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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 4.1925/​1926

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No. 4 (1er janvier 1926)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43076#0080
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La Sainte Vierge.
Pendant longtemps l’attitude de la Sainte
Vierge fut celle de l’adoration, de la médita-

la divine Mère prend l’Enfant sur ses genoux,
le montre aux Rois, elle en est fière. Chez Ru-
bens, Tiepolo, Véronèse, elle n’adore plus, elle
règne ; elle ne regarde plus
l’Enfant, mais les rois proster-
nés. C’est la Reine des Cieux,
« la Régente terrienne, l’Em-
perière des infernaux Palus ».
Dans l’Adoration des bergers
de Rubens (Munich) elle dé-
couvre, d’un geste noble et
triomphant, le petit Dieu
qu’elle veut bien montrer à la
foule, qu’elle se sent libre de
cacher si elle le veut, qui n’est
plus tant son Dieu que son fils,
qu’elle montre avec une sorte
d’orgueil royal.
Avec les Modernes, cet or-
gueil royal s’est adouci, il s’est
fondu en orgueil maternel.
Avec le Corrège, la Vierge ne
pense plus aux hommages des
visiteurs ; elle pense à l’Enfant
dont elle est fière. Même sen-
timent chez les Vierges contem-
poraines, chez Burne-Jones :
joie inquiète qui lui fait pres-
ser l’Enfant sur son cœur
comme pour le soustraire à
l’avenir menaçant.
En résumé, ce fut d’abord le
duo de la grâce et de l’adora-
tion ; ce fut ensuite le duo de
la faiblesse de l’Enfant-Dieu,
qui n’est plus qu’un Dauphin,
et du triomphe de la Mère qui
est devenue une Reine. Enfin,
ce fut le duo plus humain, mais
non moins divin par tout ce
qu’il contient de mystérieux,
de la faiblesse de l’Enfant qui
sauvera le monde et de la pro-
tection d’une femme faible que
soutient sa foi.

Saint Joseph.

fig. 2. Fra Angelico. Adoration des Mages. (Reliquaire du couvent
de Saint Marc à Florence)

tion, de la prière respectueuse et recueillie.
Quand viennent les Mages, les artistes lui don-
nent une nouvelle attitude et plus d’expression ;

Saint Joseph apparaît bien
loin derrière la Sainte Vierge
dans l’esthétique des Noëls.
Jamais on ne le trouve au
premier plan. Dans les simples Nativités, au
même plan que la Sainte Vierge, il prie à
genoux ; mais dès que paraissent les bergers

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