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Iconographie et Symbolisme '

NOTIONS GÉNÉRALES

Dès son origine, l’Eglise enseigne aux
fidèles leurs destinées éternelles ; elle
leur apprend les vérités qu’il faut croire,
les devoirs à pratiquer ; elle parle de ré-
compense pour la vertu, de châtiment
pour le péché. Cette doctrine, l’Eglise
l’enseigne dans les chaires sacrées, elle
la fait écrire en des représentations
peintes ou sculptées dans les galeries
des Catacombes, sur le portail des basi-
liques et les verrières des cathédrales.
Ces images sont là comme un livre ou-
vert sous les yeux des savants comme des
ignorants. Pour ces derniers surtout,
peintures et sculptures exposent notre
origine, la nature de notre âme, notre
fin, les moyens d’y parvenir, le sacrifice
de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour
nous sauver, l’établissement de l’Eglise,
la lutte du bien contre le mal, le conflit
des vertus et des vices, la mort, le juge-
ment, le ciel et l’enfer.
Dès leur entrée dans l’église les
fidèles aperçoivent ces sculptures et
peintures qui résument la doctrine chré-
tienne et lorsque, de la chaire sacrée,
le prédicateur enseigne les saintes vé-
rités,sa parole prend une forme concrète
et ne tombe point dans des cœurs
déserts.
En 1025 un synode d’Arras déclarait
que les illettrés contemplaient dans les
linéaments de la peinture ce qu’ils
n’avaient pas appris à lire et ce qu’ils ne
pouvaient voir dans l’écriture.
Déjà le pape saint Grégoire avait
blâmé sévèrement Sérénus, évêque de

Marseille, qui avait fait détruire des
saintes images sous prétexte d’idolâtrie
de la part des fidèles. « La peinture, lui
écrit saint Grégoire, est le livre des
ignorants ; il ne faut pas leur enlever le
moyen le plus efficace peut-être poul-
ies amener à la connaissance de la vé-
rité 2. »
En Orient comme en Occident on
retrouve les mêmes scènes bibliques,
évangéliques ou apocalyptiques ; les lé-
gendes apparaissent sous les mêmes
traits, avec quelques variantes toutefois
qui ne leur enlèvent rien d’essentiel.
Les artistes grecs rendent avec servilité
l’Ecriture, la théologie, l’enseignement
des Pères. L’artiste latin est plus libre
dans son interprétation, mais il ne s’é-
carte pas de la vérité. Le premier est
esclave de la lettre, le second en exprime
le sens.
L’Eglise ne s’est pas contentée d’ins-
truire les fidèles par l’enseignement oral
et de leur donner les leçons écrites par
les peintres et les sculpteurs ; elle a mis
à profit l’art dramatique pour tendre au
même but. La représentation des Mi-
racles et des Mystères mettait en action
les personnages peints sur les verrières,
sculptés sur les chapiteaux, incrustés
dans les voussures. On jouait, dans les
cathédrales, ces miracles de saint Nico-
las et de saint Martin, ces mystères de
l’Annonciation et de la Nativité que
l’art du dessin avait figurés dans les
1. D’après Didron et l'abbé Crosnier. Iconographie,
chrétienne.
2. S. Grégoire. Lettres, liv. IX, chap. 9.

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