personnages nécessairement attentifs à
l’égorgement de la victime. Les cané-
phores, les jeunes filles nobles d’Athè-
nes portant sur la tête les corbeilles sain-
tes,les jeunes gens porteurs d’amphores,
les vieillards aux mains chargées de ra-
meaux d’olivier, les citoyens et les ma-
gistrats, les jeunes cavaliers et les victi-
mes s’agitent librement tandis que les
dieux, assis en deux groupes, contem-
plent le défilé.
Le bronze et l’or, et sans doute la
couleur, rompaient la monotonie de la
blancheur du marbre en ces frises où la
justesse des proportions, la souplesse des
lignes et la grâce le disputent à l’élé-
gance sobre et fine qui caractérise le
génie de Phidias.
Les frontons. — Les frontons du Par-
thénon ont donné lieu à bien des dis-
cussions ; rappelons-nous simplement
que, dans leur forme triangulaire, Phi-
dias a montré le premier ce que la dis-
position géométrique, l’obliquité pro-
gressive et régulière des lignes rampan-
tes, suffisait à donner à tout le motif
son caractère de décor architectural et
qu’il y avait liberté entière de composer
des groupes savants, de diversifier les
attitudes en dehors de toute correspon-
dance symétrique, de rompre, pour tout
dire, avec les régularités d’une conven-
tion surannée, pour chercher la variété
et l’imprévu libre de la nature et de la
vie l. »
Les frontons du Parthénon représen-
tent la naissance d’Athéna et la dispute
entre Athéna et Poséidon pour la pos-
session de l’Attique. A l’angle nord se
retrouve le groupe fameux des trois
Parques, ou plus probablement des trois
1. P. Paris. La sculpture antique, Picard, Paris.
Charités : Auxô, Thallô et Karpô, dont
deux sont assises et la troisième souple-
ment allongée.
Les plus beaux morceaux de ces fron-
tons et de ces frises, enlevés par lord El-
gin et conservés au Musée Britannique,
sont Heraklès, Képhisos, Déméter et
Koré et les Charités.
Exil de Phidias.
La gloire de Phidias lui suscita beau-
coup d’ennemis. Les adversaires de Pé-
riclès, n’osant s’attaquer à celui qui gou-
vernait la Grèce, s’en prenaient à ses
amis. Phidias fut accusé de malversa-
tions, mais il put se justifier facilement.
Ses ennemis l’accusèrent alors d’im-
piété,parce que sur le bouclier d’Athéna
où est ciselée la victoire de Thésée sur
les Amazones, il s’était représenté lui-
même sous le traits d’un vieillard qui
soulève un rocher, et avait placé son ami
Périclès lançant le javelot.
Phidias se retira en Elide où les prê-
tres d’Olympie lui confièrent l’exécu-
tion de la statue de Jupiter Olympien,
l’une des merveilles du monde. Le dieu
assis mesurait une hauteur de 9m25 ; le
piédestal avait 3 mètres de hauteur.
Cette statue est demeurée le type de la
divinité unissant la douceur à la majesté
dans une puissante sérénité.
La statue du dieu était
faite d’or et d’ivoire ; sa
majesté souveraine frappait
le peuple d’admiration et
de respect. Phidias, le plus
grand des sculpteurs, avait
traduit dans le marbre les
vers d’Homère, le plus jupiter
grand des poètes. « Le fils
de Kronos abaissa ses noirs sourcils; sa
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l’égorgement de la victime. Les cané-
phores, les jeunes filles nobles d’Athè-
nes portant sur la tête les corbeilles sain-
tes,les jeunes gens porteurs d’amphores,
les vieillards aux mains chargées de ra-
meaux d’olivier, les citoyens et les ma-
gistrats, les jeunes cavaliers et les victi-
mes s’agitent librement tandis que les
dieux, assis en deux groupes, contem-
plent le défilé.
Le bronze et l’or, et sans doute la
couleur, rompaient la monotonie de la
blancheur du marbre en ces frises où la
justesse des proportions, la souplesse des
lignes et la grâce le disputent à l’élé-
gance sobre et fine qui caractérise le
génie de Phidias.
Les frontons. — Les frontons du Par-
thénon ont donné lieu à bien des dis-
cussions ; rappelons-nous simplement
que, dans leur forme triangulaire, Phi-
dias a montré le premier ce que la dis-
position géométrique, l’obliquité pro-
gressive et régulière des lignes rampan-
tes, suffisait à donner à tout le motif
son caractère de décor architectural et
qu’il y avait liberté entière de composer
des groupes savants, de diversifier les
attitudes en dehors de toute correspon-
dance symétrique, de rompre, pour tout
dire, avec les régularités d’une conven-
tion surannée, pour chercher la variété
et l’imprévu libre de la nature et de la
vie l. »
Les frontons du Parthénon représen-
tent la naissance d’Athéna et la dispute
entre Athéna et Poséidon pour la pos-
session de l’Attique. A l’angle nord se
retrouve le groupe fameux des trois
Parques, ou plus probablement des trois
1. P. Paris. La sculpture antique, Picard, Paris.
Charités : Auxô, Thallô et Karpô, dont
deux sont assises et la troisième souple-
ment allongée.
Les plus beaux morceaux de ces fron-
tons et de ces frises, enlevés par lord El-
gin et conservés au Musée Britannique,
sont Heraklès, Képhisos, Déméter et
Koré et les Charités.
Exil de Phidias.
La gloire de Phidias lui suscita beau-
coup d’ennemis. Les adversaires de Pé-
riclès, n’osant s’attaquer à celui qui gou-
vernait la Grèce, s’en prenaient à ses
amis. Phidias fut accusé de malversa-
tions, mais il put se justifier facilement.
Ses ennemis l’accusèrent alors d’im-
piété,parce que sur le bouclier d’Athéna
où est ciselée la victoire de Thésée sur
les Amazones, il s’était représenté lui-
même sous le traits d’un vieillard qui
soulève un rocher, et avait placé son ami
Périclès lançant le javelot.
Phidias se retira en Elide où les prê-
tres d’Olympie lui confièrent l’exécu-
tion de la statue de Jupiter Olympien,
l’une des merveilles du monde. Le dieu
assis mesurait une hauteur de 9m25 ; le
piédestal avait 3 mètres de hauteur.
Cette statue est demeurée le type de la
divinité unissant la douceur à la majesté
dans une puissante sérénité.
La statue du dieu était
faite d’or et d’ivoire ; sa
majesté souveraine frappait
le peuple d’admiration et
de respect. Phidias, le plus
grand des sculpteurs, avait
traduit dans le marbre les
vers d’Homère, le plus jupiter
grand des poètes. « Le fils
de Kronos abaissa ses noirs sourcils; sa
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