La culture esthétique se fait d’elle-
même sans qu’on insiste sur les mots
qui l’expriment directement. Attirer
l’attention des enfants sur un beau site,
sur un noble tableau bien composé, leur
lire une page d’histoire héroïque, leur
parler du devoir, de l’honneur, de la
vertu, leur en montrer la grandeur c’est,
indirectement, les élever vers la beauté.
Tout l’enseignement de l’instituteur
s’imprégnera de beauté : beauté dans le
décor de la classe et sa propreté ; beauté
dans l’illustration des livres et cahiers,
beauté dans Tordre, la bonne tenue, le
travail intelligent ; beauté dans toute la
personne de l’éducateur : tenue, gestes
et paroles.
Si l’instituteur entoure ainsi ses élè-
ves de choses simples, claires, nobles et
belles, l’influence de cette beauté s’exer-
cera sur les âmes, à leur insu.
L’instituteur ne séparera pas non plus
la beauté de la vie ordinaire ; il importe,
au contraire, de montrer ce qu’entre la
beauté révélée par les maîtres et notre
pauvre existence quotidienne, il n’y a
pas solution de continuité », que cette
beauté traduite dans les meilleurs ta-
bleaux demeure vivante autour de nous ;
il nous suffit d’ouvrir les yeux pour la
rencontrer, la discerner, l’admirer et
l’aimer.
L’instituteur prendra garde encore
d’éloigner de l’enfant la laideur et s’il
la rencontre, à l’improviste et inévita-
ble, il en soulignera la hideur, mais sans
insister, et bien vite il détournera les
regards de ses jeunes disciples vers quel-
que image de la beauté.
Toutes les âmes sont faites pour la
beauté ; naturellement nous l’aimons,
nous sommes attirés vers elle, nous cher-
chons à l’approcher, à la posséder. L’ins-
tituteur qui la révèle aux enfants ne doit
pas craindre de voir ses efforts perdus.
Les paroles de beauté ne demeurent ja-
mais stériles ; elles laissent dans les âmes,
des clartés que les luttes de la vie affai-
bliront peut-être chez plusieurs mais qui
ne s’éteindront jamais entièrement.
Quel noble rôle que de faire aimer la
beauté même, d’une seule âme ! C’est
déjà s’élever soi-même et se rapprocher
de Dieu, source et principe de la beauté,
et ce noble résultat, a-t-on dit, « vaut à
lui seul tout l’effort d’une vie. »
E. L.
— 226 —
même sans qu’on insiste sur les mots
qui l’expriment directement. Attirer
l’attention des enfants sur un beau site,
sur un noble tableau bien composé, leur
lire une page d’histoire héroïque, leur
parler du devoir, de l’honneur, de la
vertu, leur en montrer la grandeur c’est,
indirectement, les élever vers la beauté.
Tout l’enseignement de l’instituteur
s’imprégnera de beauté : beauté dans le
décor de la classe et sa propreté ; beauté
dans l’illustration des livres et cahiers,
beauté dans Tordre, la bonne tenue, le
travail intelligent ; beauté dans toute la
personne de l’éducateur : tenue, gestes
et paroles.
Si l’instituteur entoure ainsi ses élè-
ves de choses simples, claires, nobles et
belles, l’influence de cette beauté s’exer-
cera sur les âmes, à leur insu.
L’instituteur ne séparera pas non plus
la beauté de la vie ordinaire ; il importe,
au contraire, de montrer ce qu’entre la
beauté révélée par les maîtres et notre
pauvre existence quotidienne, il n’y a
pas solution de continuité », que cette
beauté traduite dans les meilleurs ta-
bleaux demeure vivante autour de nous ;
il nous suffit d’ouvrir les yeux pour la
rencontrer, la discerner, l’admirer et
l’aimer.
L’instituteur prendra garde encore
d’éloigner de l’enfant la laideur et s’il
la rencontre, à l’improviste et inévita-
ble, il en soulignera la hideur, mais sans
insister, et bien vite il détournera les
regards de ses jeunes disciples vers quel-
que image de la beauté.
Toutes les âmes sont faites pour la
beauté ; naturellement nous l’aimons,
nous sommes attirés vers elle, nous cher-
chons à l’approcher, à la posséder. L’ins-
tituteur qui la révèle aux enfants ne doit
pas craindre de voir ses efforts perdus.
Les paroles de beauté ne demeurent ja-
mais stériles ; elles laissent dans les âmes,
des clartés que les luttes de la vie affai-
bliront peut-être chez plusieurs mais qui
ne s’éteindront jamais entièrement.
Quel noble rôle que de faire aimer la
beauté même, d’une seule âme ! C’est
déjà s’élever soi-même et se rapprocher
de Dieu, source et principe de la beauté,
et ce noble résultat, a-t-on dit, « vaut à
lui seul tout l’effort d’une vie. »
E. L.
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