pattes de derrière cachées par celles de
devant ou le dos complètement masqué
par la tête 1. »
Lorsque l’enfant grandit, sa faculté
d’observation se développe ; si le profes-
seur lui signale les erreurs de dessin,
l’enfant les reconnaît ; il devient capable
de les corriger et de les éviter.
Il est indispensable de développer de
bonne heure, chez l’enfant, l’esprit d’ob-
servation et de lui apprendre à dessiner
d’abord, dans les objets, les formes gé-
nérales, les traits caractéristiques. Cette
distinction, ce choix des lignes typiques
sont d’une certaine difficulté que ne sur-
montent pas toujours les grandes per-
sonnes elles-mêmes, cc Sur cent person-
nes, remarque Ruskin, il y en a une
sachant penser ; mais il n’y en a qu’une
sur mille qui sache voir. »
Les enfants, entraînés par leur ima-
gination, observent peu attentivement
les choses et souvent ils en remarquent
certains détails au détriment des gran-
des lignes. Il importe donc de fixer l’at-
tention de l’enfant sur la silhouette des
objets que nous lui demandons de nous
représenter.
Cette généralisation des formes s’im-
pose, même pour les devoirs illustrés li-
brement. En ces sortes d’exercices l’en-
fant donne libre cours à son imagination,
1. Marcel Braunschvig. Op. cit.
et c’est dans ces manifestations de son
goût que nous pouvons mesurer la jus-
tesse de son esprit d’observation.
Certains enfants semblent posséder
naturellement ce don de la représenta-
tion et la mémoire des formes avec le
sentiment juste des proportions. Nous
Dessin de Mlle Françoise Thibaudier
reproduisons (fig.), le dessin d’un en-
fant de dix ans qui crayonne avec facilité
ces croquis d’invention. Les lignes sont
justes, les proportions assez bien obser-
vées, les détails discrets et suffisants. Des
fautes de perspective sont inévitables en
ces dessins ; le sentiment des formes et
l’esprit d’observation ne suppléent pas
à la science des déformations et des rac-
courcis. Il est donc possible d’amener les
enfants à produire des dessins de mé-
moire ou d’invention qui satisfassent le
goût et leur demeurent un exercice utile.
Nous verrons à quelles conditions.
(A suivre) E. L.
— 224 —
Imprimé par Desclée, De Brouwer et Cie Bruges. Belgique.
devant ou le dos complètement masqué
par la tête 1. »
Lorsque l’enfant grandit, sa faculté
d’observation se développe ; si le profes-
seur lui signale les erreurs de dessin,
l’enfant les reconnaît ; il devient capable
de les corriger et de les éviter.
Il est indispensable de développer de
bonne heure, chez l’enfant, l’esprit d’ob-
servation et de lui apprendre à dessiner
d’abord, dans les objets, les formes gé-
nérales, les traits caractéristiques. Cette
distinction, ce choix des lignes typiques
sont d’une certaine difficulté que ne sur-
montent pas toujours les grandes per-
sonnes elles-mêmes, cc Sur cent person-
nes, remarque Ruskin, il y en a une
sachant penser ; mais il n’y en a qu’une
sur mille qui sache voir. »
Les enfants, entraînés par leur ima-
gination, observent peu attentivement
les choses et souvent ils en remarquent
certains détails au détriment des gran-
des lignes. Il importe donc de fixer l’at-
tention de l’enfant sur la silhouette des
objets que nous lui demandons de nous
représenter.
Cette généralisation des formes s’im-
pose, même pour les devoirs illustrés li-
brement. En ces sortes d’exercices l’en-
fant donne libre cours à son imagination,
1. Marcel Braunschvig. Op. cit.
et c’est dans ces manifestations de son
goût que nous pouvons mesurer la jus-
tesse de son esprit d’observation.
Certains enfants semblent posséder
naturellement ce don de la représenta-
tion et la mémoire des formes avec le
sentiment juste des proportions. Nous
Dessin de Mlle Françoise Thibaudier
reproduisons (fig.), le dessin d’un en-
fant de dix ans qui crayonne avec facilité
ces croquis d’invention. Les lignes sont
justes, les proportions assez bien obser-
vées, les détails discrets et suffisants. Des
fautes de perspective sont inévitables en
ces dessins ; le sentiment des formes et
l’esprit d’observation ne suppléent pas
à la science des déformations et des rac-
courcis. Il est donc possible d’amener les
enfants à produire des dessins de mé-
moire ou d’invention qui satisfassent le
goût et leur demeurent un exercice utile.
Nous verrons à quelles conditions.
(A suivre) E. L.
— 224 —
Imprimé par Desclée, De Brouwer et Cie Bruges. Belgique.