DOI Heft:
No. 1 (1er octobre 1926)
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intelligent ; son métier, qu’il fait volontiers,
lui paraîtra le plus beau, puisque « la beauté,
c’est l’expression de la joie qu'on a mise dans
le travail. » (W. Morris).
r/artisan .de l’Ecole Saint-Luc ignore le
caprice d’art autant que le sensualisme acadé-
La tête dans les métiers. La gravure.
mique ; il obéit à une technique saine, ration-
nelle, vigoureuse et précise. Il compose, mais
dans l’ordre, d’accord avec la raison ; il est
ennemi du flou, de la pochade, de l’inachevé,
moral, condition du travail utile et du progrès.
Les modèles eux-mêmes apportent à l’ap-
prenti de l’Ecole Saint-Luc un peu de l’âme des
aïeux ; la pensée des vieux maîtres d’œuvres est
encore vivante en cette figure de pierre propo-
sée à son étude , elle vibre en cette fresque aux
tons pâlis, et cette communion à l’âme si noble-
ment humaine des grands « ymagiers » élève
l’âme du jeune artisan, tandis que l’enseigne-
ment religieux et la prière le fixent dans le
devoir.
En chacun de ses élèves, l'Ecole Saint-Luc
suscite ainsi, vers l’art et la vertu, des efforts
générateurs de volonté et de talent. C’est qu’en
chaque artisan sommeillent « des virtualités in-
complètes, des dispositions, des habitudes qui
sont des pouvoirs, des capacités, et attendent
une occasion pour se révéler. » Le programme
sait éveiller ces énergies. De ce potentiel d’ini-
tiative, l’Ecole Saint-Luc fait naître de bonnes
actions et des œuvres belles ; elle tourne vers le
bien et le beau les jeunes énergies de ses arti-
sans, et de toute leur âme, et de tout leur cœur,
ils se livrent à l’art qui les sauve des orages de
la vingtième année.
Fragment de peinture murale à l’église de Ruysbroeck (Brabant) par A. Van Gramberen
de l’à-peu-près. Son imagination demeure la
servante d’une intelligence claire, d’une volonté
tenace, d’une sensibilité délicate et contenue.
C’est que le programme vise à cet équilibre
Et c’est là l'influence morale de l’Ecole
Saint-Luc.
Entrons dans cet atelier que dirige un ancien
élève de l’Ecole Saint-Luc. On y sculpte la
19 —
lui paraîtra le plus beau, puisque « la beauté,
c’est l’expression de la joie qu'on a mise dans
le travail. » (W. Morris).
r/artisan .de l’Ecole Saint-Luc ignore le
caprice d’art autant que le sensualisme acadé-
La tête dans les métiers. La gravure.
mique ; il obéit à une technique saine, ration-
nelle, vigoureuse et précise. Il compose, mais
dans l’ordre, d’accord avec la raison ; il est
ennemi du flou, de la pochade, de l’inachevé,
moral, condition du travail utile et du progrès.
Les modèles eux-mêmes apportent à l’ap-
prenti de l’Ecole Saint-Luc un peu de l’âme des
aïeux ; la pensée des vieux maîtres d’œuvres est
encore vivante en cette figure de pierre propo-
sée à son étude , elle vibre en cette fresque aux
tons pâlis, et cette communion à l’âme si noble-
ment humaine des grands « ymagiers » élève
l’âme du jeune artisan, tandis que l’enseigne-
ment religieux et la prière le fixent dans le
devoir.
En chacun de ses élèves, l'Ecole Saint-Luc
suscite ainsi, vers l’art et la vertu, des efforts
générateurs de volonté et de talent. C’est qu’en
chaque artisan sommeillent « des virtualités in-
complètes, des dispositions, des habitudes qui
sont des pouvoirs, des capacités, et attendent
une occasion pour se révéler. » Le programme
sait éveiller ces énergies. De ce potentiel d’ini-
tiative, l’Ecole Saint-Luc fait naître de bonnes
actions et des œuvres belles ; elle tourne vers le
bien et le beau les jeunes énergies de ses arti-
sans, et de toute leur âme, et de tout leur cœur,
ils se livrent à l’art qui les sauve des orages de
la vingtième année.
Fragment de peinture murale à l’église de Ruysbroeck (Brabant) par A. Van Gramberen
de l’à-peu-près. Son imagination demeure la
servante d’une intelligence claire, d’une volonté
tenace, d’une sensibilité délicate et contenue.
C’est que le programme vise à cet équilibre
Et c’est là l'influence morale de l’Ecole
Saint-Luc.
Entrons dans cet atelier que dirige un ancien
élève de l’Ecole Saint-Luc. On y sculpte la
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