GILDE
*GINAISE
sans” (agn. ca.1300, OakBookS I p.26 [Cornent ij.
Gildeyns visitèrent le malades de la Gildeyne ; p.-
ê. confusion entre gilde et gildeyn, v. la n.]; ib.
une deuxième attestation, Stone 336a). - Bois-
vert.
GILLORDE f. [Attestation isolée; prob. à ratta-
cher à la famille de mfr. ghiller < néerl. GIJ-
LEN “fermenter” (Delbouille Rbph 32,141) ou à
celle de mfr. frm. gicler, norm. giler “gicler, jail-
lir”, d’origine inconnue (BW5 294a; v. pourtant
FEW 2,713 a et b sub *ciscülare), selon que l’on
voit dans le g- initial une occlusive ou une affri-
quée (le texte ne permet pas d’en décider). Pour
le sens, les deux familles sont également possi-
bles; elles semblent d’ailleurs inextricablement
liées. (Cp. sous gijlen, FEW 16,42a,b: Gondc.
. . . gilaard f. “excrément de la poule”. Norm.
guiloire “jouet d’enfant, tube en sureau pour lan-
cer de l’eau” ... Mfr. frm. guilée f. “giboulée”
(dep. Est 1538) ... norm. guilée “averse” (déjà
DT). . . Norm. guiller “se décharger le ventre en
diarrhée” MN . . . guille f. “diarrhée” MN, guile,
Bray guille, Tôtes “id., matière fécale liquide” . . .
Louv. guillard adj. “sujet à la diarrhée”, de
même que sous *CÏSCÜLARE, FEW 2,713a,b:
apr. gisclar “pleuvoir et venter ensemble”, norm.
giler v.a.n.“se dit de la pluie tombant en averse,
chassée par le vent, d’un liquide projeté avec for-
ce” ... Norm. hmanc. gilée “averse”, et FEW
2,714a: Lisieux jile “diarrhée des animaux” DT. -
Norm. giloire f. “clifoire de sureau”, Orne gilloi-
re (1810), Alençon id. DT, etc. - Le second élé-
ment du mot doit représenter l’adj. afr. ort “sale,
immonde” (f. orde) < 1t. HÔRRÏDUS; cp. un
peu plus haut dans le même texte, GautLeuL2 V
107 : Vostre alainne n 'est pas reviaus, Ains est plus
orde et plus pusnaise Que ne soit vesse de pasnai-
se. - L.Lôfstedt nous propose de lire gillfe] orde.}
♦ “évacuation subite de vents et excréments”
(ca.1250, GautLeuL2 V 123 [A icest mot H eus s’es-
claire, Si gieta une grant gillorde. Dist H valles:
Cis fols m’alorde, Qui ci me fait a lui entendre],
TL 4,1922; FEW 21,320a “pet, saleté” sub ‘péter’,
et 23,192a sub ‘saleté’; ‘crasse’). - Boisvert.
GIMEL m. [Emprunt du nom hébreu de la troi-
sième lettre de l’alphabet hébreu, GIMEL. J .
frm. guimel. Ce nom signifie en même temps
“chameau” (Gesenius 179b), selon Gesenius
150a à cause de la forme de cette lettre dans l’al-
phabet phénicien, où elle ressemble au cou du
chameau.] ♦ “troisième lettre de l’alphabet
hébreu” (fin 13es., EvEnfQuatrB 903 [A mei res-
poundre ne savez, Kar la force n’entendez De vos-
tre ley, ço saverez. Purquei fust Allez nomez De
totes lettres la premereine E Beth ore la secundei-
ne, E Gimel, purquei terceine, E Dalez, issi
quarteine]', 921 [De Alleph, Beth, Gimel, Dalez
Avant fustes opposez; Ore me dites, si vus savez,
De He, Vaf, Zain, Hez, E chescune lettre ke si-
gnefie, Ke tant savez de clergie]). - Stâdtler.
[GIMNOLOGIZERE v. abs. [Emprunt de mit.
GIMNOLOGIZARE “raisonner ou discuter sans
porter de vêtements” (DC 4,144c), composé de
gr. yup.voç “nu” (LidScott 362b) et de mit. lo-
gicare “raisonner, méditer” (DC 5,137a; Latham
281a; Niermeyer 620b), var. logisare (Latham).
La forme gimnozologizare dans AalmaR semble
erronée; -zo-, inexpliqué, manque dans la trans-
cription de DC.] ♦ “raisonner ou discuter sans
porter de vêtements” (mfr. 2em.l4es. [ms. fin
14es.], AalmaR 4881 [gimnologizo. zas. : gimno-
zologizere ( = DC gimnologizere). nuement par-
ler. nuement arraisonner], DC 4,144c).] - Stâdtler.
*GINAISE m., mfr. f. [Forme semi-savante du 1t.
GYMNASIUM, empr. au gr. GYMNASION
“lieu public pour les exercices du corps”, dér. de
GYMNOS “nu”, ces formes étant prob. à ratta-
cher au pl. GYMNASIA, EM4 286b; ThesLL
62,2378. La forme actuelle gymnase (dep. 16es.)
est un empr. direct au 1t. Mit. gignasia, gigna-
sium DC 4,67b, v. aussi gymnasium, gign-,
gingn-, ginn- Latham. Port, ginasio fin 16es.
Mach2, esp. gimnasio dep. 1490 Corom, cat. gim-
nas AlcM, it. ginnasia, gimnasio m. 14es. Batta-
glia, angl. gymnasium 1598 OED. FEW 4,355a.
V. -» gymnastique.]] (gynnasy m. mil,13es. Mac-
cabPr’G II 64,9; [mfr. gynaise ca.1370 JFevVieil-
leC 1794; 1795, gingnazie 1374 OresmePol
éd.1489 Gdf, ginasie f. Chron. et hist. s. et prof.
ms.l5es. Gdf]) ♦ 1° “établissement (chez les an-
ciens) où l’on forme la jeunesse aux exercices du
corps” (mil,13es., MaccabPr’G 11,64,9 [Jason li
frere de Onie desiroit a estre evesque e vint au roi
e si li promist .CCC. pois d’argent e .LX. e des
autres rentes .LXXX. si (éd. Si) li ottraiast a faire
gynnasy e efebiam e ceaus de Jérusalem fussent
apelé Antiocheni. . . ensi que li prestre ia non
auoient cure d’estre entor l’autier Mais despri-
soient le temple e les sacrefices e tote jor volaient
juer e lutier e faire les autres laiz jeus des mes-
creanz E ne prisaient nent les costomes des lor
anciens Mais les costomes des Grex amoient,
trad. Bible de Jér., Deuxième livre des Macca-
bées IV 4,8-9 «il promit au roi, au cours d’une
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sans” (agn. ca.1300, OakBookS I p.26 [Cornent ij.
Gildeyns visitèrent le malades de la Gildeyne ; p.-
ê. confusion entre gilde et gildeyn, v. la n.]; ib.
une deuxième attestation, Stone 336a). - Bois-
vert.
GILLORDE f. [Attestation isolée; prob. à ratta-
cher à la famille de mfr. ghiller < néerl. GIJ-
LEN “fermenter” (Delbouille Rbph 32,141) ou à
celle de mfr. frm. gicler, norm. giler “gicler, jail-
lir”, d’origine inconnue (BW5 294a; v. pourtant
FEW 2,713 a et b sub *ciscülare), selon que l’on
voit dans le g- initial une occlusive ou une affri-
quée (le texte ne permet pas d’en décider). Pour
le sens, les deux familles sont également possi-
bles; elles semblent d’ailleurs inextricablement
liées. (Cp. sous gijlen, FEW 16,42a,b: Gondc.
. . . gilaard f. “excrément de la poule”. Norm.
guiloire “jouet d’enfant, tube en sureau pour lan-
cer de l’eau” ... Mfr. frm. guilée f. “giboulée”
(dep. Est 1538) ... norm. guilée “averse” (déjà
DT). . . Norm. guiller “se décharger le ventre en
diarrhée” MN . . . guille f. “diarrhée” MN, guile,
Bray guille, Tôtes “id., matière fécale liquide” . . .
Louv. guillard adj. “sujet à la diarrhée”, de
même que sous *CÏSCÜLARE, FEW 2,713a,b:
apr. gisclar “pleuvoir et venter ensemble”, norm.
giler v.a.n.“se dit de la pluie tombant en averse,
chassée par le vent, d’un liquide projeté avec for-
ce” ... Norm. hmanc. gilée “averse”, et FEW
2,714a: Lisieux jile “diarrhée des animaux” DT. -
Norm. giloire f. “clifoire de sureau”, Orne gilloi-
re (1810), Alençon id. DT, etc. - Le second élé-
ment du mot doit représenter l’adj. afr. ort “sale,
immonde” (f. orde) < 1t. HÔRRÏDUS; cp. un
peu plus haut dans le même texte, GautLeuL2 V
107 : Vostre alainne n 'est pas reviaus, Ains est plus
orde et plus pusnaise Que ne soit vesse de pasnai-
se. - L.Lôfstedt nous propose de lire gillfe] orde.}
♦ “évacuation subite de vents et excréments”
(ca.1250, GautLeuL2 V 123 [A icest mot H eus s’es-
claire, Si gieta une grant gillorde. Dist H valles:
Cis fols m’alorde, Qui ci me fait a lui entendre],
TL 4,1922; FEW 21,320a “pet, saleté” sub ‘péter’,
et 23,192a sub ‘saleté’; ‘crasse’). - Boisvert.
GIMEL m. [Emprunt du nom hébreu de la troi-
sième lettre de l’alphabet hébreu, GIMEL. J .
frm. guimel. Ce nom signifie en même temps
“chameau” (Gesenius 179b), selon Gesenius
150a à cause de la forme de cette lettre dans l’al-
phabet phénicien, où elle ressemble au cou du
chameau.] ♦ “troisième lettre de l’alphabet
hébreu” (fin 13es., EvEnfQuatrB 903 [A mei res-
poundre ne savez, Kar la force n’entendez De vos-
tre ley, ço saverez. Purquei fust Allez nomez De
totes lettres la premereine E Beth ore la secundei-
ne, E Gimel, purquei terceine, E Dalez, issi
quarteine]', 921 [De Alleph, Beth, Gimel, Dalez
Avant fustes opposez; Ore me dites, si vus savez,
De He, Vaf, Zain, Hez, E chescune lettre ke si-
gnefie, Ke tant savez de clergie]). - Stâdtler.
[GIMNOLOGIZERE v. abs. [Emprunt de mit.
GIMNOLOGIZARE “raisonner ou discuter sans
porter de vêtements” (DC 4,144c), composé de
gr. yup.voç “nu” (LidScott 362b) et de mit. lo-
gicare “raisonner, méditer” (DC 5,137a; Latham
281a; Niermeyer 620b), var. logisare (Latham).
La forme gimnozologizare dans AalmaR semble
erronée; -zo-, inexpliqué, manque dans la trans-
cription de DC.] ♦ “raisonner ou discuter sans
porter de vêtements” (mfr. 2em.l4es. [ms. fin
14es.], AalmaR 4881 [gimnologizo. zas. : gimno-
zologizere ( = DC gimnologizere). nuement par-
ler. nuement arraisonner], DC 4,144c).] - Stâdtler.
*GINAISE m., mfr. f. [Forme semi-savante du 1t.
GYMNASIUM, empr. au gr. GYMNASION
“lieu public pour les exercices du corps”, dér. de
GYMNOS “nu”, ces formes étant prob. à ratta-
cher au pl. GYMNASIA, EM4 286b; ThesLL
62,2378. La forme actuelle gymnase (dep. 16es.)
est un empr. direct au 1t. Mit. gignasia, gigna-
sium DC 4,67b, v. aussi gymnasium, gign-,
gingn-, ginn- Latham. Port, ginasio fin 16es.
Mach2, esp. gimnasio dep. 1490 Corom, cat. gim-
nas AlcM, it. ginnasia, gimnasio m. 14es. Batta-
glia, angl. gymnasium 1598 OED. FEW 4,355a.
V. -» gymnastique.]] (gynnasy m. mil,13es. Mac-
cabPr’G II 64,9; [mfr. gynaise ca.1370 JFevVieil-
leC 1794; 1795, gingnazie 1374 OresmePol
éd.1489 Gdf, ginasie f. Chron. et hist. s. et prof.
ms.l5es. Gdf]) ♦ 1° “établissement (chez les an-
ciens) où l’on forme la jeunesse aux exercices du
corps” (mil,13es., MaccabPr’G 11,64,9 [Jason li
frere de Onie desiroit a estre evesque e vint au roi
e si li promist .CCC. pois d’argent e .LX. e des
autres rentes .LXXX. si (éd. Si) li ottraiast a faire
gynnasy e efebiam e ceaus de Jérusalem fussent
apelé Antiocheni. . . ensi que li prestre ia non
auoient cure d’estre entor l’autier Mais despri-
soient le temple e les sacrefices e tote jor volaient
juer e lutier e faire les autres laiz jeus des mes-
creanz E ne prisaient nent les costomes des lor
anciens Mais les costomes des Grex amoient,
trad. Bible de Jér., Deuxième livre des Macca-
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