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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 2.1923/​1924

DOI issue:
No. 5 (1er janvier 1924)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43074#0091
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tance. Quant aux rois mages la tradition
fixe leur nombre à trois. Ils venaient de
la Chaldée, des confins de la Perse où
coule le fleuve Saba, et n’arrivèrent à
Bethléem que le treizième jour après la
naissance du Sauveur. Les Grecs les
nomment : Appellius, Amerius, Damas-
cus ; les Plébreux disent : Galgalat, Mal-
galath, Sarathin. Les Latins les dési-
gnent, avec la légende, sous les noms
de Gaspar, Melchior et Balthasar.
Ces trois mages étaient des sages ; ils
étaient en même temps rois. Molé, en
ses Erreurs des peintres, leur conteste
la royauté que Benoît XIV leur accorde
après Tertullien. D’après saint Jérôme,
les rois mages étaient des astrologues
qui, de père en fils, passaient trois jours
par mois sur une haute montagne dans
l’attente de l’étoile qu’avait prédite
Balaam. Dans la nuit de Noël une étoile
leur apparut qui avait la forme d’un
merveilleux enfant avec une croix de feu
sur la tête, et une voix leur dit : « Allez
dans la terre de Juda, vous y trouverez
un enfant qui est le roi que vous atten-
dez. »
Cette étoile, d’après Dom Calmet,
« n’était qu’un météore enflammé dans
la moyenne région de l’air et qui mar-
chait devant eux à la manière de la co-
lonne de nuée dans le désert. L’inspira-
tion intérieure, la lumière du Saint-Es-
prit, l’attrait de la grâce furent les
motifs qui les engagèrent à suivre ce
phénomène. »
Toutes les écoles de peinture ont mul-
tiplié les Adorations des Mages, au
XVe et au XVIe siècles, mais au XVIe
siècle Nicolas Poussin est presque le seul
artiste qui donne une Adoration digne
des belles œuvres italiennes du siècle
précédent. En Espagne, vers la même

époque, Vélasquez produit une magni-
fique Adoration des Mages (Musée de
Vienne) ; dans les Flandres, Rubens
multiplie les représentations de cette
même scène.
La plupart des peintres nous mon-
trent les Mages en adoration devant
l’Enfant-Dieu, dans la crèche ; d’autres
déroulent le cortège à l’entrée de la
grotte. Saint Jérôme et Benoît XIV
affirment que la scène se passa dans la
grotte ; saint Epiphane veut que l’ado-
ration ait eu lieu dans une hôtellerie
voisine qui aurait recueilli la Sainte
Vierge et l’Enfant Jésus.
Les peintres bolonais ne donnent que
d’insignifiantes adorations des Mages ;
les Vénitiens tirent parti des traditions
qui leur viennent d’Orient et nous of-
frent des cortèges d’une grande splen-
deur. Au XVe siècle, fra Angelico peint
des Mages dévotieux ; Filippino Lippi
en fait de riches adorateurs suivis d’une
nombreuse escorte de cavaliers. Benozzo
Gozzoli (Voyage des rois Mages, Cha-
pelle du palais Ricardi à Florence), nous
montre les Mages se rendant à Beth-
léem à travers les défilés d’un pays mon-
tagneux. L’ombrien Gentile de Fabriano
fait, de l’adoration des Mages,une scène
joyeuse. Melchior est agenouillé ; il a
posé ses mains à terre et il embrasse les
pieds d’un Jésus mutin qui s’appuie sur
le crâne nu du vieux roi. Des cavaliers,
des singes, des oiseaux et des fleurs en-
combrent l’entrée de la grotte. Les Vé-
nitiens qui représentent l’adoration des
Mages multiplient les étendards, les
cavaliers, les pages, les chiens et les che-
vaux. Les vêtements, d’une richesse
extrême, se couvrent de dentelles, de
perles, de pierreries.
Les Allemands font, de l’adoration

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