La Vie des Peintres, &c, i6$
foutenoient dans fon projet auprès de fa mere. —__
Elle étoit fille du bon Peintre Thierry vander 1686.
Haege ; elle avoit encore fon frere & fon neveu,
tous Peintres : on ne doit pas être étonné fi de
Roore aimoit cet Art, & s’il pouvoit compter
fur les fecours néceffaires à fon avancement.
Louis vanden Bofch lui enfeigna pendant deux
ans , & depuis , vander Schoor lui montra à
peindre.
La mort de la mere de notre Eleve interrom-
pit tes études : fes Tuteurs le forcèrent de quit-
ter la Peinture pour apprendre l’Orfevrerie ,
mais il ne perdit jamais de vue fon Art favori:
fes parensle voyant toujours occupé du DelTein
& de la Peinture , 1’abandonnerent à fon goût.
Abraham Génoels lui donna van Opflal pour
nouveau Maître : les Tableaux des meilleurs
Artifies furent copiés. Il avança fi bien, que ce-
lui-ci le jugea digne de faire la copie de Saint
Chridophe de Rubens pour la Cour de France.
De Roore la fit entièrement , au point que van
Opftal en fut furpris , & ne'fit que retoucher lé-
gèrement quelques endroits.
Alors de Roore fe retira chez lui , fuivit la
nature en tout : il furprit par fes jolis Tableaux,
compofés tantôt dans le goût de van Orley y &
tantôt dans celui de Teniers. On lui paya ceux-
ci trois cens florins le couple. A l’âge de dix-
neuf ans, il fut reçu dans le corps des Peintres
d’Anvers ; quoiqu’affidu au travail, il ne pou-
voit fuffire à la quantité de Tableaux qu’on lui
demandoit.
L’envie de voiri’Italie lui fit tout quitter ; il
trouva l’occafion d’y aller avec le jeune van
R 4 Lmt
foutenoient dans fon projet auprès de fa mere. —__
Elle étoit fille du bon Peintre Thierry vander 1686.
Haege ; elle avoit encore fon frere & fon neveu,
tous Peintres : on ne doit pas être étonné fi de
Roore aimoit cet Art, & s’il pouvoit compter
fur les fecours néceffaires à fon avancement.
Louis vanden Bofch lui enfeigna pendant deux
ans , & depuis , vander Schoor lui montra à
peindre.
La mort de la mere de notre Eleve interrom-
pit tes études : fes Tuteurs le forcèrent de quit-
ter la Peinture pour apprendre l’Orfevrerie ,
mais il ne perdit jamais de vue fon Art favori:
fes parensle voyant toujours occupé du DelTein
& de la Peinture , 1’abandonnerent à fon goût.
Abraham Génoels lui donna van Opflal pour
nouveau Maître : les Tableaux des meilleurs
Artifies furent copiés. Il avança fi bien, que ce-
lui-ci le jugea digne de faire la copie de Saint
Chridophe de Rubens pour la Cour de France.
De Roore la fit entièrement , au point que van
Opftal en fut furpris , & ne'fit que retoucher lé-
gèrement quelques endroits.
Alors de Roore fe retira chez lui , fuivit la
nature en tout : il furprit par fes jolis Tableaux,
compofés tantôt dans le goût de van Orley y &
tantôt dans celui de Teniers. On lui paya ceux-
ci trois cens florins le couple. A l’âge de dix-
neuf ans, il fut reçu dans le corps des Peintres
d’Anvers ; quoiqu’affidu au travail, il ne pou-
voit fuffire à la quantité de Tableaux qu’on lui
demandoit.
L’envie de voiri’Italie lui fit tout quitter ; il
trouva l’occafion d’y aller avec le jeune van
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