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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 4.1925/​1926

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No. 5 (1er février 1926)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43076#0118
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Les artistes célèbres
ANDREA DEL SARTO

André Vanucchi, né à Florence en 1488, dut
à la profession de son père, qui était tailleur,
le surnom de Sarto sous lequel il est connu. On
le mit en apprentissage chez un orfèvre et il
copiait, avec une rare perfection, les dessins
qu’on lui donnait à exécuter sur l’or et sur
l’argent. Souvent, le jeune artiste remplaçait
les fleurs et les arabesques qu'il avait à repro-
duire par des motifs beaucoup plus jolis. Le
maître ayant reconnu que son jeune élève avait
plus de goût et de talent que les artistes aux-


quels il demandait des croquis imparfaits, char-
gea André de faire lui-même les modèles. Bien-
tôt le jeune orfèvre voulut étudier la peinture
ef son père le plaça chez un peintre de sa con-
naissance. Celui-ci, reconnaissant en son jeune
apprenti des dispositions peu ordinaires pour les
beaux-arts, le fit entrer chez Pietro di Cosimo.
Cet artiste était le plus terrible original qu’on
eût jamais vu, mais André supporta toutes les

brusqueries de son caractère parce que, dans
cet atelier, il faisait de grands progrès.
L’amour de son art donna longtemps à André
la force de tout supporter. Devenu aussi habile
que Cosimo il ne voulait pas le quitter encore
parce qu’il lui semblait que c’était manquer à
la reconnaissance; mais le maître mit fin à ses
irrésolutions en le chassant, un jour où André
venait d’achever un tableau plus beau qu’aucun
de ceux que Pietro eût faits. Le jeune peintre
se réjouit d’abord de se sentir libre, mais il
était inconnu et pauvre, sans travail et sans
pain. Quelques dessins vendus chez un brocan-
teur lui fournirent de quoi vivre au jour le jour,
acheter des pinceaux et des couleurs.
André passait une grande partie de son temps
à copiei- les cartons de Léonard de Vinci et à
étudier ses belles fresques. Beaucoup d’ai'tis-
tes se livraient au même travail, mais naturel-
lement timide et modeste, André n’osant leur
parler. Il y en avait un, cependant, dont l’air
doux et agréable lui plaisait beaucoup ; c’était
Francesco Francia. De son côté, celui-ci pré-
venu par la physionomie d’André se rapprocha
de lui ; ils devinrent de véritables amis.
Les deux amis trouvèrent du travail chez des
religieux et leur réputation grandit bien vite
en même temps que leur venaient de riches
commandes. Malheureusement Andréa de] Sarto
épousa une femme peu digne de lui qui le perdit.
François Ier ayant appelé à sa Cour le jeune
artiste, celui-ci renonça bientôt à cette bonne
fortune pour retourner en Italie. Malgré les
efforts de son ami Francia, André laissa périr
en lui le feu sacré du génie et ne produisit plus
de belles œuvres qu’à de rares intervalles. Son
Sacrifice d’Abraham (Dresde), sa Charité
(Louvre), sa Sainte. Famille (I.ouvre), comp-
tent parmi ses meilleurs tableaux. Ses vierges
sont fort belles mais elles n’ont, rien de céleste ;
sa couleur est agréable et le jeu de ses dra-
peries offre une grâce véritable.
Andréa de! Sarto mourut de la peste en 1530.

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