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CHAPITRE II

LA VALLÉE DU HIÉRON
ET LES ROUTES QUI Y CONDUISENT

Il est difficile de découvrir les raisons précises qui ont déterminé le choix de
cette vallée pour un sanctuaire du dieu médecin. Les Epidauriens d'autrefois
eussent répondu sans aucun embarras : « C'est qu'Asclépios y est né ; c'est là
que sa mère Coronis l'exposa et que la chèvre d'Aresthanas le nourrit... »
Malheureusement cette réponse ne saurait nous satisfaire, car il est évident que
les légendes sur la naissance du dieu ne sont venues qu'après la fondation de son
culte même. On pourrait alléguer que le mont Titthion produisait des plantes
médicinales'; que certaines sources de l'endroit ont pu avoir dès une haute anti-
quité la réputation curative qu'elles ont encore aujourd'hui2; que les serpents,
animaux chers à Asclépios, foisonnaient dans les broussailles de ces collines5; et
que toutes ces circonstances étaient autant d'invites naturelles à l'établissement
d'un culte régulier. Mais, en insistant sur de tels détails (qui, du reste, n'ont rien
d'exceptionnel;, on risquerait, à notre avis, de prendre l'effet pour la cause. Loin
que ces particularités de la flore, de la faune ou des eaux de la vallée aient eu pour

r. Puillon-Boblaye, Recherches géographiques sur les ruines de la More'e (faisant suite aux travaux
de la Commission scientifique de Morée. — Paris, 1835), p. 54: «... Cette montagne (le mont Titthion,
aujourd'hui Velonidià), qui dominait l'hiéron d'Esculape, est renommée dans le pays parla vertu médicinale
de ses plantes; nos guides de Ligourio en recueillirent pendant le séjour que nous y fîmes. »

2. Chandler, Voyages dans l'Asie Mineure et en Grèce en 1-64 et ij66 (trad. Servois et Barbie du
Bocage), III, p. 261 : « ... On attribue encore aujourd'hui aux sources et aux puits qui avoisinent ces ruines
beaucoup d'excellentes propriétés...»— Buchon, la Grèce continentale et la Morée en 1840 et 1841, p. 375
(près de l'endroit ou la route venant d'Epidaure se divise en deux branches, l'une vers Ligourio et l'autre
vers le Hiéron) : « ... une source fort renommée, dont la vertu rappelle celle de nos Eaux-Bonnes dans les
Pyrénées. Les gens du pays m'assurèrent qu'il y avait quelque chose de prophétique dans les eaux de cette
fontaine. Tout malade qui boit de ses eaux connaît à l'instant même son sort. Si sa maladie est incurable,
l'eau fait sentir promptement ses effets médicaux et pronostique une mort certaine; si la maladie peut se gué-
rir, le malade se sent à l'instant soulagé, et, en continuant à boire, il ne peut manquer de s'assurer une longue
vieillesse. On voit que la puissance d'Esculape continue à s'exercer dans les lieux que l'antiquité lui avait
consacrés. Ses statues sont tombées, mais les traditions subsistent. »

3. Voir plus loin, au chapitre III, ce qui concerne les serpents de l'Épidaurie.

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