DOI Heft:
No. 7 (1er avril 1926)
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L’Enluminure
Lettres ornées. (Suite)
Les enlumineurs de toutes les époques se
sont donné libre carrière pour décorer les let-
trines de leurs manuscrits ; les uns, à la manière
des calligraphies romans, conduisent leur trait
d’arabesque suivant des contours géométriques
fig. 1. Lettre à bestioles et enroulements
et rigides ; dans les champs internes ils mêlent
des entrelacs, des bestioles (fig.)- D’autres
unissent aux formes rigides la souplesse des en-
Les bourgeons simples ou repliés sur eux-
mêmes ont été fort employés par les enlumi-
neurs du moyen-âge qui en ont tiré de fort jolis
effets. Parfois ils ont associé la forme géomé-
trique aux ornements empruntés à la plante et
ont composé des lettrines d’un grand caractère
(fig- 3).
Lettres ornées au pinceau.
Le scribe du moyen-âge décorait joliment de
filigranes les majuscules de son texte. Du
XIIIe au XVIe siècle ces ornements à la plume
s’approprient merveilleusement à la lettrine et
demeurent, pour la marge, une belle décora-
tion. Le scribe ne travaillait point seul ; à côté
de lui l’enlumineur, aussi patient que le minia-
turise, réclamait sa part dans l’ornementation
du manuscrit et il savait couvrir de riches let-
trines les espaces ménagés en blanc par le co-
piste. Le décor de ces lettres est généralement
simple, gracieux pourtant, et bien stylisé. Les
aplats de la lettre, dans leurs parties les plus
larges, sont ornés de traits blancs contournés
en festons et spirales, de stries, perlés, ondes
et palmettes.
fig. 2 et 3. Lettres ornées
roulements. Des franges, des perlés, des cré-
tages décorent le trait qui contourne la lettre.
Quelques longs traits lancés de ce contour des
lettres, ornent les marges mais sans jamais dé-
border sur le texte (fig. 2).
Le champ interne de la lettre s’agrémente
de rinceaux enroulés qui s’épanouissent en
fleurs et bourgeons d’une grande simplicité de
contours. Des dragons se mêlent parfois à ces
dessins. L’époque romane abonde en lettres or-
163 —
Lettres ornées. (Suite)
Les enlumineurs de toutes les époques se
sont donné libre carrière pour décorer les let-
trines de leurs manuscrits ; les uns, à la manière
des calligraphies romans, conduisent leur trait
d’arabesque suivant des contours géométriques
fig. 1. Lettre à bestioles et enroulements
et rigides ; dans les champs internes ils mêlent
des entrelacs, des bestioles (fig.)- D’autres
unissent aux formes rigides la souplesse des en-
Les bourgeons simples ou repliés sur eux-
mêmes ont été fort employés par les enlumi-
neurs du moyen-âge qui en ont tiré de fort jolis
effets. Parfois ils ont associé la forme géomé-
trique aux ornements empruntés à la plante et
ont composé des lettrines d’un grand caractère
(fig- 3).
Lettres ornées au pinceau.
Le scribe du moyen-âge décorait joliment de
filigranes les majuscules de son texte. Du
XIIIe au XVIe siècle ces ornements à la plume
s’approprient merveilleusement à la lettrine et
demeurent, pour la marge, une belle décora-
tion. Le scribe ne travaillait point seul ; à côté
de lui l’enlumineur, aussi patient que le minia-
turise, réclamait sa part dans l’ornementation
du manuscrit et il savait couvrir de riches let-
trines les espaces ménagés en blanc par le co-
piste. Le décor de ces lettres est généralement
simple, gracieux pourtant, et bien stylisé. Les
aplats de la lettre, dans leurs parties les plus
larges, sont ornés de traits blancs contournés
en festons et spirales, de stries, perlés, ondes
et palmettes.
fig. 2 et 3. Lettres ornées
roulements. Des franges, des perlés, des cré-
tages décorent le trait qui contourne la lettre.
Quelques longs traits lancés de ce contour des
lettres, ornent les marges mais sans jamais dé-
border sur le texte (fig. 2).
Le champ interne de la lettre s’agrémente
de rinceaux enroulés qui s’épanouissent en
fleurs et bourgeons d’une grande simplicité de
contours. Des dragons se mêlent parfois à ces
dessins. L’époque romane abonde en lettres or-
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