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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 4.1925/​1926

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No. 2 (1er novembre 1925)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43076#0033
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On disait d’un satyre endormi, modelé
par Stratonicos 1 : «Ce satyre n’est pas
l’ouvrage de Stratonicos ; l’artiste l’a pris
tout endormi et posé sur cette pierre. Il
dort, parles-en tout bas, de crainte que
tu ne l’éveilles. — C’est le statuaire qui
l’a endormi; pousse-le, tu l’éveilleras ».
On faisait dire à Niobé : « Les dieux
me changèrent en pierre ; Praxitèle,
animant cette pierre, a fait revivre
Niobé. »
On pourrait multiplier ces citations ;
elles prouvent que le peuple grec, ou-
blieux des grands principes de la belle
école de Phidias, cherchait dans l’œuvre
d’art la copie du réel, ou du moins l’imi-
tation de la nature. Et pourtant le
trompe-l’œil, ne peut être le but de
l’art. L’illusion devient même insuppor-
table si elle est poussée à l’excès. Comme
1. Artiste de PEeole de Pergame.

le remarque V. Cousin, si je voyais
qu’Iphigénie est sur le point d’être im-
molée par son père, à vingt pas de moi,
je sortirais de la salle frémissant d'hor-
reur.
« A ses origines l’art a un caractère
typique, hiératique, symbolique, et cela
aussi haut que l’on remonte. Dès le prin-
cipe l’art est un langage ; ses éléments
sont des signes quoique des signes gros-
siers. L’art égyptien, l’art assyrien, sont
suggestifs sur ce point. Il est évident que
les artistes n’ont pas voulu copier la na-
ture ; la cause excitatrice a été non le be-
soin d’imiter, mais celui de symboliser
une idée2. »
L’art ne sera donc pas la copie exacte
de la nature mais son interprétation qui
variera selon le tempérament de l’artiste.
(A suivre).
2. Tonnelle. Fragments sur l’art et la philos.


GAINSBOROUGH, DÉTECTIVE

Les peintres doivent parfois le début de leur
renommée à de singuliers hasards. Gainsbo-
rougdi, dont le portrait de « la comtesse de
Chesterfield » vient de se vendre près de dix-
huit mille livres, resta longtemps fort obscur,
sans que ses contemporains ni lui-même eussent
soupçonné son talent.
Il vivait humblement à Sudbury, lorsqu’un
jour il fut frappé par la physionomie singulière
d’un individu qui, par-dessus le mur de son
jardin, lorgnait avec envie les poires de son es-
palier. Gainsborough saisit un bout de planche

et fit une rapide esquisse du curieux, esquisse
si vivante que nombre de propriétaires voisins
y reconnurent le pillard qui dépouillait leurs
vergers. Confronté avec son image, l’homme
consterné s’avoua coupable, et comme ses ac-
cusateurs ne paraissaient nullement enclins à
l’indulgence, il accepta de s’engager comme sol-
dat pour éviter la prison. Le détective d’occa-
sion à qui l’on devait sa capture fut vivement
félicité et dut à cet incident bizarre le premier
succès de sa carrière.

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