (MED
5,810b), qui est la glose mangl. de mit. fabaria à
côté d’afr. faverole dans plusieurs textes.

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