emploi possible dans nos industries d’art. Ce
défaut, il est considérable, provient de ce que
l’élève décorateur compose loin de l’atelier et
sans la connaissance préalable de la mise en
œuvre pratique de ses inventions. L’exposition
des arts décoratifs qui se prépare nous révélera
sûrement, en 1925, bien des progrès accomplis
et une mise au point plus précise d’un ensei-
gnement artistique en vue des nécessités de
l’atelier.
A côté des sections industrielles et décora-
tives où les jeunes gens apprennent à dessiner
en apprenant à composer, demeurent les sec-
tions que l’on s’obstine à qualifier d’art pur.
Là, trop souvent, la ligne est sacrifiée à la
couleur, le sentiment à la vérité, la justesse
d’observation à l’impression. C’est ainsi que
l’on voit, dans les expositions publiques de
certains jeunes, des paysages qui sont des rébus,
des figures humaines qui sont des grotesques,
des portraits qui sont des laideurs.
A la base de tout art, comme dans toutes les
formes que nous présente la nature, il y a la
ligne géométrique et la construction. Toute
œuvre d’art qui fera fi de cette loi, tout ar-
tiste qui dédaignera le dessin, tombera néces-
sairement dans ces aberrations mises à la mode
par certains fabricants de tableaux soutenus
par des marchands. Cela se vendait. Au-
jourd’hui le public se lasse de ces œuvres
amorphes et les commerçants qui les ont lan-
cées ne trouvant plus d’amateurs, il en sera
bientôt fait de ces prétendues écoles et de leurs
derniers tenants. Déjà le cubisme déserte la
cimaise des salles d’exposition et vient échouer
aux vitrines de modes comme une hideuse i'é-
clame.
Puisque le dessin est une écriture, habituons
donc les enfants à dessiner aussi aisément qu’ils
écrivent, à représenter les formes des objets
aussi facilement qu’ils tracent les signes de
l’alphabet; développons en même temps leur
sentiment du beau et plaçons-les devant la na-
ture, non pour la copier, mais pour s’en inspi-
rer et pour l’interpréter. Nous contribuerons
ainsi au progrès de l’art, en général et plus
particulièrement au triomphe de nos arts dé-
coratifs.
E. L.
Les hérésies dans la toilette masculine 1
Les chaussettes blanches.
L’abondance des bijoux.
Les épingles de cravate en camées, en œil-
de-chat.
Les photographies montées en épingle.
Le chapeau de feutre moucheté, qui semble
éclaboussé de boue.
Le chapeau en feutre vert, rouge, etc...
La casquette de soie « à pont ».
Le foulard de soie, blanc avec raies bleu de
ciel, roses, etc.
Les cheveux frisés au petit fer ou pommadés.
La raie derrière la tête.
Le col évasé ou trop montant.
La chemise blanche à fleurs ou brodée.
La chemise en satinette avec ornements de
couleur.
La redingote trop longue.
Le vêtement clair à raies ou à carreaux, le
vêtement vert grenouille ou purée de pois.
Les souliers en feutre.
La canne ou le parapluie, à pomme ou à
crosse excentrique.
Les décorations multicolores, leur dimension
exagérée, leur nombre excessif.
Le monocle.
1. Emile Bayard. L’Art du bon goût, Garnier.
•Ofe
147 —
défaut, il est considérable, provient de ce que
l’élève décorateur compose loin de l’atelier et
sans la connaissance préalable de la mise en
œuvre pratique de ses inventions. L’exposition
des arts décoratifs qui se prépare nous révélera
sûrement, en 1925, bien des progrès accomplis
et une mise au point plus précise d’un ensei-
gnement artistique en vue des nécessités de
l’atelier.
A côté des sections industrielles et décora-
tives où les jeunes gens apprennent à dessiner
en apprenant à composer, demeurent les sec-
tions que l’on s’obstine à qualifier d’art pur.
Là, trop souvent, la ligne est sacrifiée à la
couleur, le sentiment à la vérité, la justesse
d’observation à l’impression. C’est ainsi que
l’on voit, dans les expositions publiques de
certains jeunes, des paysages qui sont des rébus,
des figures humaines qui sont des grotesques,
des portraits qui sont des laideurs.
A la base de tout art, comme dans toutes les
formes que nous présente la nature, il y a la
ligne géométrique et la construction. Toute
œuvre d’art qui fera fi de cette loi, tout ar-
tiste qui dédaignera le dessin, tombera néces-
sairement dans ces aberrations mises à la mode
par certains fabricants de tableaux soutenus
par des marchands. Cela se vendait. Au-
jourd’hui le public se lasse de ces œuvres
amorphes et les commerçants qui les ont lan-
cées ne trouvant plus d’amateurs, il en sera
bientôt fait de ces prétendues écoles et de leurs
derniers tenants. Déjà le cubisme déserte la
cimaise des salles d’exposition et vient échouer
aux vitrines de modes comme une hideuse i'é-
clame.
Puisque le dessin est une écriture, habituons
donc les enfants à dessiner aussi aisément qu’ils
écrivent, à représenter les formes des objets
aussi facilement qu’ils tracent les signes de
l’alphabet; développons en même temps leur
sentiment du beau et plaçons-les devant la na-
ture, non pour la copier, mais pour s’en inspi-
rer et pour l’interpréter. Nous contribuerons
ainsi au progrès de l’art, en général et plus
particulièrement au triomphe de nos arts dé-
coratifs.
E. L.
Les hérésies dans la toilette masculine 1
Les chaussettes blanches.
L’abondance des bijoux.
Les épingles de cravate en camées, en œil-
de-chat.
Les photographies montées en épingle.
Le chapeau de feutre moucheté, qui semble
éclaboussé de boue.
Le chapeau en feutre vert, rouge, etc...
La casquette de soie « à pont ».
Le foulard de soie, blanc avec raies bleu de
ciel, roses, etc.
Les cheveux frisés au petit fer ou pommadés.
La raie derrière la tête.
Le col évasé ou trop montant.
La chemise blanche à fleurs ou brodée.
La chemise en satinette avec ornements de
couleur.
La redingote trop longue.
Le vêtement clair à raies ou à carreaux, le
vêtement vert grenouille ou purée de pois.
Les souliers en feutre.
La canne ou le parapluie, à pomme ou à
crosse excentrique.
Les décorations multicolores, leur dimension
exagérée, leur nombre excessif.
Le monocle.
1. Emile Bayard. L’Art du bon goût, Garnier.
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