FLOHAUT
var. ms. 15es.], flodmerk doc. 1277 FoederaR1
2,86)
♦ t. de marine “marque de pleine mer” (1277 -
15es., doc. 1277 FoederaR1 2,86; OakBookS 1,78
[Pourveu est par comon assent que nul borgeis
ne autre achate ne vende desoremes nul manere
de ffundrible de seim (“dépôt d’huile de poisson”)
que homme apele 'blobbe ’, e que de chescun to-
nel seit féru hors de ffunz sus le grant Mer (“ma-
rée haute”) de la mer et n ’y passe pas la ffloud-
mark\-, [doc. ca. 1365 BlackBookT 1,68 [(règle-
ments concernant la juridiction) Item ceulx qui
sont enditez qu ’ilz tiennent devant eulx heu crié
ou sang espandu, faiz en eaue salee ou dedens
le flodemark (et pas sur terre ferme)]; 1,70; doc.
1t. 2eq. 15es. ib. 1,236], ANDE1; MED 3,647a).
— Stâdtler.
FLOENNE f.
[Pour expliquer le mot, A. Thomas établit un
It.tard. *FLÜXÏNA “taie d’oreiller”: «on conçoit
que la taie d’oreiller ait été populairement dési-
gnée par un dérivé de l’adjectif fluxus “lâche”.
*Flüxïna donne régulièrement en français *floisne
[> fiai ne}, et la graphie floenne est à rapprocher
de foene correspondant àfuscïna “fouine, trident”.
[...] Enfin, nous signalerons le néerlandais flu-
wijn “taie d’oreiller” comme étant vraisemblable-
ment un emprunt fait au français.» (ThomasMél2
103(1)). - Dans ChastellK 5,229 on lit: Ce duc Phi-
lippe icy, de subite mort, en ses vieux jours, comme
j’ay dit, fut estaint par nuit, couché, en sesfleumes,
mal secouru et mal gardé, avec une note qui ex-
plique fleumes par “glaires”. Gdf 4,32b range cette
att. sous FLEUME “flegme, flegmon”. Dans Chas-
tell p. 27, Heilemann définit fleumes (pl.) “cous-
sins remplis de duvet” et commente ib. p. 333:
«Gdf “flègme” paBt nicht». Dans un c.-r. de Chas-
tell, Guerlin de Guer R 67,109 propose de ratta-
cher fleume à flaine et, après une longue citation
de Thomas, il conclut: «Nous sommes donc sur la
bonne piste: mais il manque un maillon à la chaîne.
Fleume serait-il une fonne picarde pour *flurne...
ou un nouvel emprunt au néerl. fluwijnj» Dans
un autre c.-r. du même travail, Dupire ZrP 60,276
identifie le mot dans Chastell à juste titre comme
variante de FLEUME “lymphe”. - Pour le port.
fronha “taie d’oreiller”, attesté à partir de 1359,
Mach3 3,94a donne la remarque: «Etimologia obs-
cure». Par contre, Corom2 4,307a explique dans la
(1) Reprend une idée présentée déjà dans R
28,185.
note 7 sous ORONDO: «El port, fronha mas bien
parece ser un hermano (o hijo) del fr. ant. floisne,
fluine, flaine “fimda” [<] *FLÜXlNA», avec renvoi
à R 67,109.]
♦ “taie d’oreiller” (1348 - Cotgr 1611, doc. Dole
1348 [.z. viezmale cote saingle et .i. floenne Gdf],
Gdf 4,18c [FLAINE “espèce de coutil” avec deux
att. de 1566]; 4,35a [FLOENNE “?”]; Hu 4,118b;
ThomasMél2 p. 103; Guerlin de Guer R 67,109;
Dupire ZrP 60,276; FEW 3,645a [encore dial,
mod.]). — Stâdtler.
FLOHAUT nom propre
[Ce mot, qui est attesté uniquement une seule fois
dans un ms. d’Auberee, a connu des explications
très divergentes. MontRayn donnent dans leur
gloss.: Flohaut (trouver) “tromper (?)” sans plus.
Ebeling, dans la note au v. 558 de son éd., identifie
le mot avec le nom propre Flohart, nom de la sœur
de Grishart dans la Bataille d’Aliscans (AliscRé2
6810; 6824; 6836; etc.), «das widerwârtige, mit ei-
ner Sichel kâmpfende Weib, das Renouart in dire
nervigen Arme presst und ihn so in die hôchste Le-
bensgefahr bringt. [...] Wer Flohaut gut gefunden
d.h. richtig gefasst hat, der muss sehr geschickt zu
Werke gegangen sein. Also, “wie geschickt sie die
Sache angefasst hat” [“comme habilement elle a
entrepris l’affaire”]» (AubereeE p. 128). Le der-
nier éditeur d’Auberee, R.L.H. Lops dans Noo-
menFabl, préfère «penser à flo (flot) ‘marée’, et
rapprocher trouverflo haut d’expressions comme
‘prendre la marée’, c.-à-d. profiter du temps que
la marée est favorable pour entrer ou sortir d’un
port, ou ‘1a marée n’attend personne’, c.-à-d. il
faut battre le fer quand il est chaud. Trouver flo
haut signifierait alors ‘être en présence d’une oc-
casion favorable’» (NoomenFabl 1,375). Cette ar-
gumentation invite cependant à une objection. Si
l’expression était liée à flot “marée montante”, on
s’attendrait à un article comme dans al flot mon-
tant (MarieGuigW2 267) ou alflo retraiant (BrutA
11461), donc à *troverleflo haut. Flohautest donc
certainement un nom propre qui, d’ailleurs, est at-
testé aussi dans ChevVivCM 1333 comme nom
de la sœur de Déramé, nommé aussi Florent (cf.
ChevVivM p. 669): Encore a Desramés.ii. freres
amenés, Li uns est Aeroufles, uns grans desme-
surés, L’autre s est Auchebier, uns aversiers der-
vés, Si ont une sereur avoec als amenés: Flohaut
a non, moût est desmesurés, Une faits porte qui
moût est acherés Et ausi fauke crestiiens con on
fauque erbe es prés.]
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2,86)
♦ t. de marine “marque de pleine mer” (1277 -
15es., doc. 1277 FoederaR1 2,86; OakBookS 1,78
[Pourveu est par comon assent que nul borgeis
ne autre achate ne vende desoremes nul manere
de ffundrible de seim (“dépôt d’huile de poisson”)
que homme apele 'blobbe ’, e que de chescun to-
nel seit féru hors de ffunz sus le grant Mer (“ma-
rée haute”) de la mer et n ’y passe pas la ffloud-
mark\-, [doc. ca. 1365 BlackBookT 1,68 [(règle-
ments concernant la juridiction) Item ceulx qui
sont enditez qu ’ilz tiennent devant eulx heu crié
ou sang espandu, faiz en eaue salee ou dedens
le flodemark (et pas sur terre ferme)]; 1,70; doc.
1t. 2eq. 15es. ib. 1,236], ANDE1; MED 3,647a).
— Stâdtler.
FLOENNE f.
[Pour expliquer le mot, A. Thomas établit un
It.tard. *FLÜXÏNA “taie d’oreiller”: «on conçoit
que la taie d’oreiller ait été populairement dési-
gnée par un dérivé de l’adjectif fluxus “lâche”.
*Flüxïna donne régulièrement en français *floisne
[> fiai ne}, et la graphie floenne est à rapprocher
de foene correspondant àfuscïna “fouine, trident”.
[...] Enfin, nous signalerons le néerlandais flu-
wijn “taie d’oreiller” comme étant vraisemblable-
ment un emprunt fait au français.» (ThomasMél2
103(1)). - Dans ChastellK 5,229 on lit: Ce duc Phi-
lippe icy, de subite mort, en ses vieux jours, comme
j’ay dit, fut estaint par nuit, couché, en sesfleumes,
mal secouru et mal gardé, avec une note qui ex-
plique fleumes par “glaires”. Gdf 4,32b range cette
att. sous FLEUME “flegme, flegmon”. Dans Chas-
tell p. 27, Heilemann définit fleumes (pl.) “cous-
sins remplis de duvet” et commente ib. p. 333:
«Gdf “flègme” paBt nicht». Dans un c.-r. de Chas-
tell, Guerlin de Guer R 67,109 propose de ratta-
cher fleume à flaine et, après une longue citation
de Thomas, il conclut: «Nous sommes donc sur la
bonne piste: mais il manque un maillon à la chaîne.
Fleume serait-il une fonne picarde pour *flurne...
ou un nouvel emprunt au néerl. fluwijnj» Dans
un autre c.-r. du même travail, Dupire ZrP 60,276
identifie le mot dans Chastell à juste titre comme
variante de FLEUME “lymphe”. - Pour le port.
fronha “taie d’oreiller”, attesté à partir de 1359,
Mach3 3,94a donne la remarque: «Etimologia obs-
cure». Par contre, Corom2 4,307a explique dans la
(1) Reprend une idée présentée déjà dans R
28,185.
note 7 sous ORONDO: «El port, fronha mas bien
parece ser un hermano (o hijo) del fr. ant. floisne,
fluine, flaine “fimda” [<] *FLÜXlNA», avec renvoi
à R 67,109.]
♦ “taie d’oreiller” (1348 - Cotgr 1611, doc. Dole
1348 [.z. viezmale cote saingle et .i. floenne Gdf],
Gdf 4,18c [FLAINE “espèce de coutil” avec deux
att. de 1566]; 4,35a [FLOENNE “?”]; Hu 4,118b;
ThomasMél2 p. 103; Guerlin de Guer R 67,109;
Dupire ZrP 60,276; FEW 3,645a [encore dial,
mod.]). — Stâdtler.
FLOHAUT nom propre
[Ce mot, qui est attesté uniquement une seule fois
dans un ms. d’Auberee, a connu des explications
très divergentes. MontRayn donnent dans leur
gloss.: Flohaut (trouver) “tromper (?)” sans plus.
Ebeling, dans la note au v. 558 de son éd., identifie
le mot avec le nom propre Flohart, nom de la sœur
de Grishart dans la Bataille d’Aliscans (AliscRé2
6810; 6824; 6836; etc.), «das widerwârtige, mit ei-
ner Sichel kâmpfende Weib, das Renouart in dire
nervigen Arme presst und ihn so in die hôchste Le-
bensgefahr bringt. [...] Wer Flohaut gut gefunden
d.h. richtig gefasst hat, der muss sehr geschickt zu
Werke gegangen sein. Also, “wie geschickt sie die
Sache angefasst hat” [“comme habilement elle a
entrepris l’affaire”]» (AubereeE p. 128). Le der-
nier éditeur d’Auberee, R.L.H. Lops dans Noo-
menFabl, préfère «penser à flo (flot) ‘marée’, et
rapprocher trouverflo haut d’expressions comme
‘prendre la marée’, c.-à-d. profiter du temps que
la marée est favorable pour entrer ou sortir d’un
port, ou ‘1a marée n’attend personne’, c.-à-d. il
faut battre le fer quand il est chaud. Trouver flo
haut signifierait alors ‘être en présence d’une oc-
casion favorable’» (NoomenFabl 1,375). Cette ar-
gumentation invite cependant à une objection. Si
l’expression était liée à flot “marée montante”, on
s’attendrait à un article comme dans al flot mon-
tant (MarieGuigW2 267) ou alflo retraiant (BrutA
11461), donc à *troverleflo haut. Flohautest donc
certainement un nom propre qui, d’ailleurs, est at-
testé aussi dans ChevVivCM 1333 comme nom
de la sœur de Déramé, nommé aussi Florent (cf.
ChevVivM p. 669): Encore a Desramés.ii. freres
amenés, Li uns est Aeroufles, uns grans desme-
surés, L’autre s est Auchebier, uns aversiers der-
vés, Si ont une sereur avoec als amenés: Flohaut
a non, moût est desmesurés, Une faits porte qui
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