Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 2.1923/​1924

DOI Heft:
No. 9 (1er mai 1924)
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.43074#0206
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Histoire de l’Art

L’ART GREC (suite).

Lysippe naquit à Sicyone, ville du Pé-
loponèse. Contemporain d’Alexandre il
fut, avec Praxitèle et S copas, le troi-
sième grand artiste du IVe siècle.
Lysippe fut le sculpteur attitré d’A-
lexandre comme Apelle en était le pein-
tre. Il fit plusieurs statues du grand
conquérant, dont l’une surtout plaisait
à Néron. Lysippe avait saisi la physio-
nomie propre d’Alexandre « l’inclinai-
son de sa tête sur l’épaule gauche, ses
yeux levés au ciel et comme mouillés
malgré un éclat de bravoure et un regard
de lion h » Néron gâta le chef-d’œuvre
de Lysippe en le faisant recouvrir d’or
que l’on dut enlever bientôt en détério-
rant le bronze par de nombreuses taches
et cicatrices.
Lysippe, qui fut d’abord simple ou-
vrier forgeron, travailla beaucoup le
bronze, tandis que Praxitèle et Scopas
furent plutôt des marbriers. Cet artiste
prétendait n'avoir eu d'autre maître
que la nature et le Doryphore de Poly-
clète, cette statue d’athlète appelée le
canon. Pourtant Lysippe modifia le ca-
non de Polyclète et ses statues s’éloi-
gnent des traditions du IVe siècle ; il re-
nonce aux formes ramassées et trapues,
aux têtes fortes, aux statues carrées. Il
copie la nature mais en ajoutant la grâce
et l’élégance à ses statues qui comptent,
en hauteur, huit fois la tête au lieu de
sept ; il marque les articulations et fait
jouer les muscles, recherche l’équilibre
des proportions et préfère, à l’expres-
1. Paris. L'art antique, Quantin.

sion des passions, de simples figures
fines et nerveuses.
Son canon s’impose bientôt et rem-
place celui de Polyclète avec son célèbre
Apoocyomène de bronze dont une copie
en marbre se trouve au Vatican.Ce sujet
représente un athlète raclant, avec le
strigile, l’huile et le sable dont il avait
enduit ses membres dans les palestres.
(fis-)
Le nouveau ca-
non est bien mar-
qué dans cette sta-
tue. L’homme est
grand, svelte, min-
ce et nerveux,mais
robuste ; les jam-
bes longues sup-
portent un torse
mince à la taille, étroit aux épaules. Les
muscles bien marqués, indiquent la vi-
gueur. La tête, aux cheveux modelés
par mèches indépendantes, est petite et
c’est là le caractère des statues de Ly-
sippe. Le traits du visage ne manquent
pas de finesse.
Ce chef-d’œuvre faisait l’ornement
des thermes qu’Agrippa fit construire
à Rome. Tibère, enthousiasmé par ce
chef-d’œuvre, l’ayant fait enlever pour
en décorer son palais, le peuple réclama
la statue et força l’empereur à la resti-
tuer.
Le fameux Lutteur Borghèse, du
Louvre, guerrier ou athlète, doit être
une œuvre de Lysippe que le signataire,
Agasias d’Ephèse, aurait simplement
copiée. Une autre statue d’athlète, dé-


182 —
 
Annotationen