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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 2.1923/​1924

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No. 7 (1er mars 1924)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43074#0152
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Les illusions perspectives.
Vous attendez, à la gare, l’arrivée de votre
train. Il s’annonce et paraît au loin. Placez-
vous prudemment sur la voie. Que remarquez-
vous ? La voie est très droite ; il vous semble
que les rails se réunissent et montent légère-
ment à l’horizon. De plus vous n’apercevez que
la face seule de la locomotive et elle vous semble
toute petite. De seconde en seconde la sil-
houette grandit, s’élève à l’horizon pour cou-
vrir le ciel de plus en plus. A vingt pas la
machine sera énorme.
Quelle conclusion tirerez-vous de cette ob-
servation, sinon que les objets éloignés nous
semblent petits et qu’ils paraissent grandir en
s’approchant, d’où l’on déduit : Les objets
semblent d’autant plus petits qu’ils sont plus
éloignés de l’œil du spectateur.
L’expérience des bâtonnets ou des crayons,
plus facile à réaliser, met en évidence la même
loi perspective.
Le maître fera placer un élève à quelques
mètres du tableau noir et le priera de tenir
verticalement, en face d’un seul œil, un crayon,
le bras très peu tendu. Le crayon pourra se
trouver à quinze centimètres de l’œil de l’opé-


rateur. Un second élève, sur l’indication du
premier, tracera au tableau noir une ligne à
la craie marquant exactement la surface cou-
verte par le crayon. Soit, fig. 2, le tableau

A B C D, l’œil œ, le crayon en m n, et sa
projection en M N.
Le maître invitera le premier élève à éloigner
le crayon de son œil, à le porter à une distance
d’environ vingt-cinq à trente centimètres, tout
en le maintenant parallèle au tableau noir, et
en face de la ligne déjà tracée. Le second élève
marquera sur la ligne blanche les nouvelles po-
sitions des points extrêmes, m! et n' du crayon
en M' N'. On fera constater que cette seconde
ligne est plus courte que la précédente.
Enfin l’élève tendra le bras de toute sa lon-
gueur et fera marquer, sur le tableau, les points
extrêmes m" n" du crayon, en M" N". Cette
troisième mesure sera plus courte encore que
les deux premières, d’où le professeur conclura :
Les objets nous paraissent d’autant plus petits
qu’ils sont plus éloignés du spectateur.
La même démonstration peut se faire à
l’aide d’un livre ou d’une feuille de carton car-
rée. Si l’on tient ce livre à vingt centimètres
des yeux et parallèlement au tableau, de ma-
nière que le regard tombe au milieu de la cou-
verture, on remarquera que ce livre cache une
large surface du tableau noir. On pourrait la
faire encadrer d’une ligne à la craie. Si l’on
éloigne des yeux le livre il cache une surface
moindre du tableau ; nouveau contour à la craie.
Enfin, si l’on tient le livre au bout du bras
tendu, toujours parallèlement au tableau, on
voit que la surface cachée diminue encore plus,
d’où l’on tirera : Le livre paraît plus petit à
mesure qu’il s’éloigne de l’œil du spectateur.
Il est facile de multiplier les expériences de
ce genre. Lin carton percé d’une ouverture
carrée et tenu verticalement devant l’œil, pa-
rallèlement au tableau, découvrira sur celui-ci
une surface plus grande ou plus petite, selon
que l’ouverture se rapprochera ou s’éloignera
de l’œil du spectateur.
(A suivre).


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