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Denon, Dominique Vivant
Voyage dans la basse et la haute Égypte, pendant les campagnes du général Bonaparte (Band 1) — London, 1802

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https://doi.org/10.11588/diglit.3786#0148
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avant-postes en contrefaisant notre langage. Au premier rayon du jour,
on se forma en bataillon quarré avec deux pelotons aux flancs ; peu de
temps après, on vit Mourat-bey à la tête de ses redoutables Mamelouks
et huit à dix mille Arabes, couvrant vis-à-vis de nous un horizon d'une
lieue d'étendue. Une vallée séparoit les deux armées ; il falloit la fran-
chir pour attaquer ceux qui nous attend oient ; à peine nous voient-ils
engagés dans cette position désavantageuse qu'ils nous enveloppent de
toutes parts, et nous chargent avec une bravoure qui tenoit de la fu-
reur : notre masse pressée rend leur nombre inutile ; notre mousqueterie
les foudroie, et repousse leur première attaque : ils s'arrêtent, se replient
comme pour prendre du champ, et tombent tous à la fois sur un de
nos pelotons ; il en est écrasé ; tout ce qui n'est pas tué, par un mou-
vement spontanée se jette à terre : ce mouvement démasque l'ennemi
pour notre grand quarré ; il en profite et le foudroie : ce coup de feu
l'arrête de nouveau, et le fait encore se replier. Ce qui reste du pelo-
ton rentre dans les rangs ; on rassemble les blessés. Nous sommes de
nouveau attaqués en masse, non plus avec les cris de victoire, mais avec
ceux de la, rage : la valeur est égale des deux côtés ; ils a voient celle
de l'espérance, nous avions celle de l'indignation : nos canons de fusils
sont entamés de leurs coups de sabres ; leurs chevaux sont précipités contre
nos files, qui n'en sont point ébranlées ; ces animaux reculent à la vue
de nos baïonnettes ; leurs maîtres les poussent tournés en arrière, dans
l'espoir d'ouvrir nos rangs à force de ruades : nos gens, qui savent que
leur salut est dans l'unité de leurs efforts se pressent sans désordre, at-
taquent sans engager ; le carnage est par-tout, et il n'y a point de mê-
lée : les tentatives impuissantes des Mamelouks excitent en eux un dé-
lire de fureur ; ils lancent contre nous les armes qui n'ont pu autre-
ment, nous atteindre, et, comme si ce combat dût être le dernier, nous

les
 
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