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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 4.1925/​1926

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No. 4 (1er janvier 1926)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43076#0094
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Savoparole et
Savonarole (F rère Jérôme), naquit à Fer-
rare, le 21 septembre 1452 et mourut à Flo-
rence, le 23 mai 1498. Tout enfant il manifesta
un caractère sérieux, méditatif ; il ne témoi-
gnait d’aucun attrait pour les jeux de son âge.
Destiné à la carrière médicale, il reçut une
éducation sérieuse et soignée. Il étudia parti-
culièrement la philosophie d’Aristote, de Pla-
ton, et la Somme théologique de saint Thomas
d’Aquin.
A l’âge de vingt-deux ans, il entra chez les


Savonarolk
(D’après un tableau de fra Bartholomeo.
Musée de Saint Marc à Florence)

Dominicains de Bologne où il termina ses étu-
des et fut chargé d’enseigner la philosophie et
la métaphysique. Savonarole se livra, en même
temps, à une étude approfondie de l’Ecriture
Sainte et des Pères de l’Eglise. En 1482, il
prêchait un carême à la cathédrale de Florence
mais n’obtenait aucun succès. Envoyé en Lom-
bardie il résolut de se former à la prédication

l’art Florentin
et se livra à l’enseignement. En 1483 il explique
l’Apocalypse à Brescia et cette étude exerce
une grande influence sur son esprit. Une pensée
le poursuit : l’Eglise ne s’est jamais trouvée
dans une situation aussi déplorable qu’à son
époque. Il résolut dès lors de se livrer à la ré-
forme des mœurs. Savonarole passe ensuite
quelque temps à Reggio où il se lie d’amitié
avec Pie de la Mirandole et revient à Florence,
en 1489, comme prieur du couvent de Saint-
Marc. De nouveau il paraît dans la chaire de la
cathédrale, mais il est transformé. A défaut
d'agrément il possède une éloquence véhé-
mente, brusque et enflammée. Lorsque l’on vit
ce moine, à la démarche fière et grave, au vi-
sage ascétique, aux mœurs exemplaires, dé-
ployer des images apocalyptiques pour annon-
cer, d’une voix tonnante, les catastrophes prê-
tes à fondre sur l’Italie, le peuple et les lettrés
se sentirent pris d’une sorte de terreur. La foule
accourut si nombreuse à ses sermons que l’on
dut construire des galeries spéciales dans la
cathédrale pour la loger et la contenir.
Laurent de Médicis était, en ce moment, à la
tête du gouvernement de Florence ; la ville
oubliait, au milieu des plaisirs, les soucis de la
liberté. Savonarole tonna contre la mollesse et
les vices de ses concitoyens et contre la fastueuse
tyrannie des Médicis. Son influence sur les es-
prits devint bientôt énorme. Il réforma le mo-
nastère de San Marco et y imposa la règle dans
sa rigueur primitive. A sa voix les femmes firent
disparaître leurs parures immodestes, les débi-
teurs payèrent leurs dettes.
Laurent laissa d’abord le moine prêcher li-
brement, puis il le fit prier de modérer son
langage, mais Savonarole n’en continua pas
moins ses prédications véhémentes et lui fit ré-
pondre que le jugement de Dieu l’attendait sous
peu. Sentant sa fin approcher, Laurent fit ap-
peler le moine (1492) qui exigea de lui la res-
titution des biens mal acquis et le rétablisse-
ment de la Constitution de Florence. Après la
mort de Laurent qui avait repoussé les deman-
des de Savonarole, l’influence du Dominicain
s’accrut encore. Il annonça, comme un pro-
phète, l’arrivée du prochain Cvrus qui devait
renverser le gouvernement des Médicis et ré-
former ce qui était déformé. L’entrée de
Charles VII à Florence sembla donner raison
au moine et confirmer sa mission de réforma-
teur.

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