90
ROLAND.
son épée sous lui, tient son Olifant, et tourne 1a
tête du côté de 1a gent païenne, dans Tintention
que Charles et tous les siens jugent que, noble
comte, il estmort en brave eten vainqueur; puis
il s'accuse de ses fautes, implore Dieu, et, pour le
pardon de ses pécbés, il offre 1e gant. Aoi.
172. — Roland sent qu'il n'a plus que quelques
instants à vivre; près de l'Espagne, et non loin
d'une haute montagne, il se frappe 1a poitrine de
sa main : a Dieu, dit-il, que ma faute et tous les
péchés petits et grands que j'ai commis depuis 1e
jour où je suis né, jusqu'à celui auquel j'ai atteint,
soient tournés vers tes vertus. )) II tend son gant
droit vers Dieu, et les anges du ciel descendent à
lui. Aoi.
175. — Le comte Roland se place sous un pin,
le visage tourné vers l'Espagne et se met à repas-
ser dans sa mémoire une foule de souvenirs; tous
les pays qu'il avait conquis, 1a douceFrance, les
honneurs de son lignage, Charlemagne son sei-
gneur qui 1e nourrit si longtemps. II ne peut faire
un mouvement que Ia douleur ne lui arrache des
soupirs et des pleurs. Cependant il ne veut pas
s'oublier lui-même; il avoue ses fautes et de nou-
veau en demande à Dieu le pardon : « Vrai Père qui
jamais ne mentis, saint Lazare ressuscité et Da-
niel préservé des lions, garantissez mon âme de
tous les périls auxquels les péchés que j'ai com-
mis l'exposent. )) Puis il offre son gant droit à
ROLAND.
son épée sous lui, tient son Olifant, et tourne 1a
tête du côté de 1a gent païenne, dans Tintention
que Charles et tous les siens jugent que, noble
comte, il estmort en brave eten vainqueur; puis
il s'accuse de ses fautes, implore Dieu, et, pour le
pardon de ses pécbés, il offre 1e gant. Aoi.
172. — Roland sent qu'il n'a plus que quelques
instants à vivre; près de l'Espagne, et non loin
d'une haute montagne, il se frappe 1a poitrine de
sa main : a Dieu, dit-il, que ma faute et tous les
péchés petits et grands que j'ai commis depuis 1e
jour où je suis né, jusqu'à celui auquel j'ai atteint,
soient tournés vers tes vertus. )) II tend son gant
droit vers Dieu, et les anges du ciel descendent à
lui. Aoi.
175. — Le comte Roland se place sous un pin,
le visage tourné vers l'Espagne et se met à repas-
ser dans sa mémoire une foule de souvenirs; tous
les pays qu'il avait conquis, 1a douceFrance, les
honneurs de son lignage, Charlemagne son sei-
gneur qui 1e nourrit si longtemps. II ne peut faire
un mouvement que Ia douleur ne lui arrache des
soupirs et des pleurs. Cependant il ne veut pas
s'oublier lui-même; il avoue ses fautes et de nou-
veau en demande à Dieu le pardon : « Vrai Père qui
jamais ne mentis, saint Lazare ressuscité et Da-
niel préservé des lions, garantissez mon âme de
tous les périls auxquels les péchés que j'ai com-
mis l'exposent. )) Puis il offre son gant droit à