Histoire de l'Art
L’Art Grec (suite).
Ordre corinthien.
La caractéristique de cet ordre réside
dans son élancement et son chapiteau.
La colonne mesure une hauteur égale à
dix fois son diamètre ; elle est ornée de
cannelures comme l’ordre ionique. Son
chapiteau, haut de deux modules un
tiers, est orné de feuilles d’acanthe
d’une sculpture très fouillée. On attri-
bue l’invention de cet ordre à Callima-
que de Corinthe (vers 440), qui aurait
découvert l’ornement tiré de la feuille
d’acanthe. « Une jeune Corinthienne,
dit-on, étant morte peu de jours avant
un heureux mariage, sa nourrice, déso-
lée, mit dans un panier divers objets
qu’elle avait aimés, le plaça près de son
tombeau sur un pied d’acanthe et le
couvrit d’une large tuile pour préserver
ce qu’il contenait. Au printemps sui-
vant, l’acanthe poussa ; ses larges feuil-
les entourèrent le panier, mais arrêtées
par les rebords de la tuile, elles se cour-
bèrent et s’arrondirent vers leur extré-
mité. Près de la passa un architecte
nommé Caliimaque ; il admira cette dé-
coration champêtre et résolut d’ajouter
à la colonne corinthienne la belle forme
que le hasard lui offrait. »
L’ordre corinthien employé par Ic-
tinos pour des colonnes isolées (vers 430
av. J.-C.), fut utilisé pour la décoration
intérieure des temples par Scopas, vers
390. Le monument choragique de Lysi-
crate à Athènes, vers 335, montre l’em-
ploi de cette colonne, à l’extérieur. Peu
après, Thargelios l’utilisa pour la déco-
ration extérieure d’un grand monu-
ment : l’Asclépion de Tralles.
Ordre cariatide.
Cet ordre qui emploie comme support
la figure humaine est antérieur à l’or-
dre corinthien. Tantôt une figure
d’homme soutient l’entablement et cor-
respond, par ses proportions à l’ordre
dorique: c’est l’atlante, qui caractérise
l’ordre persique.Tantôt
une figure de femme
remplace la colonne
comme à l’Erechthéion
(fig.), et rappelle l’or-
dre ionique.Cette figure
s’harmonise aux lignes
architecturales. Les oves
du coussinet du chapi-
teau se marient à la
chevelure épaisse et
nattée ; la double tuni-
que se modèle aux ron-
deurs du torse et tombe
en plis droits modéré-
ment creusés qui rappellent les cannelu-
res ; les bras pendants donnent de l’am-
pleur à la poitrine tandis qu’une jambe
légèrement fléchie brise agréablement le
parallélisme des verticales et donne, à
l’ensemble, de la légèreté sans rien lui
ôter de sa force.
Les temples grecs.
Le type de l’architecture grecque
nous est donné par le temple. Cette ar-
chitecture est simple ; elle a pour prin-
— 19 —
L’Art Grec (suite).
Ordre corinthien.
La caractéristique de cet ordre réside
dans son élancement et son chapiteau.
La colonne mesure une hauteur égale à
dix fois son diamètre ; elle est ornée de
cannelures comme l’ordre ionique. Son
chapiteau, haut de deux modules un
tiers, est orné de feuilles d’acanthe
d’une sculpture très fouillée. On attri-
bue l’invention de cet ordre à Callima-
que de Corinthe (vers 440), qui aurait
découvert l’ornement tiré de la feuille
d’acanthe. « Une jeune Corinthienne,
dit-on, étant morte peu de jours avant
un heureux mariage, sa nourrice, déso-
lée, mit dans un panier divers objets
qu’elle avait aimés, le plaça près de son
tombeau sur un pied d’acanthe et le
couvrit d’une large tuile pour préserver
ce qu’il contenait. Au printemps sui-
vant, l’acanthe poussa ; ses larges feuil-
les entourèrent le panier, mais arrêtées
par les rebords de la tuile, elles se cour-
bèrent et s’arrondirent vers leur extré-
mité. Près de la passa un architecte
nommé Caliimaque ; il admira cette dé-
coration champêtre et résolut d’ajouter
à la colonne corinthienne la belle forme
que le hasard lui offrait. »
L’ordre corinthien employé par Ic-
tinos pour des colonnes isolées (vers 430
av. J.-C.), fut utilisé pour la décoration
intérieure des temples par Scopas, vers
390. Le monument choragique de Lysi-
crate à Athènes, vers 335, montre l’em-
ploi de cette colonne, à l’extérieur. Peu
après, Thargelios l’utilisa pour la déco-
ration extérieure d’un grand monu-
ment : l’Asclépion de Tralles.
Ordre cariatide.
Cet ordre qui emploie comme support
la figure humaine est antérieur à l’or-
dre corinthien. Tantôt une figure
d’homme soutient l’entablement et cor-
respond, par ses proportions à l’ordre
dorique: c’est l’atlante, qui caractérise
l’ordre persique.Tantôt
une figure de femme
remplace la colonne
comme à l’Erechthéion
(fig.), et rappelle l’or-
dre ionique.Cette figure
s’harmonise aux lignes
architecturales. Les oves
du coussinet du chapi-
teau se marient à la
chevelure épaisse et
nattée ; la double tuni-
que se modèle aux ron-
deurs du torse et tombe
en plis droits modéré-
ment creusés qui rappellent les cannelu-
res ; les bras pendants donnent de l’am-
pleur à la poitrine tandis qu’une jambe
légèrement fléchie brise agréablement le
parallélisme des verticales et donne, à
l’ensemble, de la légèreté sans rien lui
ôter de sa force.
Les temples grecs.
Le type de l’architecture grecque
nous est donné par le temple. Cette ar-
chitecture est simple ; elle a pour prin-
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