les hommes de l’avenir qui les vivront ».
C’est que l’art n’est autre chose que « de
l’amour mis en forme », a-t-on dit. L’art déve-
loppe la fraternité ; il crée la sympathie uni-
verselle et la solidarité, il socialise les goûts,
les sensations, les sentiments ; il prépare donc
l’action commune. Toute émotion ne tend-elle
pas à devenir un acte, et l’artisan qui touche
aux ressorts cachés de l’âme humaine par la dé-
lectation qu’il procure, ne réalise-t-il pas, mieux
que personne, une plus grande somme de pro-
chains vouloirs prêts à s’épanouir en belles
actions ?
L’artisan spiritualiste et chrétien de Saint-
Luc fait plus encore. Il modifie avantageuse-
ment l’idéal populaire par cette lente influence
de son travail ; il le prédispose au goût sérieux
et raisonné par l’efficacité des expositions. Le
public achète ses productions, la Beauté rentre
ainsi dans les plus humbles foyers avec les cho-
ses d’un usage ordinaire et commun. C’est un
progrès vers l'idéal, et c’est aussi plus de bon-
heur journalier dans la famille, puisque, « la
vue d’une belle chose est une joie perpétuelle ».
Le Frère Marès avait projeté une grande
cc Union des industries d’art ». En dépit de
certaines divergences d’idées, cette Union se
réalisa pour le plus grand bien des artisans,
de leur métier et de la société qui bénéficie de
la bonne entente des fidèles servants de la
Beauté.
Déjà les artisans de l’Ecole Saint-Luc sont
groupés en « gildes », en cercles d’études, en
conférences de Saint-Vincent de Paul ; ils
s’entr’aident réciproquement ; ils portent aux
pauvres le tribut prélevé sur leurs économies :
avec les fruits du beau, ils font des œuvres de
bonté. Ces associations professionnelles procu-
rent aux anciens de Saint-Luc un appui frater-
nel ; le métier profite de l’expérience de tous ;
dans cette culture en commun du sentiment,
l’idéal s’exalte de toute l’énergie que lui don-
nent les collectivités artistiques. C’est encore
là, dans le conseilule paix, que se vident les
différends et que la gilde réalise le mieux sa
devise : un cœur, une âme !
Et c’est là l’influence sociale des Ecoles Saint-
Luc.
{A suivre) E. I,.
Émail et Mozaïque.
L. T, à N. — Comment pourrai-je argenter
une petite statuette en plâtre ?
On argente facilement les objets en plâtre
en les frottant avec un mélange composé de
parties égales de mercure, de bismuth et
d’étain.
On laisse en contact quelques heures puis on
étend sur la statuette une couche de vernis in-
colore.
21
C’est que l’art n’est autre chose que « de
l’amour mis en forme », a-t-on dit. L’art déve-
loppe la fraternité ; il crée la sympathie uni-
verselle et la solidarité, il socialise les goûts,
les sensations, les sentiments ; il prépare donc
l’action commune. Toute émotion ne tend-elle
pas à devenir un acte, et l’artisan qui touche
aux ressorts cachés de l’âme humaine par la dé-
lectation qu’il procure, ne réalise-t-il pas, mieux
que personne, une plus grande somme de pro-
chains vouloirs prêts à s’épanouir en belles
actions ?
L’artisan spiritualiste et chrétien de Saint-
Luc fait plus encore. Il modifie avantageuse-
ment l’idéal populaire par cette lente influence
de son travail ; il le prédispose au goût sérieux
et raisonné par l’efficacité des expositions. Le
public achète ses productions, la Beauté rentre
ainsi dans les plus humbles foyers avec les cho-
ses d’un usage ordinaire et commun. C’est un
progrès vers l'idéal, et c’est aussi plus de bon-
heur journalier dans la famille, puisque, « la
vue d’une belle chose est une joie perpétuelle ».
Le Frère Marès avait projeté une grande
cc Union des industries d’art ». En dépit de
certaines divergences d’idées, cette Union se
réalisa pour le plus grand bien des artisans,
de leur métier et de la société qui bénéficie de
la bonne entente des fidèles servants de la
Beauté.
Déjà les artisans de l’Ecole Saint-Luc sont
groupés en « gildes », en cercles d’études, en
conférences de Saint-Vincent de Paul ; ils
s’entr’aident réciproquement ; ils portent aux
pauvres le tribut prélevé sur leurs économies :
avec les fruits du beau, ils font des œuvres de
bonté. Ces associations professionnelles procu-
rent aux anciens de Saint-Luc un appui frater-
nel ; le métier profite de l’expérience de tous ;
dans cette culture en commun du sentiment,
l’idéal s’exalte de toute l’énergie que lui don-
nent les collectivités artistiques. C’est encore
là, dans le conseilule paix, que se vident les
différends et que la gilde réalise le mieux sa
devise : un cœur, une âme !
Et c’est là l’influence sociale des Ecoles Saint-
Luc.
{A suivre) E. I,.
Émail et Mozaïque.
L. T, à N. — Comment pourrai-je argenter
une petite statuette en plâtre ?
On argente facilement les objets en plâtre
en les frottant avec un mélange composé de
parties égales de mercure, de bismuth et
d’étain.
On laisse en contact quelques heures puis on
étend sur la statuette une couche de vernis in-
colore.
21