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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 2.1923/​1924

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No. 11 (1er juillet 1924)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43074#0263
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un autre roi de Pergame, Eumène II,
éleva, sur l’Acropole de Pergame, un
autel colossal en marbre blanc, dédié à
Zeus. Cet autel était porté sur un sou-
bassement à peu près carré surmonté
d’une colonnade ionique doublée d’un
mur.Un escalier monumental, entamant
profondément ce soubassement, condui-
sait à la plate-forme. L’autel était en-
touré, de trois côtés, par une enceinte à
ciel ouvert. Des statues posées sur la
colonnade et deux frises composaient la
décoration de l’édifice. Une des frises se
développait sur le mur de la colonnade,
près de l’autel ; l’autre, la plus impor-
tante, décorait le soubassement. Elle
mesurait une hauteur de 2 m. 30 sur une
longueur totale de 140 mètres et repré-
sentait le Combat des dieux et des
géants, de Zeus et d’Athéna contre les
fils de la Terre. C’était là une allusion
aux événements contemporains : les
Dieux représentaient les Grecs d’Asie ;
les Géants signifiaient les Gaulois. Cette
frise, découverte en 1880, fut transpor-
tée au Musée de Berlin.
Cette œuvre éblouit tout d’abord par
la grandeur imposante des personnages
et l’agitation qui se manifeste dans les
scènes de lutte et de violence. Les atti-
tudes savantes des combattants décon-
certent souvent le bon goût ; l’enflure

des muscles et l’exagération du mouve-
ment, qui semblent nuire d’abord à la
véritable grandeur de l’œuvre, s’atté-
nuent si on la considère à la place qu’elle
devait occuper.
Cette sculpture de l’école de Pergame
s’éloigne beaucoup de la simplicité ana-
tomique des dieux et des lutteurs de Po-
lyclète et de Lvsippe ; elle peut être
comparée au Milon de Puget, à la Mar-
seillaise de Rude,mais ni la Renaissance,
ni le XIXe siècle, au dire de Reinach,
n’ont point produit un ensemble pareil
à cette frise de Pergame. cc Le réalisme
de ces scupltures serait répugnant, écrit
Mrs Lucy Mitchell, s’il n’était tempéré
par une grande beauté des formes. »
L’influence de Pergame se fit sentir
au loin. Cette influence de l’art grec
s’exercait partout où s’établissait la do-
mination hellénique ; Alexandre l’avait
répandue par ses conquêtes ; les Perses
empruntèrent une partie de leurs arts
aux villes grecques qu’ils avaient conqui-
ses. Rome, en présence de la Grèce vain-
cue, lui demandera aussi les leçons de ses
artistes et à mesure que s’étendra la
puissance romaine l’art de la Grèce sou-
mise se répandra par le monde. On re-
trouve ses traces surtout à Rome dans
les œuvres dites gréco-romaines.
(A suivre.)


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