DOI issue:
No. 1 (1er octobre 1925)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.43076#0011
lit. C’est au Forum que l’on plaçait les
statues des Romains illustres. Là aussi se
trouvait la colonne trajane.
Le forum de Trajan, conservé jus-
qu’au IXe siècle, fut peu à peu détruit.
Sous le règne de Trajan, Julius Lacer.
rival d’Apollodore de Damas, construi-
sit le pont d’Aleantara.
L’aqueduc qui alimente la fontaine
Pauline (fig. 1), et qui existe encore au-
jourd’hui, remonte au temps de Trajan,
comme le mur qui s’étendait du Rhin au
Danube et que l’on désigne sous le nom
de Mur de Trajan.
Hadrien.
Hadrien ou Adrien, parent
et compatriote de Trajan,
conserve la paix à l’empire ro-
main, relève les monuments et
embellit Rome. Il élève en di-
vers points de la frontière des
camps retranchés avec théâtres,
portiques et forums ; partout il
fait construire de riches monuments ou
relève les anciens ; Athènes, en particu-
lier, fut l’objet de ses soins. Architecte
lui-même, peintre et poète, il voulut ren-
dre à la capitale de la Grèce sa première
splendeur. Un quartier nouveau, élevé
par ses soins le long de l’Ilissus, prit le
nom d’Hadrionopolis 1.
A Rome, sur les bords du Tibre,
Hadrien fit élever un mausolée, connu
sous le nom de môle Hadrien, et que
couronne aujourd’hui le château Saint-
Ange (fig. i).
Ce mausolée mesurait plus de six cents
pieds de circonférence ; il était revêtu de
marbre de Paros. Cette immense ro-
tonde, terminée en gradins, portait au
sommet un quadrige avec la statue
1. Aujourd’hui Andrinople.
d’IIadrien. Le pourtour était garni de
pilastres surmontés de statues grecques,
le tout sur un soubassement carré orné
de festons, de bueranes, avec des ins-
criptions funèbres et des groupes éques-
trés colossaux, en bronze doré, aux qua-
tre angles. Autour du monument régnait
une grille en bronze que surmontaient
des paons dorés ; il en reste deux aux
jardins du Vatican. Le mausolée était
réuni à la ville par le pont Ælius (figA).
En 537 l’édifice était encore intact, mais
Vitigès 1 l’ayant attaqué, les défenseurs
brisèrent les statues pour en lancer les
débris sur les assaillants. Pendant les
trois siècles qui suivirent, le môle Ha-
drien, rattaché aux défenses de la ville,
servit de forteresse.
En 590, une peste effroyable décimait
Rome ; le pape Grégoire le Grand, dé-
solé de cette calamité, ordonna une pro-
cession générale au tombeau de saint
Pierre pour demander la cessation du
fléau. Le pape, pieds nus, guidait le cor-
tège ; au moment où les pénitents tra-
versaient le Tibre sur le pont Ælius,
saint Grégoire vit sortir des nuées et ap-
paiaître sur le môle, l’archange saint
Michel remettant au fourreau une épée
1. Vitigès, roi des Ostrogoths d’Italie (536-540),
vaincu par Bélisaire.
fig. 2. Pont Ælius et château Saint-Ange
statues des Romains illustres. Là aussi se
trouvait la colonne trajane.
Le forum de Trajan, conservé jus-
qu’au IXe siècle, fut peu à peu détruit.
Sous le règne de Trajan, Julius Lacer.
rival d’Apollodore de Damas, construi-
sit le pont d’Aleantara.
L’aqueduc qui alimente la fontaine
Pauline (fig. 1), et qui existe encore au-
jourd’hui, remonte au temps de Trajan,
comme le mur qui s’étendait du Rhin au
Danube et que l’on désigne sous le nom
de Mur de Trajan.
Hadrien.
Hadrien ou Adrien, parent
et compatriote de Trajan,
conserve la paix à l’empire ro-
main, relève les monuments et
embellit Rome. Il élève en di-
vers points de la frontière des
camps retranchés avec théâtres,
portiques et forums ; partout il
fait construire de riches monuments ou
relève les anciens ; Athènes, en particu-
lier, fut l’objet de ses soins. Architecte
lui-même, peintre et poète, il voulut ren-
dre à la capitale de la Grèce sa première
splendeur. Un quartier nouveau, élevé
par ses soins le long de l’Ilissus, prit le
nom d’Hadrionopolis 1.
A Rome, sur les bords du Tibre,
Hadrien fit élever un mausolée, connu
sous le nom de môle Hadrien, et que
couronne aujourd’hui le château Saint-
Ange (fig. i).
Ce mausolée mesurait plus de six cents
pieds de circonférence ; il était revêtu de
marbre de Paros. Cette immense ro-
tonde, terminée en gradins, portait au
sommet un quadrige avec la statue
1. Aujourd’hui Andrinople.
d’IIadrien. Le pourtour était garni de
pilastres surmontés de statues grecques,
le tout sur un soubassement carré orné
de festons, de bueranes, avec des ins-
criptions funèbres et des groupes éques-
trés colossaux, en bronze doré, aux qua-
tre angles. Autour du monument régnait
une grille en bronze que surmontaient
des paons dorés ; il en reste deux aux
jardins du Vatican. Le mausolée était
réuni à la ville par le pont Ælius (figA).
En 537 l’édifice était encore intact, mais
Vitigès 1 l’ayant attaqué, les défenseurs
brisèrent les statues pour en lancer les
débris sur les assaillants. Pendant les
trois siècles qui suivirent, le môle Ha-
drien, rattaché aux défenses de la ville,
servit de forteresse.
En 590, une peste effroyable décimait
Rome ; le pape Grégoire le Grand, dé-
solé de cette calamité, ordonna une pro-
cession générale au tombeau de saint
Pierre pour demander la cessation du
fléau. Le pape, pieds nus, guidait le cor-
tège ; au moment où les pénitents tra-
versaient le Tibre sur le pont Ælius,
saint Grégoire vit sortir des nuées et ap-
paiaître sur le môle, l’archange saint
Michel remettant au fourreau une épée
1. Vitigès, roi des Ostrogoths d’Italie (536-540),
vaincu par Bélisaire.
fig. 2. Pont Ælius et château Saint-Ange