Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 2.1923/​1924

DOI issue:
No. 10 (1er juin 1924)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.43074#0239
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
doit se baser sur la nature et ce que l’idéal
lui-même lui emprunte d’objets essen-
tiels.
Conclusion.
Le beau réside dans les objets ; il a,
en même temps son type dans notre âme
comme le bien, c’est l’idée de Plotin :
cc L’homme de bien, apercevant dans le
jeune homme les traits de la vertu, en

est agréablement frappé, parce que ces
traits ont des consonnances avec le type
réel de la vertu qu’il possède au fond de
son cœur. » Ce type de beauté, les objets
entrevus en suscitent l’image. La per-
ception des beautés sensibles éparses en
divers objets m’a permis, par l’abstrac-
tion, de fortifier l’idée de ce type de
beauté auquel je compare les choses que
je veux apprécier.
(A suivre).


En feuilletant les vieux livres

Ribéra, fabricant d’or.
Deux officiers espagnols, infatués des
prétendues merveilles de l’alchimie, vin-
rent un jour proposer à Ribéra de par-
tager avec lui les bénéfices imaginaires
qu’ils prétendaient réaliser, s’il voulait
leur prêter les fonds nécessaires pour fa-
briquer de l’or. L’artiste leur répondit
qu’il savait aussi en faire et que, s’ils
voulaient revenir le lendemain, il leur
montrerait son secret. Fidèles au ren-
dez-vous, les deux alchimistes arrivèrent
à l’heure indiquée et trouvèrent l’ar-
tiste, dans son atelier, occupé à donner
les dernières touches à un tableau. Il les
pria de l’excuser et d’attendre un ins-
tant. Les heures s’écoulèrent et les deux
faiseurs d’or commencèrent à s’impa-
tienter, quand Ribéra appelant un do-
mestique, le chargea de porter le tableau
chez tel marchand qu’il lui désigna et
qui lui compterait, en échange, quatre

cents ducats \ Quand le domestique fut
de retour, jetant les rouleaux d’or sur la
table: cc Voilà, Messeigneurs, dit Ribé-
ra aux visiteurs, l’or que je sais faire ; si
je m’y connais bien il est de bon aloi et
vaut celui que produit l’alchimie. »
Malgré tant de succès, Ribéra jalou-
sait les autres artistes et ce fut chez lui
que se forma cette faction de peintres
qui ne permettaient l’entrée à Naples
d’aucun artiste étranger et qui soute-
naient, à la pointe de l’épée, la supré-
matie de leur maître. On ne peut lui par-
donner l’expulsion des grands artistes :
Annibal Carrache, le Guide, le Josépin,
appelés pour concourir avec lui à la dé-
coration du dôme de Saint-Janvier ;
peut-être faut-il attribuer à ses spadas-
sins la fin déplorable du Dominiquin qui
mourut empoisonné. Ribéra mourut à
l’âge de soixante-neuf ans.
1. Monnaie d’or italienne qui valait 12 frs.

— 211
 
Annotationen