FILÏAL
naire du patois normand, 1849, 104a; Moisy, Dic-
tionnaire de patois normand, 1887. Aucune att.
mit.: preuve d’une formation populaire? Cf. aussi
noix de Saint Philbert relevé par Ch. de Beaure-
paire, Not. et doc. concernant l’état des campagnes
de la Haute-Normandie, 1865,65, dans deux doc.
de 1361 et de 1402). Cette noix porte son nom
d’après saint PHILIBERT, fondateur de l’abbaye
Saint-Pierre de Jumièges (en aval de Rouen, Haute
Norm.), dont la fête se célèbre le 20 août(2), donc
dans la saison de la récolte des noisettes, d’où s’ex-
plique l’emploi du nom comme déterminant. - Du
fr.: mangl. angl. filbert (dès 1400, MED 3,555a;
OED F 209b FILBERT). - Il est intéressant de voir
que le mot a survécu en anglais, sa survie en fran-
çais étant limitée aux dial, norm., v. supra.]
(philbert ms. lert. 14es. BrittN 1,371)
♦ “fruit du noisetier, constitué d’une coque li-
gneuse de forme ovoïde ou ronde, de couleur brun-
roux ou rougeâtre, contenant une amande oléa-
gineuse et comestible, noisette” (ms. lert. 14es.,
BrittN 1,371 [Et ausi est posture un noun commun
a herbage, et a glan, et a pesson, et as noiz, et as
foiles, et as flours (var. ms. lert. 14es. e as phil-
bers)\, OED F 209b; ANDE1; FEW 8,379b: [‘hag.
fulberf]\ — Dôrr.
FILET/FILER m
[Dans AINeckUtensH2 66 (HuntTeach 1,183) on
lit le passage 1t.: Forficem habeat et filarium - non
dico filatorium, quod ad ecclesiam pertinet. Fila-
rium est glosé par filer (AINeckUtensH2 66 Hunt-
Teach 2,69; 2,98) / filerie (ib. 2,87) /philere (Al-
NeckUtensH 66 p. 245); ces mots font partie de la
famille de fil, v. filer,filerie et filiere sous FIL1.
Filatorium est glosé de son côté par filer vel boy-
çte (AINeckUtensH2 66 HuntTeach 2,98) / boyste
(AINeckUtensH 66 p. 245) / filet (ib.). Cela paraît
indiquer que filet /filer désignent, tout comme fila-
torium, soit un reliquaire ou amulette, soit le phy-
lactère proprement dit, v. FILATIERE. La ques-
tion de savoir s’il s’agit d’un même mot (l’un
étant peut-être une erreur de scribe pour l’autre)
reste ouverte, de même que la question étymolo-
gique, bien qu’une appartenance à 1t. PHYLAC-
TERIUM “préservatif, amulette”, “phylactère des
Juifs” (ThesLL 10^2060,20) est très probable, cf.
LathamDict 1,227la,4b. V. aussi FILATIERE.]
(2) Cf. Grotefend et LexMA 4,447; OED F 209b
FILBERT, FEW 8,379b et MED 3,555a: 22 août, er-
roné.
♦ t. de religion “reliquaire, amulette ou phylactère
proprement dit” (?) ([fin 12es.) mss. lem. 13es.,
AINeckUtensH 66 [philaterium : boyste, filet]',
AINeckUtensH2 66 (HuntTeach 2,98) [filatorium :
filer vel boyçte], ANDE1 [“phylactery (?)”]).
— Tittel.
FILIACION f
[Emprunt au 1t. FILIATIO, -ONIS f. “lien de pa-
renté qui unit l’enfant à son père ou à sa mère”
(ThesLL 6^750; pour le mit., cf. MltWb 4,239
et LathamDict 1,943a). Il saute aux yeux que le
sens monastique, v. infra, est peu attesté au moyen
âge (aussi en mit.: une seule att. de 1182 dans
MltWb 4,240,23 sous “subordinatio - Unterord-
nung, -stellung”).]
(filiation doc. 1302 RègleCistG 648; [AahnaR
4148], filiation ca. 1300 CoutArtT 112)
♦ “lien de parenté qui unit un enfant à son père
ou à sa mère” (dep. ca. 1300, CoutArtT 112 [Fais
presumptueus est enpatrenele filiation, si conme il
est dit en droit escrit, que mere est adiés certaine]',
[AahnaR 4148], TL 3,1851 [renvois]; DMF; Fran-
text; TLF 8,887a; FEW 3,519b); ♦ “lien d’une ab-
baye à une autre qui l’a fondée” (doc. 1302; dep.
1670(1), doc. 1302 RègleCistG 648 [nos comman-
dons que cest establissemant soint tenuz et gardez
en totes les abbaies de la filiation de Thart], GdfC
9,620a; DMF; Frantext; TLF 8,887a; FEW 3,519b
[dep. Fur 1690]). — Dôrr.
FILÏAL adj.
[Emprunt au It.tard. FILIALIS adj. “qui est propre
à un fils, à une fille” (ThesLL 6^750,28; pour
le mit. cf. MltWb 4,237 et LathamDict 1,943a).
- L’emploi comme t. de théol. est attesté en mit.
chez Honorius Augustodunensis (lem. 12es.) par
MltWb 4,237,21. - Notre première attestation dans
mil. 12es. ProvSalSanI antédate celle du FEW de
plus de deux siècles.
Rem.: GdfC 9,620a donne sous filial une att.
siglée ‘Tit. du XIVe s., Amiens, ap. La Fons’; ce
sigle se rapporte souvent à déb. 15es. PassArr, v.
Bibl. Gdf, mais ici ce n’est pas le cas. La pre-
mière att. pour le mot dans l’expression linges fi-
liaux date de 1554, hiv. des reg. des insinuations
du Châtelet de Paris..., éd. Campardon et Tuetey,
Paris 1906, 694, n° 5345 (renseignem. aimable de
G. Roques).]
(1)Dom Julien Paris, Du premier esprit de
l’ordre de Cisteaux, 1670, 15; 62; 124; etc.
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
469
470
naire du patois normand, 1849, 104a; Moisy, Dic-
tionnaire de patois normand, 1887. Aucune att.
mit.: preuve d’une formation populaire? Cf. aussi
noix de Saint Philbert relevé par Ch. de Beaure-
paire, Not. et doc. concernant l’état des campagnes
de la Haute-Normandie, 1865,65, dans deux doc.
de 1361 et de 1402). Cette noix porte son nom
d’après saint PHILIBERT, fondateur de l’abbaye
Saint-Pierre de Jumièges (en aval de Rouen, Haute
Norm.), dont la fête se célèbre le 20 août(2), donc
dans la saison de la récolte des noisettes, d’où s’ex-
plique l’emploi du nom comme déterminant. - Du
fr.: mangl. angl. filbert (dès 1400, MED 3,555a;
OED F 209b FILBERT). - Il est intéressant de voir
que le mot a survécu en anglais, sa survie en fran-
çais étant limitée aux dial, norm., v. supra.]
(philbert ms. lert. 14es. BrittN 1,371)
♦ “fruit du noisetier, constitué d’une coque li-
gneuse de forme ovoïde ou ronde, de couleur brun-
roux ou rougeâtre, contenant une amande oléa-
gineuse et comestible, noisette” (ms. lert. 14es.,
BrittN 1,371 [Et ausi est posture un noun commun
a herbage, et a glan, et a pesson, et as noiz, et as
foiles, et as flours (var. ms. lert. 14es. e as phil-
bers)\, OED F 209b; ANDE1; FEW 8,379b: [‘hag.
fulberf]\ — Dôrr.
FILET/FILER m
[Dans AINeckUtensH2 66 (HuntTeach 1,183) on
lit le passage 1t.: Forficem habeat et filarium - non
dico filatorium, quod ad ecclesiam pertinet. Fila-
rium est glosé par filer (AINeckUtensH2 66 Hunt-
Teach 2,69; 2,98) / filerie (ib. 2,87) /philere (Al-
NeckUtensH 66 p. 245); ces mots font partie de la
famille de fil, v. filer,filerie et filiere sous FIL1.
Filatorium est glosé de son côté par filer vel boy-
çte (AINeckUtensH2 66 HuntTeach 2,98) / boyste
(AINeckUtensH 66 p. 245) / filet (ib.). Cela paraît
indiquer que filet /filer désignent, tout comme fila-
torium, soit un reliquaire ou amulette, soit le phy-
lactère proprement dit, v. FILATIERE. La ques-
tion de savoir s’il s’agit d’un même mot (l’un
étant peut-être une erreur de scribe pour l’autre)
reste ouverte, de même que la question étymolo-
gique, bien qu’une appartenance à 1t. PHYLAC-
TERIUM “préservatif, amulette”, “phylactère des
Juifs” (ThesLL 10^2060,20) est très probable, cf.
LathamDict 1,227la,4b. V. aussi FILATIERE.]
(2) Cf. Grotefend et LexMA 4,447; OED F 209b
FILBERT, FEW 8,379b et MED 3,555a: 22 août, er-
roné.
♦ t. de religion “reliquaire, amulette ou phylactère
proprement dit” (?) ([fin 12es.) mss. lem. 13es.,
AINeckUtensH 66 [philaterium : boyste, filet]',
AINeckUtensH2 66 (HuntTeach 2,98) [filatorium :
filer vel boyçte], ANDE1 [“phylactery (?)”]).
— Tittel.
FILIACION f
[Emprunt au 1t. FILIATIO, -ONIS f. “lien de pa-
renté qui unit l’enfant à son père ou à sa mère”
(ThesLL 6^750; pour le mit., cf. MltWb 4,239
et LathamDict 1,943a). Il saute aux yeux que le
sens monastique, v. infra, est peu attesté au moyen
âge (aussi en mit.: une seule att. de 1182 dans
MltWb 4,240,23 sous “subordinatio - Unterord-
nung, -stellung”).]
(filiation doc. 1302 RègleCistG 648; [AahnaR
4148], filiation ca. 1300 CoutArtT 112)
♦ “lien de parenté qui unit un enfant à son père
ou à sa mère” (dep. ca. 1300, CoutArtT 112 [Fais
presumptueus est enpatrenele filiation, si conme il
est dit en droit escrit, que mere est adiés certaine]',
[AahnaR 4148], TL 3,1851 [renvois]; DMF; Fran-
text; TLF 8,887a; FEW 3,519b); ♦ “lien d’une ab-
baye à une autre qui l’a fondée” (doc. 1302; dep.
1670(1), doc. 1302 RègleCistG 648 [nos comman-
dons que cest establissemant soint tenuz et gardez
en totes les abbaies de la filiation de Thart], GdfC
9,620a; DMF; Frantext; TLF 8,887a; FEW 3,519b
[dep. Fur 1690]). — Dôrr.
FILÏAL adj.
[Emprunt au It.tard. FILIALIS adj. “qui est propre
à un fils, à une fille” (ThesLL 6^750,28; pour
le mit. cf. MltWb 4,237 et LathamDict 1,943a).
- L’emploi comme t. de théol. est attesté en mit.
chez Honorius Augustodunensis (lem. 12es.) par
MltWb 4,237,21. - Notre première attestation dans
mil. 12es. ProvSalSanI antédate celle du FEW de
plus de deux siècles.
Rem.: GdfC 9,620a donne sous filial une att.
siglée ‘Tit. du XIVe s., Amiens, ap. La Fons’; ce
sigle se rapporte souvent à déb. 15es. PassArr, v.
Bibl. Gdf, mais ici ce n’est pas le cas. La pre-
mière att. pour le mot dans l’expression linges fi-
liaux date de 1554, hiv. des reg. des insinuations
du Châtelet de Paris..., éd. Campardon et Tuetey,
Paris 1906, 694, n° 5345 (renseignem. aimable de
G. Roques).]
(1)Dom Julien Paris, Du premier esprit de
l’ordre de Cisteaux, 1670, 15; 62; 124; etc.
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
469
470