DOI Heft:
No. 2 (1er novembre 1925)
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Les villes d’art
BAYEUX L
La ville de Baveux s’élève sur le penchant de
deux modestes collines que sépare l’Aure, au
milieu de grandes plaines dominées par la cathé-
drale.
La légende raconte que la ville aurait été fon-
dée en l'an 2200 avant Jésus-Christ par- Samo-
thès, roi des Gaels ; des historiens plus précis
font remonter cet événement à l’an 1193 avant
l’ère chrétienne. La ville aurait pour fondateur
Relus, roi de Babylone, d’où son nom : Bajo-
cassium, Bajoca, Bajias, Bayex, Bayeux.
Bayeux, capitale d’un peuple gaulois, les
Bodiocasses, avait à cette époque, une certaine
importance. Sous la domination romaine on v
frappait monnaie. Son temple, qui se trouvait à
l'emplacement de la cathédrale, était dédié
sans doute au dieu Belenus, l’Apollon gaulois.
Des fouilles opérées au milieu du XIXe siècle
mirent à jour un aqueduc qui amenait à la ville
les eaux prises à peu de distance et alimentait
les Tliermes. Des médailles découvertes à la
même époque, remontent de Trajan à
Gratien.
La cité des Baiocasses est devenue un
diocèse après le IVe siècle ; les troupes
de Henri Ier pillèrent le trésor de la ca-
thédrale lors de l’incendie qui la détrui-
sit en l’an 1105.
Les légendes relatives à saint Exu-
père, saint Rufinien, saint Loup, saint
Floxel, saint Vigor, -se retrouvent dans
les églises élevées autour de Bayeux et
sur les monuments de cette ville. On a
découvert les tombes des premiers évê-
ques : saint Rufinien, saint Manvieu,
saint Contest, saint Patrice, saint Ger-
bold, saint Frambold, -saint Geretrand.
Henri Ier assiégea Bayeux en avril
1105 et incendia la ville.
Au XIIIe siècle, après la conquête de
la Normandie par Philippe-Auguste,
Bayeux connut la paix et la prospérité.
C’est à cette époque cpie remonte l’Hô-
tel-Dieu, bâti par l’évêque Robert des
Ablèges et dont la curieuse salle à trois
nefs a été refaite en 1823. La Lanterne
des morts date du même XIIIe ; c’est
une sorte de cheminée cylindrique en
forme de colonne coiffée d’une pyramide
conique assez élancée, percée de trous
et portée sur des eolonnettes. Sous
Charles V, en 1368, les Anglais étant à
peu près expulsés de Normandie, on re-
bâtit les murailles de la ville. Bayeux
fut reprise par les Anglais, puis recon-
quise par Charles VU en mai 1450.
La ville de Bayeux fut toujours, avant tout,
un marché agricole. On y fabriquait des par-
chemins et des pels à écrire ; les cuisiniers,
serruriers, tailleurs, marchands de drap y
avaient leurs corporations. A cette époque re-
montent les belles maisons de bois qui donnent
1. D’après Henri Prentoux. Caen et Bayeux, Librai-
rie Laurens, rue de Tournon, Paris.
12 —
BAYEUX L
La ville de Baveux s’élève sur le penchant de
deux modestes collines que sépare l’Aure, au
milieu de grandes plaines dominées par la cathé-
drale.
La légende raconte que la ville aurait été fon-
dée en l'an 2200 avant Jésus-Christ par- Samo-
thès, roi des Gaels ; des historiens plus précis
font remonter cet événement à l’an 1193 avant
l’ère chrétienne. La ville aurait pour fondateur
Relus, roi de Babylone, d’où son nom : Bajo-
cassium, Bajoca, Bajias, Bayex, Bayeux.
Bayeux, capitale d’un peuple gaulois, les
Bodiocasses, avait à cette époque, une certaine
importance. Sous la domination romaine on v
frappait monnaie. Son temple, qui se trouvait à
l'emplacement de la cathédrale, était dédié
sans doute au dieu Belenus, l’Apollon gaulois.
Des fouilles opérées au milieu du XIXe siècle
mirent à jour un aqueduc qui amenait à la ville
les eaux prises à peu de distance et alimentait
les Tliermes. Des médailles découvertes à la
même époque, remontent de Trajan à
Gratien.
La cité des Baiocasses est devenue un
diocèse après le IVe siècle ; les troupes
de Henri Ier pillèrent le trésor de la ca-
thédrale lors de l’incendie qui la détrui-
sit en l’an 1105.
Les légendes relatives à saint Exu-
père, saint Rufinien, saint Loup, saint
Floxel, saint Vigor, -se retrouvent dans
les églises élevées autour de Bayeux et
sur les monuments de cette ville. On a
découvert les tombes des premiers évê-
ques : saint Rufinien, saint Manvieu,
saint Contest, saint Patrice, saint Ger-
bold, saint Frambold, -saint Geretrand.
Henri Ier assiégea Bayeux en avril
1105 et incendia la ville.
Au XIIIe siècle, après la conquête de
la Normandie par Philippe-Auguste,
Bayeux connut la paix et la prospérité.
C’est à cette époque cpie remonte l’Hô-
tel-Dieu, bâti par l’évêque Robert des
Ablèges et dont la curieuse salle à trois
nefs a été refaite en 1823. La Lanterne
des morts date du même XIIIe ; c’est
une sorte de cheminée cylindrique en
forme de colonne coiffée d’une pyramide
conique assez élancée, percée de trous
et portée sur des eolonnettes. Sous
Charles V, en 1368, les Anglais étant à
peu près expulsés de Normandie, on re-
bâtit les murailles de la ville. Bayeux
fut reprise par les Anglais, puis recon-
quise par Charles VU en mai 1450.
La ville de Bayeux fut toujours, avant tout,
un marché agricole. On y fabriquait des par-
chemins et des pels à écrire ; les cuisiniers,
serruriers, tailleurs, marchands de drap y
avaient leurs corporations. A cette époque re-
montent les belles maisons de bois qui donnent
1. D’après Henri Prentoux. Caen et Bayeux, Librai-
rie Laurens, rue de Tournon, Paris.
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