grotesque, l’extraordinaire, la raillerie,
d’oublier le terre-à-terre quotidien dans
quelque bonne lecture sérieuse et récon-
fortante, de fuir tout ce qui serait ca-
pable d’obscurcir en nous le sens de la
beauté.
i) Enfin, un dernier devoir envers la
beauté, c’est Platon qui nous le prescrit :
« Si l’âme ne se fait belle, elle ne verra
point la beauté. »
La perfection selon l’Evangile, la cul-
ture du goût, l’éducation de la sensibi-
lité, l’étude de la science du beau nous
fourniront les moyens de goûter la véri-
table beauté dans la nature et dans l’art.
Nous la reconnaîtrons et l’admirerons
comme le peuple de Florence admirait
la « Dame » (Béatrice) allant par les
rues: cc ceux dont elle s’approchait
étaient saisis d’un sentiment si honnête
qu’ils n’osaient lever les yeux. Elle s’en-
veloppait de son humilité. Et quand elle
avait passé, plusieurs se retiraient en
s’écriant : Celle-ci n’est point une
femme; c’est un des plus beaux anges
du ciel ! »
La Beauté, ange du ciel et fille de la
terre, ne dédaigne pas de se laisser admi-
rer sous le vêtement de la forme maté-
rielle. Nous apprendrons à la discerner
dans la nature et dans l’œuvre d’art.
(A suivre) E. L.
POUR PEINDRE OU DESSINER SUR ÉTOFFE OU SUR RUBAN
Voici une manière intéressante de dessiner
sur étoffe que nous communique une aimable
Abonnée de notre Revue :
Sur une étoffe, sur un ruban de soie qu’il
faut tendre préalablement pour la facilité du
tracé, vous dessinez au pinceau ou à Laide d’une
plume neuve avec une solution très faible de
nitrate d’argent additionnée d’un peu de
gomme arabique. La gomme a pour effet d’é-
paissir la solution et de donner au trait plus de
netteté en diminuant les effets de capillarité qui
sont à craindre lorsque l’on dessine avec de
l’eau sur un tissu.
Votre dessin étant achevé, laissez-le sécher.
D’autre part, dans un vase en faïence ou en
verre, préparez quelques pincées de limaille de
zinc ou simplement des rognures de zinc que
vous recouvrirez d’eau. Vous additionnerez en-
suite d’acide sulfurique. L’eau, le zinc, l’acide
se mêlent en poids égaux.
L’acide, provoquant une réaction sur le zinc,
des vapeurs se dégageront du vase. C’est le
moment d’exposer votre étoffe dessinée à ces
vapeurs qui fixeront l’argent sur le tissu et fe-
ront apparaître votre dessin devenu indélébile.
Il importe de manipuler l’acide avec précau-
tion et de ne pas respirer les vapeurs durant
l’instant assez court que demande leur réaction
sur le trait au nitrate d’argent.
(Communiqué par MUe V. R.)
— 275
d’oublier le terre-à-terre quotidien dans
quelque bonne lecture sérieuse et récon-
fortante, de fuir tout ce qui serait ca-
pable d’obscurcir en nous le sens de la
beauté.
i) Enfin, un dernier devoir envers la
beauté, c’est Platon qui nous le prescrit :
« Si l’âme ne se fait belle, elle ne verra
point la beauté. »
La perfection selon l’Evangile, la cul-
ture du goût, l’éducation de la sensibi-
lité, l’étude de la science du beau nous
fourniront les moyens de goûter la véri-
table beauté dans la nature et dans l’art.
Nous la reconnaîtrons et l’admirerons
comme le peuple de Florence admirait
la « Dame » (Béatrice) allant par les
rues: cc ceux dont elle s’approchait
étaient saisis d’un sentiment si honnête
qu’ils n’osaient lever les yeux. Elle s’en-
veloppait de son humilité. Et quand elle
avait passé, plusieurs se retiraient en
s’écriant : Celle-ci n’est point une
femme; c’est un des plus beaux anges
du ciel ! »
La Beauté, ange du ciel et fille de la
terre, ne dédaigne pas de se laisser admi-
rer sous le vêtement de la forme maté-
rielle. Nous apprendrons à la discerner
dans la nature et dans l’œuvre d’art.
(A suivre) E. L.
POUR PEINDRE OU DESSINER SUR ÉTOFFE OU SUR RUBAN
Voici une manière intéressante de dessiner
sur étoffe que nous communique une aimable
Abonnée de notre Revue :
Sur une étoffe, sur un ruban de soie qu’il
faut tendre préalablement pour la facilité du
tracé, vous dessinez au pinceau ou à Laide d’une
plume neuve avec une solution très faible de
nitrate d’argent additionnée d’un peu de
gomme arabique. La gomme a pour effet d’é-
paissir la solution et de donner au trait plus de
netteté en diminuant les effets de capillarité qui
sont à craindre lorsque l’on dessine avec de
l’eau sur un tissu.
Votre dessin étant achevé, laissez-le sécher.
D’autre part, dans un vase en faïence ou en
verre, préparez quelques pincées de limaille de
zinc ou simplement des rognures de zinc que
vous recouvrirez d’eau. Vous additionnerez en-
suite d’acide sulfurique. L’eau, le zinc, l’acide
se mêlent en poids égaux.
L’acide, provoquant une réaction sur le zinc,
des vapeurs se dégageront du vase. C’est le
moment d’exposer votre étoffe dessinée à ces
vapeurs qui fixeront l’argent sur le tissu et fe-
ront apparaître votre dessin devenu indélébile.
Il importe de manipuler l’acide avec précau-
tion et de ne pas respirer les vapeurs durant
l’instant assez court que demande leur réaction
sur le trait au nitrate d’argent.
(Communiqué par MUe V. R.)
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