DOI Heft:
No. 4 (1er janvier 1926)
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Seigneurie, vingt mille écus. On lui répondit en
plaçant, sur un fauteuil, au sommet de la pyra-
mide, son portrait comme celui du Prince de
toutes ces vanités. Dans les processions organi-
sées par Savonarole, l’art
jouait le principal rôle par
la composition des tableaux
vivants.
L’influence de Savonarole
se manifeste dans la conver-
sion des peintres, le choix
des sujets de leurs tableaux,
la façon de les présenter.
Les Episodes de l’Evangile
les plus tristes et les plus
dramatiques redeviennent à
la mode : descentes de croix,
mises au tombeau, lamenta-
tions, vierges de pitié (vier-
ges portant le Christ mort
-sur leurs genoux). Dans ces
scènes figuraient des person-
nages graves, simplement
émus, tendres et pieux. A
cette influence du Domini-
cain on doit la Mise au tom-
beau mouvementée et poi-
gnante de Botticcelli (Mu-
sée de Munich) ; la calme
Pieta, si noblement résignée
de Pérugin (Musée de Flo-
rence) ; le groupe célèbre de
Michel-Ange, à Saint-Pierre
de Home.
L’épopée triomphale du
moine s’acheva en sanglante
tragédie. Les marchands,
les financiers,les raisonneurs
et les noceurs, la philoso-
phie libre et les politiciens
pratiques suscitent des en-
nemis à Savonarole qui est
assiégé dans son couvent,
emprisonné, torturé et enfin
brûlé vif devant le Palais
de la Seigneurie, le 23 mai
1498. Les cendres du réfor-
mateur furent jetées dans l’Arno. Une réaction
se produisit, le lendemain de sa mort, en faveur
de Savonarole. Plus tard, Paul III déclara héré-
tique quiconque attaquerait sa mémoire.Paul IV
fit examiner ses ouvrages qui furent déclarés
irréprochables et Benoît XII, dans livre de la
Béatification des Serviteurs de Dieu, le place au
nombre des saints.Longtemps encore la querelle
des Piagnoni, les Pleureurs, partisans de Savona-
role, et des Arrabiati, les Enragés, partisans des
Médicis, ensanglantèrent les rues et troublèrent
les familles de Florence. Les artistes lui furent
Fresque de Giolto au Musée national de Florence.
fidèles, surtout Botticcelli. Rien de plus émou-
vant que la Nativité de cet ariste, peinte en
1500, deux ans après la mort de Savonarole.
(Londres, National Galleiy). La Cène de Léo-
nard de Vinci, le Jugement dernier de Luca
Signorelli témoignent aussi de l’influence du ré-
formateur.
Michel-Ange, qui avait quatorze ans lors des
Le Dante.
plaçant, sur un fauteuil, au sommet de la pyra-
mide, son portrait comme celui du Prince de
toutes ces vanités. Dans les processions organi-
sées par Savonarole, l’art
jouait le principal rôle par
la composition des tableaux
vivants.
L’influence de Savonarole
se manifeste dans la conver-
sion des peintres, le choix
des sujets de leurs tableaux,
la façon de les présenter.
Les Episodes de l’Evangile
les plus tristes et les plus
dramatiques redeviennent à
la mode : descentes de croix,
mises au tombeau, lamenta-
tions, vierges de pitié (vier-
ges portant le Christ mort
-sur leurs genoux). Dans ces
scènes figuraient des person-
nages graves, simplement
émus, tendres et pieux. A
cette influence du Domini-
cain on doit la Mise au tom-
beau mouvementée et poi-
gnante de Botticcelli (Mu-
sée de Munich) ; la calme
Pieta, si noblement résignée
de Pérugin (Musée de Flo-
rence) ; le groupe célèbre de
Michel-Ange, à Saint-Pierre
de Home.
L’épopée triomphale du
moine s’acheva en sanglante
tragédie. Les marchands,
les financiers,les raisonneurs
et les noceurs, la philoso-
phie libre et les politiciens
pratiques suscitent des en-
nemis à Savonarole qui est
assiégé dans son couvent,
emprisonné, torturé et enfin
brûlé vif devant le Palais
de la Seigneurie, le 23 mai
1498. Les cendres du réfor-
mateur furent jetées dans l’Arno. Une réaction
se produisit, le lendemain de sa mort, en faveur
de Savonarole. Plus tard, Paul III déclara héré-
tique quiconque attaquerait sa mémoire.Paul IV
fit examiner ses ouvrages qui furent déclarés
irréprochables et Benoît XII, dans livre de la
Béatification des Serviteurs de Dieu, le place au
nombre des saints.Longtemps encore la querelle
des Piagnoni, les Pleureurs, partisans de Savona-
role, et des Arrabiati, les Enragés, partisans des
Médicis, ensanglantèrent les rues et troublèrent
les familles de Florence. Les artistes lui furent
Fresque de Giolto au Musée national de Florence.
fidèles, surtout Botticcelli. Rien de plus émou-
vant que la Nativité de cet ariste, peinte en
1500, deux ans après la mort de Savonarole.
(Londres, National Galleiy). La Cène de Léo-
nard de Vinci, le Jugement dernier de Luca
Signorelli témoignent aussi de l’influence du ré-
formateur.
Michel-Ange, qui avait quatorze ans lors des
Le Dante.