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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Hrsg.]; Städtler, Thomas [Hrsg.]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Mitarb.]; Baldinger, Kurt [Bearb.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (G): G — Tübingen: Max Niemeyer Verlag, 1995

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https://doi.org/10.11588/diglit.61390#0440
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GIEPIN

GIERES

de AA 90 et qu’il déf. “sorte d’étoffe”) se retrouve
dans EspDouai 3, p.270, n° 336 § 3: il s’agit d’un
ban échevinal concernant la fabrication des
feutres daté de 1254 (copie de ca.1275). FEW
21,550a] (giepin 1254 doc. EspDouai 3,336, gue-
pin Dijon 1395) ♦ “espèce de feutre” (flandr.
doc. daté 1254 [copie ca.1275] EspDouai 3,336 [Et
que nus feutriers ne autres de le sive partie face
giepin, ne oevre ne face ouvrer en ceste vile, sor le
forfait de 40 s. et sorpierdre le giepin]; doc. Di-
jon 1395 [une viez bourse de guepin ou il a .IX.
gallon d’argent Gdf], Gdf 4,376b; FEW
21,550a). - Dugas.
*GIER [Mot enregistré par Gdf 4,275c [gier s.m.
?], omis par GdfLex et le FEW. Il est tiré d’un
doc. norm. de ca.1260 (datation de Gdf; l’archi-
viste C.J.Drüppel, Esslingen, confirme que l’écri-
ture est en tout cas de la 2em.l3es.), AN J. 1030
n°51 (Gdf 31 erroné); titre: Che sunt nos despens
fes a la table et des chevaus puis que nos venismes
a Caudebec. Jour par jour, de lundi à samedi,
sont notées les dépenses pour les vivres d’hom-
mes et de chevaux: Premièrement le lundi que nos
i venismes en pain vj d. Item en vin xviij d. Item
en peson ij s. . . . ; por les souliers mender . . . ;
Item le vendresdi ensuiant en pain iiij d. Item vin
.xx. d. Item en pesson, chest a 5a[....] en anguil-
les au brouet ij s vj d. Item por le pesson alesenier
xij d. . . . Item en vin aigre et en perresil ij d. . . .
Item en galetes iij d. Item en vin v d. Item au
cousturier x d. (1.21) Item por le vin du gier [ou
dugier; la lecture faite sur une photocopie a été
confirmée par un archiviste des AN] xx d. Item
por le mareschal iij s. ( = 36 deniers)... Le con-
texte semble suggérer une dépense pour un ser-
vice plutôt que pour l’achat d’un vin particulier
(achat de vivres introduit par en, service par por
[mais aussiporfain (“foin”)]; ce jour-même déjà
achat de vin pour 25 deniers, - autres jours: 18,
36, 10, 24, 20). Il faudrait alors supposer que du-
gier est un verbe du sens de “tirer, soutirer (un
liquide)” (dans le doc. cité il peut s’agir d’un ser-
vice plus global, étant donné la somme payée,
représentant 15% du vin acheté en 6 jours). - On
trouve dans un autre texte norm. dugeur “sorte
de pompe servant à faire jaillir de l’eau”: ca.1314
HMondB 1616 la quele ablucion puet estre mise o
clistere ou autre chose semblable, si com o duiteur
(ms. dugeur, Gdf lit bugeur au même ms. ; = lat.
injectorio ; gloss, “injecteur”) d’eaue, par le quel
les enfans getent l’eaue l’un a l’autre de loing, la
quele eaue est en .1. estrument creus, lonc et
roont, le quel est apelé ‘esquiche’ (= HMond-

LatP 288 [cum clysteri aut.. . cum injectorio ...
quod vocatur vulgariter in gallico ‘esclice’], cp.
FEW 17,153a [“seringue” inadéquat]; TL 3,925;
Gdf 3,405a). FEW 21,444a (mat. d’orig. incon-
nue) place dugeur m. peu heureusement sous
‘instrument chirurgical’ (la déf. “sorte de sar-
bacane” vient de Gdf 1,752b). - Les deux mots,
dugeur et dugier, dérivent vraisemblablement
d’un même radical. Il est probable qu’ils ap-
partiennent au 1t. DÜCERE, cp. pour la forme
wall. dugeaul(e) “qui est tranquille, aisé à con-
duire” (NO. [source douteuse] et Bouillon, v.
FEW 3,170b), pour le sens cp. afr. duit “conduit
d’eau”, etc. (TL 2,2097; FEW; v. — duire; à no-
ter que l’éd. de HMondB a visé juste en re-
construisant *duiteur). [Sans rapport avec
reechier “soutirer”, etc., TL 8,545; 3,1280; Gdf
6,710c; FEW 222,74b. - Si gier était un subst., il
faudrait comparer l’expression à, p.ex. Au vin
dou quaremel, 77 sol. et 6 d., compte Tournai
1276/7 BCRH 73 (1904) 239; Au vin despresens,
76 sol, ib.; Au vin des jurés, de l’Ascention, 23
sol., ib. 242. L’identification avec un nom de lieu
ou l’hydronyme Gier semble très peu proba-
ble.] ] - Môhren.
GIERES adv. [L’attestation la plus ancienne date
du 10e siècle («Ergo Itaque Igitur conlunctiones
in latinum habent sensum et illud significant
quod vulgo dicitur giers, iam quia sic est: ‘gers’
faciam» Quaestiones grammaticae, cf. G. Berto-
ni RDR 5,223). MLRGr 3,559 le ramène, sûre-
ment avec raison, au 1t. DE EA RE (suivi par
Wartburg, FEW 3,27b); de “de argumente et cau-
sa” est courant dès le 1t. archaïque (déjà chez Ca-
ton au 2es. av. J.-C., ThesLL V’,65; cp. qua de re,
qua de causa; QUA-RE > fr. car FEW 2,1421);
Cornu R 10,399, sans même discuter l’étymolo-
gie DE HA RE [forme non attestée en 1t.] (pro-
posée par Suchier, ZrP 1,1877,431), avait proposé
IGITUR (mais ceci supposerait une accentuation
igitur, Grôber ZrP 6,1882,479), v. déjà Diez
(IGITUR ou ERGO); autres propositions: EA
DE RE (ThomasNEss 274, «eher môglich»
REW); DE EADE(M) RE (FouchéPhon 915). En
afr., giere (et gieres avec -5 adverbial) se trouve
presqu’exclusivement dans des traductions et des
paraphrases bibliques pour traduire ergo, itaque
ou igitur (de façon très fréquente p.ex. dans Dial-
Greg, de façon isolée p.ex. dans GregEzH bien
que les deux textes soient de la même époque et
de la même région lorr.-wall.); il semble dispa-
raître au début du 13es. Le composé regieres, qui
était précédé, semble-t-il, par le type re + verbe

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