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Pourquoi ii faut apprendre à dessiner

Il serait puéril d’entreprendre une
démonstration de l’utilité du dessin;
personne ne met en doute aujourd’hui,
l’opportunité de son enseignement
même dans les classes préparatoires et
élémentaires. Le dessin est une écriture,
la plus universelle, la plus compréhen-
sible, et le Congrès international de
dessin, tenu à Berne en 1904, soulignait
son utilité dans l’un de ses vœux : que le
dessin, traité comme langue, devienne
pour chaque enfant un moyen volon-
taire d’impression et d’expression.
Les peuples les plus divers de race et
de climat, aux temps les plus reculés,
ont fait, du dessin, le moyen d’exprimer
leurs pensées et décrire leur histoire..
Nos Musées nous offrent des spécimens
de cet art primitif et sur les cornes de
buffles, sur le bois de cerfs, sur les dé-
fenses d’éléphants nous lisons ces carac-
tères expressifs dans leur naïve simpli-
cité.
On connaît les travaux de Champol-
lion et de ses émules plus proches de
nous, sur les hiéroglyphes, cette écriture
idéographique et quelle lumière son in-
terprétation a jetée sur l’histoire du
monde, sur celle des peuples orientaux
en particulier.
L’Egyptien des âges anciens qui gra-
vait sur la pierre du tombeau de ses rois
ces dessins d’oiseaux, de plantes et
d’animaux, inventait le langage écrit le
plus simple, le plus universel, le plus
durable.
Le dessin doit être enseigné aux en-
fants dès leur plus jeune âge parce qu’il
répond à leurs besoins, on peut dire à

leur instinct. « Dès que l’enfant peut
tenir un crayon, il aime à tracer sur le
papier d’interminables griffonnages.
Plus tard, à l’école, il couvre de dessins
ses cahiers et ses livres... Ces gribouil-
lages sont comparables aux gazouille-
ments de l’enfant dans son berceau : il
griffonne des lignes, comme il balbutie
des sons, pour le simple plaisir d’exer-
cer sa main ou sa langue. Bientôt ap-
paraissent les premières tentatives d’imi-
tation des choses ; on se trouve alors en
présence de dessins véritables, encore
que bien grossiers h »
Le dessin est utile à tous comme
moyen rapide et facile de concréter la
pensée et de l’illustrer par un croquis ;
le dessin supplée parfois à l’insuffisance
des mots et fixe nos souvenirs. Quel
moyen plus rapide de noter, dans un
album, une impression, lorsque notre
plaisir ou nos affaires nous attirent vers
quelque site pittoresque ou dans quel-
que ville d’art. Par le croquis le plus
sommaire et le plus rapide nous gar-
dons, en marge de notes hâtives, la
silhouette d’une ruine, un profil typi-
que ou charmant, un détail caractéris-
tique que nous reverrons volontiers et
dont le seul examen nous fera revivre
plus d’impressions émues que les pages
de notre memento de voyage.
A l’école, le dessin donnera une base
concrète à l’enseignement.L'instituteur
trace au tableau le croquis du sujet
d’une leçon.S agit-il d une plante,d une
fleur, d’un animal, le maître ne parle
1. Marcel Brainsciivig. L'art et l’enfant. Didier.
Paris.

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