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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (F) — Berlin, Boston: De Gruyter, Akademie Forschung, 2012

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https://doi.org/10.11588/diglit.59416#0348
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n’était pas stable (StotzForm §72.6-8) et comme
l’identification sémant. du sens “règles” (devenu
l’unique, mais v. RecCulChicS et RecMédEupH,
infra) avec “fleur” paraissait naturelle (Barbier-
Proc 2,31-32)(1\ Le genre a suivi cette réinterpré-
tation (partielle): le masc. persiste en mit. (p.ex.
millier habet flores suos, ms. ca. 1300, HuntMed
252,121; 151), mais pour l’afr., tex flors pl., Trotu-
laTrinH 35, ouflors vermaux, ib. 368+, ne sont pas
probants (mss. agn., et tex pourrait être un pl.f). La
désignation s’emploie presque toujours au pl., tout
comme menstrues^ (v. MENSTRU); sg.: Trotu-
laTrinH 225 (pour 22 et 24 cf. la n.l) et prob. Fe-
vresS 159b-19.
L’occ. flors pl. “règles” est att. dans une trad.
du Sidrac (fin 13es., Lv 3,509b sub FLOR “fleur”;
se lit aussi dans BN fr.1158, v. cit., infra, Si-
dracLR). Le frpr. ancien flours pl. (14es.; 1611)
se dit auj. flueurs (GISuisse 7,563b); isolé par
son sens: mfr. (domaine frpr.) flours de mer pl.
“flots de mer”, 1420 RecCulChicS f°32r°,-3, Mts
1565b. L’it. connaît également fort pl. “règles”
(dep. lert. 14es., Battaglia 6,14b; TLIO(3)), prob. au-
tochtone. Mangl.y7oi/r, angl.yZowers pl. (dep. 1373
Macer, MED 3,659a, 6.; OED F 352b, 2.b.) provient
du fr. et du mit.
Rem.: 1) Comme les règles étaient tabouisées
comme auj., il y avait certainement nombre de sy-
nonymes dont on connaît certains: en flux femenin
c 'est a dire en flux menstrueux AmphYpP V 56,2,
ses semaines PlacTimT 305, privée maladie AldL

(1) Cette situation trouve un reflet dans Tro-
tulaTrinH où l’introd. contient trois fois la gra-
phie fleur, tandis que toute la suite plus spéci-
fique emploie la graphie flor. Le vers 22, Dames
l’apellent ‘fleur’par engendrement, s’il est pris à
la lettre, nous dit en effet que ce sont les femmes
qui ont créé la métaphore fleur (d’une plante) >
“écoulement/menstruation” par une identification
de fluor flor avec flos flor. Dans la suite, l’auteur
revient à ses moutons, se servant de la graphie flor
en accord avec la vraie étymologie. Sa source 1t.
emploie à la place menstrua pl. partout et explique
de même dans l’introd.: «menstrua... que vulgo
aput eas [mulieres] ‘flores’ appellantur, quia sicut
arbores sine floribus fructum non auferunt, simi-
liter et mulieres sine floribus offîcio conceptionis
fraudarentur».
(2) Aj. à FEW 61,716a HMondB 53 et 445 (bi-
nômes), cités infra.
(3) A juste titre, un fiore sg., Sidrach, est déclaré
collectif.

FLOR2
29,29, maladies secrettes PlacTimB4T 265, etc.(4\
Le tabou a sans doute favorisé l’identification de
flor “écoulement” avec flor “fleur” (v. n.l), enté-
rinée au plus tard par l’apparition de la relatini-
sation flueurs fpl., attestée dep. Est 1552, v. Gdf
4,40a; FEW 3,644a, II. 1, et par l’emploi de mens-
trues comme terme scientifique. L’att. de fleurs
vermeilles, CoincyI44K, se compare à mfr. fleurs
blanches, DMF et FEW 3,644a (aj. fleurs rouges,
Paré, Li 2,1700b, aussi Enc 6,861a). Cf. roses
blanches “leucorrhée” Cotgr 1611, FEW 10,480a.
Flors vermaux n’est p.-ê. pas identique, v. infra.
2) AmphYpL2 3 VI 34,158aflueur se distingue dans
ce texte de fleur (III 28; etc., v. infra) par sa forme
et son sens: il reprend 1t. mit. fluor avec son sens
originel. Contexte: (la calvité est en rapport avec
les vanques.) devon nous dire que, quant telles va-
riquespar flux ou decours de sang ou des humeurs
qui descendent des parties d'en haut, especialment
du chief, a telles voines, que calvité ou depillacion
de chief, qui est tout un, leur vient, et par espe-
cial quant telle flueur dure longuement;... fine et
decourt. Il n’est pas exclu que ce mfr. flueur ait
pu être interprêté comme dér. fr. de FLUER. Cf.
DMF FLUEUR.]
{flor LapidCLS 470; 855; PlatPractH XIV 1
(HuntAgnMed 1,242); ChirAlbT 10r°a; etc.; Tro-
tulaTrinH 35; passim; LapidFFS 662 mss. bourg,
fin 13es. et art. 1277; SidracLR 406; PlacTimT
305, flour HMondB 445; Malad. des femmes
R 32 (1903) 101; [RecMédTrinH 261], fleur
CoincyI44K 451; LettrHippoMS 73r°,3; 84r°,4;
84r°,10; TrotulaTrinH 22; 24; 32; RecMédCam-
braiS 81, p. 261; 85; RecMédGardH 3-4; Plac-
TimT 284; 295; 303; ChirPoutrS 46r°,l;23;
HMondB 53; etc.etc., agn. liég. champ.mérid.
flubD lert. 12es. LapidFFS 662; RecMédQuiFH
448; MédLiégH 625; FevresS 159b-19 (sg.?);
149b-3; 156-24; 218b-10 (pl.); RecMédEupH
142,31; 166,122; RecMédAvenceH 81)
♦ t. de méd. “écoulement de sang de la mens-
truation, règles”, presque toujours au pl. (dep.
lert. 12es., LapidFFS 662 [(ematite) Les flurs (var.
flors mss. bourg, fin 13es. et art. 1277) restreint
kant trop en a]; LettrHippoMS 84r°,10 [Se la feme
a trop de ses fleurs\; ChirAlbT 10r°a; etc.; Trotu-
laTrinH 22-24 [nature... Doné lor (aux femmes)
a un grant espurgement, Dames l’apellent ‘fleur’
par engendrement. Ne poet conceivre... Femme
|4,V. AmphYpP p. 66-73, où plusieurs tennes
sont définis de même, mais à tort.
(5)Ces ‘localisations’ sont certainement à mter-
préter très diversement.

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